09 juin 2017
16h00
Louvain-la-Neuve
DOYEN 22
Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que
Mr. Emery Mushagalusa Mudinga
soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de
Docteur en Sciences Politiques et Sociale
« La création des espaces ingouvernables dans les luttes foncières : analyse de la résistance paysanne à l’accaparement des terres au Sud Kivu, RD. Congo »
Résumé
Les terres rurales apparaissent de plus en plus aujourd’hui comme des réceptacles importants de
tensions et conflits, en raison des changements majeurs qui s’observent à travers le monde. A mesure qu’elles
se raréfient et que leur valeur augmente, elles deviennent plus que jamais un objet de convoitise et de
compétition. Impliquant des acteurs variés, cette compétition foncière engendre l’accaparement des terres qui
affecte principalement les paysans dont les droits fonciers sont délégitimés au profit d’acteurs puissants qui
font prévaloir une combinaison de rapports de pouvoir et de rationalités étatiques. La question que pose la
présente thèse est de savoir comment les paysans résistent-ils contre l’accaparement de leurs terres par les
acteurs puissants. A partir d’un travail empirique rigoureux sur les conflits fonciers en territoire de Kalehe au
Sud-Kivu (est de la RD. Congo), la thèse conteste les théories qui considèrent les paysans comme des acteurs
faibles et met en exergue, en s’appuyant sur les concepts d’agenceité et d’acteur stratégique, les capacités
inventives des paysans même dans des contextes de domination extrême. Elle démontre comment les paysans
créent des « frontières », des conditions matérielles qui rendent difficile ou compliquent l’exercice de
l’autorité de l’Etat dans l’arène foncière conflictuelle : tels sont les espaces ingouvernables. La thèse montre
que la résistance par la création des espaces ingouvernables rend compte d’une double logique. D’une part
elle a pour but pour les communautés de conserver leur marge de manœuvre sur les ressources, conserver des
sphères autonomes dans lesquelles il gardent le contrôle sur leurs moyens d’existence et sur le sens de leurs
vies. D’autre part, elle s’envisage comme un processus politique tendant à déclencher un débat de fond sur le
foncier rural et les droits fonciers des paysans.
Membres du jury
Professeure An Ansoms (UCL), promoteur
Professeur Vincent Legrand (UCL), Président
Professeur Pierre-Joseph Laurent (UCL), Secrétaire
Professeur Paul Mathieu (UCL)
Professeur Koen Vlassenroot (UGent)