François M’munga Assumani - Autorité des milices maï-maï dans l’arène politique locale. Sécurisation foncière par la violence armée au Sud-Kivu (RD Congo)

Louvain-La-Neuve, Mons

22 mars 2023

15h

Louvain-la-Neuve

Salle du Conseil (LECL93)

Le Recteur de l’Université catholique de Louvain fait savoir que

Monsieur François M’munga Assumani

soutiendra publiquement sa dissertation pour l’obtention du grade de Doctorat en Sciences Politiques et Sociales

« Autorité des milices maï-maï dans l’arène politique locale. Sécurisation foncière par la violence armée au Sud-Kivu (RD Congo) ».

Résumé

À partir d’une ethnographie de la violence milicienne existant autour des questions foncières dans la Plaine de la Ruzizi (au Sud-Kivu, en RD Congo), cette recherche analyse le phénomène des recours faits par les populations et autorités civiles aux milices maï-maï dans la sécurisation de l’accès à la terre. En effet, les diverses interventions des milices maï-maï dans la gouvernance foncière, attribution des terres agricoles, recouvrement de l’impôt ou de la taxe foncière, rançonnages des terres paysannes, arbitrage des conflits, voire soutien direct à l’installation au pouvoir de certains chefs locaux, contribuent à l’invention de pratiques régulatrices nouvelles au sein de la société et redéfinissent la donne foncière et politique au niveau local. À l’aune des connaissances produites sur le terrain, cette thèse permet de déconstruire – au moins en partie – les clichés liés à l’exercice d’une violence meurtrière et destructrice aveugle associés aux milices maï-maï à l’Est de la RD Congo. En marge d’une approche normative, les milices maï-maï doivent être analysées comme des « règnes politiques inédits » qui complexifient la gouvernance foncière et qui peuvent, de manière autonome ou semi-autonome, assurer « efficacement » aux yeux de la population les tâches de sécurisation foncière au niveau local. Consécutivement à l’extension constante du phénomène d’invention de normes pratiques foncières par les milices maï-maï, on voit émerger dans le milieu rural du Sud-Kivu une « sécurisation foncière par la violence armée ». Le fusil est donc certainement devenu un instrument incontournable du point de vue des populations civiles dans la recherche et l’obtention des conditions de sécurité nécessaires à l’agriculture et donc à la vie.

Membres du jury

Professeur Pierre-Joseph Laurent (UCLouvain), Co-promoteur et Secrétaire
Professeure Jacinthe Mazzocchetti (UCLouvain), Co-promotrice
Professeure An Ansoms (UCLouvain), Présidente
Professeur Koen Vlassenroot (UGent)
Professeur Pierre Petit (ULB)
Docteure Marie Deridder (UCLouvain)

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