Marie Van Cranenbroeck - Musées et publics, usagers des réseaux sociaux en ligne. Une étude des usages de Facebook et Twitter par quatre musées belges et luxembourgeois et les publics

ESPO Louvain-La-Neuve, Mons

24 octobre 2022

14h

Louvain-la-Neuve

Salle de conseil (LECL93)

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Marie Van Cranenbroeck

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en information et communication

“Musées et publics, usagers des réseaux sociaux en ligne. Une étude des usages de Facebook et Twitter par quatre musées belges et luxembourgeois et les publics”

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Résumé

Cette recherche doctorale a été menée sur un temps long (2010-2022), elle se situe entre le monde des musées et les sciences de l’information et la communication. Le départ de cette thèse (octobre 2010) correspond à une période où les musées ont commencé à s’inscrire en plus grand nombre sur Facebook et Twitter. Au même moment, les sciences de l’information et de la communication revisitaient les concepts de publics, de communautés ou de participation, au regard d’Internet et des médias sociaux en ligne.

Les enquêtes sur les pratiques muséales montrent que l’accès aux musées est fortement lié à des critères socioéconomiques, particulièrement le niveau d’éducation des visiteurs. Les musées ont tenté et tentent encore de diminuer ces inégalités d’accès grâce à différents outils de médiation, parmi lesquels figurent aujourd’hui leurs comptes Facebook et Twitter. Ces dispositifs en ligne renouvellent-ils les relations entre musées et publics, permettent-ils de dépasser cette relation d’accès, retrouve-t-on plus de traces d’interaction, voire de participation ?

Pour répondre à cette question qui est le fil rouge de cette thèse, nous avons choisi de nous concentrer sur les usages de Facebook et Twitter par des musées moins étudiés que les musées dits superstars tels que le Louvre ou le British Museum. Les quatre musées qui constituent le terrain de cette recherche se situent en Belgique (Musée royal de Mariemont et Museum aan de Stroom) et au Grand-Duché de Luxembourg (Musée national d’histoire et d’art et Mudam).

Dans un premier temps, une analyse de contenu a été effectuée sur des données extraites des comptes Facebook et Twitter des quatre musées, ce qui correspond à une année d’usages (2011-2012). Cette analyse a été utile à deux niveaux. Le premier se situe à un niveau méthodologique. Malgré le nombre peu important de données (1998 tweets, 328 billets et 679 commentaires Facebook), celles-ci partagent des enjeux liés aux Big Data, particulièrement les questions éthiques d’extraction des données et les choix de délimitation du corpus d’analyse qui peuvent avoir des conséquences importantes sur les résultats. Le deuxième niveau se retrouve dans l’expérimentation du classement des données extraites selon le modèle AIP (Accès-Interaction-Participation) tel que développé par Nico Carpentier (2011) et basé sur les travaux de Carole Pateman (1970). Cette expérimentation a permis de dégager la part d’accès toujours bien présente parmi les usages de Facebook et Twitter et d’interroger les concepts d’interaction et de participation, souvent convoqués et confondus dans le contexte des réseaux sociaux en ligne.

Dans un second temps, pour compléter cette analyse de contenu qui parle des usagers (musées et publics), qui s’emparent déjà des réseaux sociaux en ligne, en 2013, un questionnaire a été distribué dans les quatre musées du corpus et en ligne (908 questionnaires), afin d’obtenir des éléments quantitatifs sur les usages (ou non) des dispositifs en ligne investis par les musées. Afin de mieux comprendre le contexte des (non-)usages de Facebook et Twitter, des entretiens ont été menés avec des personnes qui ont répondu au questionnaire (22 entretiens) et avec des professionnels qui travaillaient dans les quatre musées du corpus (17 entretiens).

Cette recherche se conclut au moment où l’International Council of Museums (ICOM) s’est choisi une nouvelle définition du musée (août 2022). Celle-ci fait appel à des concepts et des réalités qui ont été mis à l’épreuve au cours de cette thèse (publics, accès, éthique, participation, communautés ou partage de connaissances). Cette nouvelle définition rappelle que le dialogue entre musées et sciences de l’information et de la communication enrichit le travail de terrain et de recherche des uns et des autres.

Abstract

This doctoral research was completed over a long period of time (2010-2022) and is positioned between the world of museums and the information and communication sciences. The start of this research (October 2010) corresponds to a period when museums began to register in larger numbers on Facebook and Twitter. At the same time, the information and communication sciences were revisiting the concepts of audiences, communities or participation, in light of the Internet and social network sites.

Surveys on museum practices show that access to museums is strongly linked to socio-economic criteria, particularly the education level of visitors. Museums have tried and are still trying to reduce these inequalities of access thanks to various mediation tools, including their Facebook and Twitter accounts. Do these social network sites renew the relationship between museums and audiences, do they make it possible to go beyond this relationship of access, do we find more traces of interaction, or even participation?

To answer this question, which is the main theme of this doctoral research, we chose to focus on the uses of Facebook and Twitter by museums that are less studied than the so-called superstar museums such as the Louvre or the British Museum. The four museums that provide the basis for this research are located in Belgium (Musée royal de Mariemont and Museum aan de Stroom) and in the Grand Duchy of Luxembourg (Musée national d’histoire et d’art and Mudam).

First, a content analysis was carried out on data extracted from the Facebook and Twitter accounts of the four museums, which covers one year of uses (2011-2012). This analysis was useful on two levels. The first is methodological. Despite the small amount of data (1998 tweets, 328 posts and 679 Facebook comments), it corresponds with issues related to Big Data, particularly the ethical questions of data extraction and the choices made in delimiting the corpus of the analysis, which can have important consequences on the results. The second level is found in the experimentation of the classification of the extracted data according to the AIP model (Access-Interaction-Participation) developed by Nico Carpentier (2011) and based on the work of Carole Pateman (1970). This experimentation allowed us to identify the part of access that is still present among the uses of Facebook and Twitter and to question the concepts of interaction and participation, which are often brought together and confused in the context of social network sites.

Secondly, in order to complete this content analysis on users (museums and audiences), who are already using social network sites, in 2013 a survey was distributed in the four museums and online (908 questionnaires), in order to obtain quantitative data on the uses (or non-uses) of the various online platforms adopted by the museums. For a better understanding of the context of the (non-)uses of Facebook and Twitter, interviews were conducted with people who completed the survey (22 interviews) and with professionals who worked in the four museums (17 interviews).

This research concluded just as the International Council of Museums (ICOM) has chosen a new definition of museum (August 2022). This definition points to concepts and realities that have been challenged during this doctoral research (audiences, access, ethics, participation, communities or knowledge sharing). This new definition reminds us that the dialogue between museums and the information and communication sciences mutually enriches fieldwork and research.

Membres du jury

Prof. Sarah Sepulchre (UCLouvain), promotrice
Prof. Sandrine Roginsky (UCLouvain), présidente du jury
Prof. Gaëlle Crenn (Université de Lorraine), évaluatrice externe
Prof. Geoffroy Patriarche (Université Saint-Louis – Bruxelles), évaluateur externe
Prof. Ralph Dekoninck (UCLouvain), comité d’accompagnement

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