Ramon van der Does - Homo, hunter-gatherer, Habermas: An inquiry into deliberation and human nature

ESPO Louvain-La-Neuve, Mons

01 septembre 2023

14h

Louvain-la-Neuve

Salle du Conseil (LECL93)

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Ramon van der Does

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du grade de Docteur en sciences politiques et sociales

“Homo, hunter-gatherer, Habermas: An inquiry into deliberation and human nature”

Abstract

Many political theorists and pundits deplore the way we talk politics. Conversations among elites and ordinary citizens alike arguably often show a lack of argumentation and mutual respect. This has spurred widespread interest in finding new ways to stimulate deliberation, that is, respectful political talk marked by a give-and-take of reasons.

A fundamental critique is that deliberation goes against human nature. This view of deliberation and human nature has so far received little scrutiny but has had major implications for how we think about what deliberation requires. Some maintain that interventions to promote deliberation are futile and others that deliberation requires substantial institutional tinkering and corrective pedagogy. In this dissertation, I critically engage with this commonly held pessimistic view on human nature and deliberation from both a theoretical and an empirical perspective.

Theoretically, I ground our understanding of deliberation and human nature in the existing literature on human evolution, in particular work in the field of evolutionary psychology. Doing so allows me to advance an alternative view on deliberation: human nature dictates that deliberation under certain conditions will feel intuitive to most people. I put forward what I call the ‘group hypothesis’ of deliberation, which holds that deliberation formed an adaptive response to the problem of intra-group political disagreements, a problem recurrently encountered by our distant ancestors who used to live as (semi-)nomadic hunter-gatherers. Based on broader insights from evolutionary psychology, I expect that when people today disagree about politics with others from their in-group (i.e. the group to which they (feel they) belong), they will still be inclined to deliberate. Conversely, disagreements with others from an out-group should reduce people’s propensity to deliberate.

Empirically, the dissertation relies on diverse sources of data to test these expectations: ethnographic evidence on political decision-making in historic hunter-gatherer societies; longitudinal-cross-sectional data on the propensity of political representatives to deliberate in mass societies; and experimental data on the drivers of deliberation in informal talk among citizens. While I find little support for the expectations derived from the group hypothesis, the findings provide relevant insights for future work to start building a research program on human nature and deliberation.

The dissertation makes three key contributions to the literature on deliberation:

  • It grounds discussions about human nature and deliberation in the literature on evolutionary psychology, moving past mere philosophical speculation;
  • It shows how an evolutionary perspective can help to integrate research in the field of deliberation and incorporate insights from diverse disciplines such as anthropology and biology; and
  • It engages in theory-building based on existing evolutionary insights and novel empirics in an attempt to kickstart a research program on deliberation and human nature.

Résumé

De nombreux théoricien.ne.s et expert.e.s politiques déplorent la façon dont nous parlons de politique. Les conversations entre les élites et les citoyen.ne.s ordinaires témoignent souvent d'un manque d'argumentation et de respect mutuel. Cette situation a suscité un intérêt pour la recherche de nouveaux moyens de stimuler la délibération, c'est-à-dire une discussion politique respectueuse marquée par un échange de raisons.

Une critique fondamentale est que la délibération va à l'encontre de la nature humaine. Cette vision de la délibération et de la nature humaine a été peu étudiée jusqu'à présent, mais elle a eu des conséquences majeures sur la façon dont nous concevons les exigences de la délibération. Certain.ne.s soutiennent que les interventions visant à promouvoir la délibération sont futiles et d'autres que la délibération nécessite un remaniement institutionnel substantiel et une pédagogie corrective. Dans cette thèse, je m'engage de manière critique dans cette vision pessimiste de la nature humaine et de la délibération, à la fois d'un point de vue théorique et d'un point de vue empirique.

D'un point de vue théorique, je fonde notre compréhension de la délibération et de la nature humaine sur la littérature existante relative à l'évolution humaine, en particulier sur les travaux menés dans le domaine de la psychologie évolutionniste. Cela me permet d'avancer un autre point de vue sur la délibération : la nature humaine dicte que, dans certaines conditions, la délibération semblera intuitive à la plupart des gens. J'avance ce que j'appelle « l'hypothèse de groupe » de la délibération, selon laquelle la délibération constitue une réponse adaptative au problème des désaccords politiques au sein d'un groupe, un problème rencontré de manière récurrente par nos lointains ancêtres qui vivaient en tant que chasseurs-cueilleurs/chasseuses-cueilleuses (semi-)nomades. Sur la base de connaissances plus larges de la psychologie évolutionniste, je m'attends à ce les gens soient toujours enclins à délibérer, lorsqu’ils/elles sont aujourd'hui en désaccord sur la politique avec d'autres membres de leur groupe d'appartenance (c'est-à-dire le groupe auquel ils (se) sentent appartenir). À l'inverse, les désaccords avec les membres d'un groupe extérieur devraient réduire la propension des gens à délibérer.

Sur le plan empirique, la thèse s'appuie sur diverses sources de données pour tester ces attentes : des données ethnographiques sur la prise de décision politique dans les sociétés historiques de chasseurs-cueilleurs/chasseuses-cueilleuses ; des données longitudinales et transversales sur la propension des représentants politiques à délibérer dans les sociétés de masse ; et des données expérimentales sur les motifs de la délibération dans les discussions informelles entre citoyens. Bien que les attentes dérivées de l'hypothèse du groupe ne soient guère étayées, les résultats fournissent des indications pertinentes pour les travaux futurs afin de commencer à élaborer un programme de recherche sur la nature humaine et la délibération.

Cette thèse apporte trois contributions essentielles à la littérature sur la délibération :

  • Elle fonde les discussions sur la nature humaine et la délibération sur la littérature relative à la psychologie évolutionniste dépassant ainsi la simple spéculation philosophique ;
  • Elle montre comment une perspective évolutionniste peut aider à intégrer la recherche dans le domaine de la délibération et à incorporer des idées provenant de diverses disciplines telles que l'anthropologie et la biologie ;
  • Elle s'engage dans l'élaboration de théories basées sur les connaissances évolutionnistes existantes.

Membres du jury

Prof. Virginie Van Ingelgom (UCLouvain), co-promotrice
Prof. Min Reuchamps (UCLouvain), co-promoteur, secrétaire du jury
Prof. Nathalie Schiffino-Leclercq (UCLouvain), présidente du jury
Prof. Donatella della Porta (Scuola Normale Superiore), évaluateur externe
Prof. Graham Smith (University of Westminster), évaluateur externe
Prof. Jean-Benoit Pilet (ULB), comité d’accompagnement
Dr. Florian van Leeuwen (Tilburg University), comité d’accompagnement
 

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