Journées doctorales GREG

07 février 2018

08 février 2018

Ces journées doctorales organisées par le Groupe  de Recherche en Etudes de Genre  (GREG) de l’UCL répondent à une double  nécessité: réfléchir  encore et toujours à nos méthodes et outils dans  la perspective des épistémologies féministes et briser  l'isolement – humain  mais aussi scientifique- dans  lequel  les doctorant-e-s mobilisant le genre  se retrouvent encore trop souvent. Ces journées visent donc à créer  un véritable réseau de chercheur-e-s intéressé-e-s (à différents degrés,  sous différents angles) par le genre  au sein de notre université, à rendre possible  le dialogue  autour de leur exigence  commune de réflexivité forte et y associer pleinement les jeunes.  Les Journées s'articuleront autour de trois temps: un moment de bonding autour d'une rencontre conviviale, des présentations et discussions sur la portée critique des outils d'analyse mobilisés  dans  nos travaux et sur nos méthodes et, enfin, une après-midi de formation et de discussion  sur l’épistémologie féministe.

Q U A N D ?

A/ Le 7 février  à 16h  à 18h: « Speed-meeting » puis souper

B/ Le 8 février  en matinée : Présentations et discussions

C/ Le 8 février  après-midi:  Présentations des épistémologies féministes par Nathalie Grandjean

(FUNDP), Julie Jebeile  (UCLouvain) et Nathalie Frogneux  (UCLouvain) (à confirmer)

OU?

A Louvain-La-Neuve, Collège Jacques Leclercq (salle du Conseil - LECL93)

COMMENT FAIRE POUR PARTICIPER ?

Si vous souhaitez assister aux journées, inscrivez-vous  chez stephanie.lorent@uclouvain.be (merci de mentionner si vous souhaitez participer à A et/ou B et/ou C).

Entrée gratuite mais inscription obligatoire.

COMITE D'ORGANISATION

Yannicke de Stexhe, Ghaliya Djelloul, Julie Jebeile,  Barbara Dupont, Damien  Zanone, Annalisa Casini, Florence Degavre,  Maya Paltineau, Marie Antoine et Stéphanie Lorent.

QUI SOMMES-NOUS ?

Le GREG rassemble les chercheur-e-s qui, à l'UCL, mobilisent le concept de genre dans  leurs travaux. Il vise le développement d'une communauté d'étude interdisciplinaire à travers le dialogue sur  les méthodes, approches et terrains de recherche. Il assure sa mission  par différents moyens: midi de lectures, séminaires. A travers l'organisation de cette journée doctorale, le GREG souhaite soutenir en particulier les jeunes chercheur-e-s et contribuer

tant à la qualité qu'à la visibilité de leurs  travaux.

POURQUOI DES JOURNEES DOCTORALES ?

Les études de genre sont aujourd’hui un élément transversal de recherche qui est le reflet d’une société de femmes et d’hommes s’interrogeant sur les modalités, les limites et les enjeux  de leurs interactions. Sur le plan critique, les études de genre s’emploient à sortir des universalismes et des  points de vue partiels qui s’ignorent. Dans  cette perspective la réflexion sur la féminité, la masculinité ainsi que  sur la fluidité des  genres est un aspect essentiel. En outre, dans  certaines disciplines,  les études de genre mettent en évidence les mécanismes qui ont traduit et qui traduisent la différence en hiérarchie et s’emploient à dissocier ces deux notions pour  penser l'égalité. Enfin, il s’agit aussi
d’interpréter les articulations multiples entre les pouvoirs formels,  informels et l’absence de pouvoir,  ici et ailleurs.

L'évènement organisé par  le GREG vise à rencontrer trois grands objectifs. Premièrement,

créer un réseau professionnel et amical, interdisciplinaire et à orientations multiples, de jeunes chercheur-e-s intéressé-e-s par  la question du genre.  Au sein de la communauté UCL dans  un premier temps (sites de Louvain-la-Neuve, Bruxelles,  Mons  et l'Université Saint-Louis), avant d’élargir ce réseau une  fois qu’il sera  consolidé. Ensuite, permettre aux jeunes chercheur-e-s (doctorant-e-s et post-doctorant-e-s) de développer leurs  capacités de présentation et de discussion à la fois entre pairs  et avec  des  chercheur-e-s seniors dans  les domaines explorés. Enfin, créer des  espaces-temps de formation sur le genre,  en accordant une  importance particulière à l’interdisciplinarité dans  l'approche pédagogique. Dans  cette optique, nous  avons décidé d'axer cette journée sur l’un des obstacles transversaux de la recherche en genre, devenu également l’un de ses  questionnements centraux: la difficulté  à penser  d’abord, et à exprimer  ensuite, les rapports de domination  étudiés d’une façon qui se distancie des catégories et terminologies produites  par ces  mêmes  rapports de domination.  Autrement dit,

« [n]ous devons devenir plus attentives aux distinctions entre notre vocabulaire d’analyse et le matériel que  nous  voulons  analyser. Nous  devons trouver des  moyens (même  incomplets) de soumettre sans  cesse  nos catégories à la critique, nos analyses à l’autocritique » (Scott, 1988, p.

139).  Ainsi, c’est bien  la rigidité du cadre qu’il s’agit d’ébranler, et avec  elle, les effets de pouvoir  produits  par le discours  scientifique dans  lequel  nous  nous  inscrivons. Ceci afin d’explorer des  outils de compréhension de la réalité sociale  alternatifs qui n’annihilent pas l’historicité des  rapports de pouvoir,  ni ne réifient les groupes  et les individus altérisés. Des outils qui, au contraire, « [perpétuent] une  certaine tradition de pensée qui a choisi de fabriquer ses  propres outils d’analyse pour  saisir  la domination, mais aussi, et surtout, pour saisir  les chemins de traverses, les espaces de rencontre des  luttes, les coalitions solidaires comme  les utopies » (Dorlin, 2005, pp. 102-103).

Nous appelons donc les contributeur-trice-s à présenter  et justifier leurs choix de concepts analytiques  permettant  d’étudier le genre, ainsi que leurs implications théoriques  et méthodologiques. En effet, il n’y a pas de choix de concept qui aille de soi, car « par définition, un concept est toujours un résumé de notions plus larges  que l’on essaye  de concentrer » en un seul

mot (Parini, 2006:  23). L’emploi des termes de Genre,  système de sexe/genre, de rapports sociaux de sexe ou de corporeal subjectivity relèvent de niveaux  d’analyse et de champs  d’études différents. Le but de cet appel  à communication est donc de susciter  un dialogue autour de l'objet d'étude

"genre" qui éclaire les enjeux théoriques  communs à son champ interdisciplinaire.

Nous invitons également les contributeur-trice-s à éclairer les convergences de nos méthodologies dans  un contexte forcément interdisciplinaire, à partager et déconstruire les hésitations, les tâtonnements, voire les échecs  des méthodologies que nous mobilisons  en études de genre.  Dans cette perspective, la journée d'étude encourage également une réflexion  sur ces trébuchements méthodologiques, en ce qu'ils nous renseignent sur les possibilités  de subversion  et de décentrement des cadres traditionnels  et/ou dominants. Ainsi, l'objectif poursuivi  au cours  de la journée ne sera  pas tant d'apporter une solution à chaque problème, mais bien de stimuler la réflexion  autour de ce que ces obstacles nous racontent sur notre champ  disciplinaire  et de donner confiance  à chacun-e en faisant de ces obstacles des occasions  d'apprendre.

PROGRAMME