Génération Cyborg : L'ingénierie à l'interface entre l'électronique et le système nerveux humain

IONS

05 décembre 2024

18h00

Palais des Académies

Dans le cadre de la Chaire André Jaumotte, l'Académie royale de Belgique et l'École polytechnique de Bruxelles vous invitent à un événement participatif et interactif.

18h00 - Accueil
18h30 - Conférence de Mme Anne Vanhoestenberghe, Titulaire de la Chaire André Jaumotte
19h15 - Démonstrations interactives
19h30 - Débat participatif - Modération par les Professeurs Anne Vanhoestenberghe et Antoine Nonclercq
20h15 - Drink dinatoire

La conférence de Madame Anne Vanhoestenberghe

On raconte que Mary Shelley a conçu le célèbre Frankenstein à la suite de l'engouement de son mari pour les travaux de James Lind, qui avait étendu les connaissances du phénomène découvert par Galvani et Volta de l’effet de l'électricité pour activer les tissus biologiques. Depuis deux cents ans, la capacité de la stimulation électrique à activer les nerfs et contracter les muscles captive notre imagination. De nos jours, la médecine utilise de tels dispositifs pour améliorer la vie des patients, qu’il s’agisse d’assurer un battement régulier du coeur en implantant un pacemaker, de contrôler le tremblement parkinsonien grâce à la stimulation cérébrale profonde, ou de rendre aux sourds une certaine acuité sonore grâce aux implants cochléaires.

La science-fiction est peuplée d’exemples d'intégration symbiotique entre l’humain et la machine, pressentis par certains comme très proches de devenir disponibles médicalement, puisqu’il est déjà possible de détecter l’activité cérébrale par électroencéphalogramme, et de contrôler le mouvement d’une jambe paralysée grâce à la stimulation électrique.

Les exemples d’interfaces neuronales directes tels qu'imaginés par la science-fiction nous présentent rarement les conséquences du rejet des composants artificiels par le système biologique. Pourtant, l'intégration de circuits électriques et puces électroniques au sein du système nerveux présente des défis considérables. Le corps humain a évolué au cours de millénaires pour devenir un système hyperspécialisé, tout aussi efficace que complexe. Tout effort de réparation et restauration par des moyens artificiels présente des questions qui repoussent les limites des systèmes électromécaniques actuels, et requièrent des équipes qui combinent les expertises en ingénierie et en médecine.

La professeure Vanhoestenberghe présentera les progrès accomplis par ces équipes multidisciplinaires alliant notamment l'ingénierie, la science des matériaux, la neurophysiologie, l'électrochimie, et la neurochirurgie. Elle discutera des défis à surmonter et des solutions proposées par la recherche scientifique, pour qu’un jour, les interfaces neuronales directes imaginées deviennent une réalité pour les patients qui en ont grandement besoin.

Débat participatif

Modération par les Professeurs Anne Vanhoestenberghe et Antoine Nonclercq

L’audience sera invitée à participer à une discussion liée à l’éthique du sujet traité par la conférence. Elle pourra choisir entre deux thématiques proposées (l’audience sera séparée en deux groupes): (a) les questions d’éthique, les risques de dérive, et les promesses d’améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent de conditions chroniques; et (b) la diversité et l’inclusion des minorités dans le milieu de l’ingénierie.

Questions d’éthique, les risques de dérive, et les promesses d’améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent de conditions chroniques
Grâce aux progrès technologiques réalisés par l'ingénierie médicale, nous sommes, maintenant plus que jamais, à même de développer des dispositifs uniques, qui présentent des solutions inespérées pour les personnes vivant avec des maladies chroniques encore peu traitées cliniquement. Y a-t-il toutefois une ligne que l'ingénierie ne doit pas franchir, et en sommes-nous proches ?

Avec la participation de :

Dr. Christine Aicardi (King's College London)

Prof. Vanessa Nurock (U. Côte d'Azur)

Prof. Marie-Geneviève Pinsart (ULB)

Diversité et inclusion des minorités dans le milieu de l’ingénierie
Lors de ce débat, nous essaierons, avec l’audience, de comprendre les barrières qui nous empêchent encore aujourd’hui de créer au sein de notre profession une communauté réellement diverse, inclusive, et égale, et nous discuterons de ce que chacun de nous peut faire, pour continuer et accélérer les progrès déjà accomplis.

Avec la participation de :

Dr. Ramzi Ben Hassen (Université Libre de Bruxelles)

Ir. Kenzo Lepoint (Cochlear)

Mme. Amel Mouflih (WomInTech)

La Chaire André Jaumotte est décernée chaque année à un scientifique de renommée internationale actif dans le domaine des sciences de l’ingénieur.