24 mai 2016 : "La stabilité de la référence à travers les changements théoriques : Psillos et Nola"

Exposé de Michel Ghins dans le cadre du séminaire "Work in Progress". De 14h à 16h en salle Jean Ladrière. Pour plus d'informations, contacter Olivier Sartenaer.

Résumé

La stabilité de la référence de termes qui sont censés se référer aux mêmes entités inobservables à travers les changements historiques des théories est un enjeu majeur pour ceux qui tentent de défendre une version, même modérée, de réalisme scientifique. Depuis les objections historiques de Putnam et Laudan, les réalistes ont typiquement répondu à l'argument de la méta-induction pessimiste en proposant des critères auxquels doivent satisfaire des entités pour que la croyance en leur existence soit justifiée. Suite à l'injonction fameuse de Popper selon laquelle le philosophe des sciences ferait mieux de ne pas s'occuper de philosophie du langage, la question de la stabilité de la référence de termes d'espèce naturelle (natural kind terms) comme "électron", "gène" ou "éther" est en général négligée par les réalistes scientifiques. Cependant, cette question est suspendue de façon cruciale à une conception philosophique de la référence. Robert Nola et Stathis Psillos sont tous deux des réalistes scientifiques. Toutefois, le premier défend une conception descriptiviste de la référence, et le second une conception causale. En adoptant la position "descriptiviste causale" de David Lewis, reprise par Robert Nola, il est possible de défendre la stabilité de la référence de certains termes d'espèce naturelle à travers les changements de théorie. Cette position sera argumentée en prenant en considération divers exemples tirés des sciences.

Publié le 11 mai 2016