L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu un impact profond sur les chaînes d’approvisionnement énergétique. Alors que l’Europe se tourne vers le gaz naturel liquéfié (GNL) pour se désengager du gaz russe, les pays exportateurs de GNL comme le Qatar sont activement sollicités pour combler le déficit des importations de gaz. Dans une étude qui vient d’être publiée dans Nature Sustainability, nous montrons que le principal terminal d’exportation de GNL du Qatar, Ras Laffan, est très vulnérable aux marées noires. Cette vulnérabilité est encore exacerbée par sa proximité avec une usine de dessalement d’eau de mer produisant ~30% de l’eau potable du pays. Nous avons identifié une zone offshore couvrant ~15% de la zone économique maritime exclusive du Qatar où se trouve la plupart des risques. Cette zone devrait être étroitement surveillée à l’aide d’un radar aéroporté et d’un radar à synthèse d’ouverture par satellite afin de fournir une alerte précoce en cas de déversement d’hydrocarbures susceptibles de perturber gravement les chaînes mondiales d’approvisionnement en gaz et la production d’eau du pays.