Créer un accompagnement sain, local et durable à grignoter au moment de l’apéritif ? C’est le défi qu’ont brillamment relevé 5 étudiantes de la Faculté de bioingénieur·es. Avec Apéronia, elles remportent le concours national Food At Work Ecotrophelia.
Le Food At Work Ecotrophelia Awards invite des étudiant·es à développer des produits alimentaires innovants et respectueux de l’environnement qui répondent aux enjeux contemporains de l’industrie alimentaire. Chaque année, étudiants et étudiantes de la Faculté de bioingénieurs sont invité·es à participer à ce concours dans le cadre du projet interdisciplinaire d’agronomie inclus dans leur formation.
Grandes lauréates de l’édition 2023, Ophélie Grenier, Louise Momin, Louisa Ho, Gracia Lladro Reyes et Alicia Culot ont développé Apéronia, un duo apéritif composé de crackers et d’une tartinade. L’ingrédient phare de ce snack ? L’aronia, un superfruit riche en composés phénoliques bioactifs. Cette baie méconnue, proche de la myrtille ou du cassis, peut contribuer de ce fait à une diminution du taux de cholestérol sanguin et plus globalement à une meilleure préservation de notre santé vasculaire. Par ailleurs, elle est cultivable localement et nécessite peu d’entretien.
Pour l’équipe, valoriser l’aronia dans un snack ciblant l’apéritif, c’est favoriser des moments de convivialité qui s’accompagnent d’aliments savoureux et bons pour la santé, loin des produits trop salés et ultra-transformés que l’on connaît. « Nous voulions répondre au manque d’apéritifs sains sur le marché et faire en sorte que les consommateur·trices cessent de culpabiliser. »
Penser l’alimentation de demain
Développer un produit à la fois bio, local et basé sur des ingrédients d’origine végétale était une évidence pour l’équipe. Leur démarche répond à une tendance globale de développement de produits plus respectueux de l’environnement : « Notre génération s’implique de plus en plus dans les enjeux environnementaux du 21e siècle. Même au niveau de l’industrie, ce changement de mentalité se ressent : les entreprises cherchent à développer des produits plus durables. »
L’enjeu nutritionnel était également un aspect prioritaire pour les étudiantes, dont l’objectif était de mettre au point un produit qui prenne soin de notre santé.
« Une aventure humaine »
« Ce concours est une véritable aventure humaine qui nous a apporté de nombreuses compétences », se réjouit l’équipe. « En plus des aspects propres à notre formation en bioingénierie, cette expérience nous a permis de développer un projet de bout en bout, depuis l’idée du produit jusqu’à la création d’un packaging et à la mise en place d’une stratégie de communication. »
Les échanges avec les autres concurrent·es et le jury – composé de représentant·es du secteur alimentaire – se sont également révélés très enrichissants : « On a rencontré beaucoup de personnes issues du monde des entreprises, ce qui donne une dimension très concrète à l’expérience. C’est un premier pas dans la vie professionnelle. »
Si Apéronia n’a pas encore trouvé sa place sur les étals des supermarchés, ses créatrices se laissent le temps de réfléchir à la question. En effet, ce n’est que le début de l’aventure pour Ophélie, Louise, Louisa, Gracia et Alicia. En octobre, elles représenteront la Belgique lors de l’édition Ecotrophelia Europe qui se tiendra à Cologne.
Vers un « Open Lab » de l’alimentation saine, nutritive et durable
L’exemple Apéronia illustre parfaitement la nouvelle dynamique en marche au sein de l’UCLouvain en transition, pour l’accompagnement de projets innovants portés par des étudiant.e.s, des start-up régionales ou des collectivités citoyennes.
Grâce au soutien de la Fondation Louvain et d’un financement FEDER, la plateforme « Fermes universitaires de Louvain » encadre en effet dès aujourd’hui l’émergence d’aliments-santé innovants et éco-responsables, dont l’Apéronia est un bel exemple. L’ambition est d’installer à terme un « Open transition lab de l’alimentation saine, nutritive et durable » dans les murs de l’emblématique Ferme de Lauzelle.
Pour l’heure, l’initiative se développe autour de la Croix du Sud et profite par ailleurs de la générosité d’accueil des restaurants universitaires … parce que la transition vers une alimentation responsable est devenue une urgence, pour nos bioingénieur·es, pour l’UCLouvain et pour nous toutes et tous.