Biographie

ALPHA

 

Repères biographiques sur Michel Henry

1922
 
Michel Henry naît à Haiphong au Viêtnam, le 10 janvier 1922. Orphelin de père, il vit avec sa mère Suzanne Ratez et son frère aîné en Indochine jusqu’en 1929.
 
1929
 
De retour en France en 1929, Michel Henry vit successivement chez des amis à Anjou, puis auprès de son grand-père Emile Ratez (directeur de conservatoire) à Lille jusqu’en 1937, enfin à Paris où la famille emménage dans le 5e arrondissement.
Il achève ses études au réputé lycée parisien Henry IV et s’épanouit dans une ambiance familiale imprégnée par l’art et la musique, sa mère étant notamment une pianiste virtuose.
En classe préparatoire, il est marqué par son professeur de philosophie, Jean Hyppolite (1907-1968), dont l’aura le conduira à devenir philosophe, ce dernier devenant même ultérieurement son directeur de thèse avec Jean Wahl.
 
1943
 
Le 13 avril 1943, Michel Henry défend son mémoire consacré au Bonheur de Spinoza et obtient son diplôme d’études supérieures de l’Université de Lille.
Aussitôt diplômé, Michel Henry rejoint la résistance au mois de juin pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) imposé par les Allemands. Il intègre le maquis du Haut-Jura, avec lequel il mènera des missions dans la ville de Lyon occupée jusqu’à la fin de l’été 1944.
 
1945
 
Michel Henry passe son agrégation de philosophie au mois d’août 1945 et s’en va ensuite professer au Lycée de Casablanca au Maroc durant une année, une expérience au cours de laquelle il s’intéresse à la question du corps et parcourt les écrits de Maine de Biran, des réflexions qui aboutiront à la publication de Philosophie et phénoménologie du corps en 1965.
 
1947
 
Chargé de recherches au CNRS pour quatre ans en février 1947, Michel Henry met à profit ces années pour élaborer sa philosophie qu’il poursuivra grâce à d’autres bourses ou mandats jusqu’en 1960.
 
1950
 
Après son mandat au CNRS, Michel Henry réalise une année d’enseignement à Alger, avant de retrouver la Cité universitaire de Paris comme boursier pendant deux ans.
 
1953-1954
 
Il est assistant à l’université d’Aix-en-Provence, où il effectue un remplacement professoral. Au cours de cette période, il vécut notamment dans l’ancienne demeure du philosophe français Maurice Blondel. Il retourne ensuite à Paris poursuivre ses recherches.
 
1954
 
Michel Henry publie son premier roman, Le Jeune Officier, un conte philosophique sur le mal et son rôle, inspiré des œuvres de Kafka et Kierkegaard. Trois autres romans viendront encore étoffer ses expériences littéraires : L’amour les yeux fermés en 1976, Le fils du Roi en 1981 et Le cadavre indiscret en 1996.
 
1960
 
Malgré la possibilité d’être nommé à la Sorbonne, Michel Henry préfère opter pour un poste à l’Université Paul-Valéry de Montpellier en octobre 1960, où il professera jusqu’à sa retraite en 1982, ce qui lui permet de poursuivre ses recherches.
 
1963
 
En février 1963, après une dizaine d’années d’écriture, Michel Henry défend sa thèse de doctorat en philosophie, consacrée à L’Essence de la manifestation, devant Jean Hyppolite, Jean Wahl, Paul Ricœur, Ferdinand Alquié et Henri Gouhier.
 
1965
 
Michel Henry étudie la pensée de Marx et son influence sur la phénoménologie de la vie. Il voyage aussi dans plusieurs communistes, des expériences qui le confortent dans son analyse de l’échec de l’idéologie communiste qui fait fi des hommes.
 
1976
 
Son deuxième roman, L’Amour les yeux fermés, reçoit le prix Renaudot. La même année, ses réflexions sur Marx sont publiées après dix années de recherche.
 
1983
 
Jeune retraité, Michel Henry donne une série de conférences et de séminaires au Centre de philosophie française d’Osaka au Japon durant un trimestre. Après Marx, il y étudie les pensées de Nietzsche et Freud, des recherches qui annoncent sa Généalogie de la psychanalyse qui paraîtra en 1985.
 
1986-1996
 
Au cours de ces années, Michel Henry se voue à l’écriture et publie successivement plusieurs essais consacrés à la crise de la civilisation occidentale avec La Barbarie (1987), à une philosophie de l’art avec Voir l’invisible (1988), à l’évolution politico-économique avec Du communisme au capitalisme (1990), et aux bases de la phénoménologie avec Phénoménologie matérielle (1991). Il présente également de nombreuses conférences en France et à l’étranger.
 
1996
 
Un important colloque est organisé pour la première fois sur Michel Henry par Jean Greisch et Alain David à Cerisy en septembre 1996 et ce, en sa présence.
La même année, Michel Henry publie son premier opus d’une trilogie consacrée au christianisme avec C’est moi la vérité (1996), suivi d’Incarnation (2000), puis de Paroles du Christ (2002).
 
2002
 
Michel Henry décède à l’âge de 80 ans à Albi, le 3 juillet 2002, juste après avoir eu le temps de corriger les épreuves de son dernier ouvrage, Paroles du Christ.
 
 
Sources :
Paul AUDI, Michel Henry. Une trajectoire philosophique, Paris, Les Belles Lettres, 2006 ;
Anne HENRY et Jean LECLERCQ, « Michel Henry (1922-2002). Entretien en manière de biographie », dans Michel Henry, Lausanne, L’Age d’Homme, 2009, p.7-50.
Jean LECLERCQ, « Biographie de Michel Henry », dans Michel Henry. Pour une phénoménologie de la vie. Entretien avec Olivier Salazar-Ferrer, s.l., Corlevour, 2010, p.9-29.