Thibault Fontanari - L’empreinte du Nom Marcher, aménager et poétiser chez les bergers du Karakoram

Louvain-La-Neuve, Mons

19 mars 2018

18h30

Louvain-la-Neuve

Salle du Conseil (LECL 93)

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que 

Mr Thibault Fontanari

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en sciences politiques et sociales

L’empreinte du Nom - Marcher, aménager et poétiser chez les bergers du Karakoram

Résumé

Ils sont pasteurs, ils sont agriculteurs. Ils habitent Shimshal, une vallée du Karakoram. Les habitants y édifient des chemins, à moins que cela ne soit les chemins qui y édifient les habitants : emprunter la route en groupe revient à se suivre en file dans laquelle chacun prend place en fonction de celle qu’il occupe dans la communauté, une place qui évolue tout au long de la vie. C’est au cours de la marche que les relations humaines se tissent et que les positions sociales s’incarnent et se renégocient. Ceux qui mènent la marche mènent d’ailleurs les hommes au village. C’est encore la vie menée en chemin qui suscite la composition de poèmes faisant la part belle aux compagnons de route qui ont pu accomplir leur tâche et revenir sains et saufs chez eux, dans le foyer familial.

Dans la vallée, la mort d’un proche et, surtout, la possibilité que le nom de ce dernier soit oublié, inquiètent. Pour préserver le nom d’un être cher, des familles financent la construction d’un édifice en son honneur : des chemins, des ponts, des refuges et plus récemment, des salles de classe. Ces édifices sont bâtis selon un procédé complexe appelé nomus par lequel les autres familles du village s’impliquent dans la construction de l’ouvrage en mobilisant leur force de travail.

Cette thèse décrit l’agencement des gestes posés par les groupes de villageois et des figures d’autorité impliqués dans l’aménagement de nomus dans la vallée de Shimshal à l’époque de la principauté de Hunza, sous domination britannique et enfin sous autorité pakistanaise. Pour chacune de ces périodes, l’auteur mobilise poèmes, observations et témoignages pour souligner l’importance des routes et du rythme de la marche dans la construction des rapports sociaux et l’organisation des nomus. Dans la conclusion, il croise une anthropologie du don avec une anthropologie du sensible.

Membres du jury 

Professeure Anne-Marie Vuillemenot (UCL), promotrice
Professeure Nathalie Frogneux (UCL)
Professeur Hermann Kreutzmann (FU-Berlin, DE)
Professeur Pierre-Joseph Laurent (UCL)
Professeure Lucienne Strivay (ULiège)
Professeur Jo Lee Vergunst (ABDN, GB)
Professeur Olivier Servais (UCL), président