Le Girsef, Groupe de recherche interdisciplinaire sur la socialisation, l’éducation et la formation, a vingt ans. Né des intuitions fructueuses d'une poignée de personnes, il réunit près d'une centaine de chercheurs et chercheuses.
« Il y a 20 ans, il fallait être un peu fou pour créer un centre de recherche interdisciplinaire. C'était un pari risqué, en décalage avec les découpages institutionnels. Le GIRSEF s'est aussi construit autour de l'idée suivante : il faut absolument que nos recherches soient connectées avec les réalités - politiques ou locales - des acteurs telles qu’ils les vivent ; élèves, parents ou enseignant·es. » explique Benoit Galand, co-directeur du centre.
Un lien privilégié unit donc les chercheur•es avec leur terrain. « Dans notre champ de recherche, le terrain est vital, même s’il représente un coût en termes de temps, poursuit Benoit Galand. Nous ne faisons pas que produire des données, nous proposons aussi des interventions et des outils, en lien direct avec les préoccupations des professionnel·les de l'éducation ou des décideur·euses, tout en gardant une posture de chercheur et en apportant notre spécificité. »
Formation initiale des enseignants
Parmi les chevaux de bataille du moment, celui qui bénéficie de toutes les attentions est la formation initiale des enseignant•es. Un enjeu de taille. « Pas seulement parce qu’il y a une réforme. C’est aussi une vraie question d’avancée des connaissances. En termes d’enjeu de recherche, ce n’est plus « comment aider les enfants à lire et écrire ? », mais « comment aider les professionnel·les, avec leurs contraintes et leurs réalités, à améliorer leurs pratiques au bénéfice des élèves ?
De quoi sera fait l’avenir du GIRSEF ? « On ne peut pas prédire ce que l’on étudiera dans 10 ans, assure Benoit Galand. Notre société évolue à toute vitesse, donc l’éducation aussi. Il y a des thématiques étudiées depuis 20 ans qui continuent d’être pertinentes, comme les inégalités ou la motivation, même si l’on en parle autrement. De nouvelles questions émergent comme celle du harcèlement scolaire, relativement récente chez nous, ou celle du numérique, qui devient importante. La gouvernance va continuer à être un enjeu central. Et le rapport de la recherche et de la pratique reste plus que jamais un objet de débat, parfois tendu. »
Toutes les infos : uclouvain.be/girsef