Camila Carvallo - Jeunes et politique: sceptiques ou engagés? Comparaison des motivations des 18 à 29 ans en Argentine, au Chili et en Uruguay entre 2011 et 2018

Louvain-La-Neuve, Mons

11 septembre 2020

14h30

Louvain-la-Neuve

Mont 01 - Bâtiment Montesquieu

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Mme Camila Carvallo

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en sciences Politiques et Sociales

« Jeunes et politique: sceptiques ou engagés? Comparaison des motivations des 18 à 29 ans en Argentine, au Chili et en Uruguay entre 2011 et 2018 »

Abstract

Why do young people get involved politically? And what does it mean for them to become politically engaged? Political science research agrees that the political behaviour of young people has changed in recent years. The literature notes the low engagement of young people in conventional political participation activities, for example in a political party. If the new generations of young people seem to be politically engaged, it is rather towards unconventional activities of political participation, such as boycotts. Engaging in politics thus goes beyond the conventional field and can be considered as a broader social activity. We propose to analyze this issue from a multidisciplinary approach (political science, social psychology and sociology) and through the following research question: what are the motivations of young people to engage (or not) in different political participation activities? We focus particularly on young people between 18 and 29 years old in the three Southern Cone countries, Argentina, Chile and Uruguay, where the commitment to unconventional political participation mechanisms has increased between 2011 and 2018. For this analysis, we have implemented a mixed method approach, starting with a quantitative analysis and continuing with a qualitative analysis of 106 semi-directed interviews conducted in the three countries with young people of different levels of political engagement. From the integration of these two analyses, we were able to establish life trajectories. We decoded the meanings that young people attribute to citizenship to explain their motivations for political engagement (and non-engagement). Through the identification of four profiles, our results show that young people from more politically engaged families are more willing to support democracy and to engage in conventional activities of political participation, while those who support democracy but are critical of its implementation are more willing to engage in unconventional activities of political participation. Finally, we can explain political non-engagement as a result of disappointing political experiences and indifference or even rejection of the democratic system among young people. This thesis thus proposes an explanatory model of political engagement that takes into account variables already proposed in the literature, but attempts to relate them in order to explain the phenomenon.

Résumé

Pourquoi les jeunes s’engagent-ils politiquement ? Et que signifie pour eux s’engager politiquement ? En sciences politiques, les recherches s’accordent sur le fait que le comportement politique des jeunes a changé au cours des dernières années. La littérature constate le faible engagement des jeunes envers des dispositifs conventionnels de participation politique, par exemple dans un parti politique. Si les nouvelles générations de jeunes semblent être politiquement engagées, c’est plutôt envers des dispositifs non conventionnels de participation politique, comme dans un boycott. S’engager en politique dépasse donc le domaine conventionnel et peut être considérée comme une activité sociale plus large. Nous proposons d’analyser cet enjeu à partir d’une approche pluridisciplinaire (sciences politiques, psychologie sociale et sociologie) et au travers de la question de recherche suivante : quelles sont les motivations des jeunes à s’engager (ou pas) envers différents dispositifs de participation politique ? Nous nous centrons particulièrement sur les jeunes entre 18 et 29 ans des trois pays du Cône Sud, l’Argentine, le Chili et l’Uruguay, où l’engagement envers des dispositifs non conventionnels de participation politique a augmenté entre 2011 et 2018. Pour cette analyse, nous avons mis en place une méthode mixte, commençant par une analyse quantitative et continuant avec une analyse qualitative de 106 entretiens semi-dirigés menés dans les trois pays avec des jeunes de différents niveaux d’engagement politique. À partir de l’intégration de ces deux analyses, nous avons pu établir des trajectoires de vie. Nous décodons des significations que les jeunes attribuent à la citoyenneté pour expliquer leurs motivations à l'engagement (et leur non-engagement) politique. Grâce à l’identification de quatre profils, nos résultats montrent que les jeunes issus de familles plus engagées politiquement sont plus disposés à soutenir la démocratie et à s’engager envers des dispositifs conventionnels de participation politique, tandis que ceux qui soutiennent la démocratie mais sont critiques de sa mise en place sont plus disposés à s’engager envers des dispositifs non conventionnels de participation politique. Enfin, nous pouvons expliquer le non-engagement politique comme un résultat d’expériences politiques décevantes et d’une indifférence ou même d’un rejet du système démocratique parmi les jeunes. Cette thèse propose ainsi un modèle explicatif de l’engagement politique qui prend en compte des variables déjà proposées par la littérature, mais tente de les mettre en relation afin d’expliquer le phénomène.

Membres du jury

Pr. Marie Verhoeven (Université Catholique de Louvain), Présidente
Pr. Pierre Baudewyns (Université Catholique de Louvain), promoteur et secrétaire
Pr. Nathalie Schiffino (Université Catholique de Louvain)
Pr. Marcela Cornejo (Pontifica Universidad Católica de Chile)
Pr. Eugenio Ortega (Centro Democracia y Comunidad)
Pr. Frédéric Louault (Université Libre de Bruxelles