Louvain-la-Neuve
Teams
Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que
Mr Bruno Hellendorff
soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en sciences Politiques et Sociales
« Rules, Roles and Meanings: A constructivist image of middle power theory and its application to the case of Indonesia (1949-2018) »
Abstract
Indonesia is often used as an example of a “middle power”, a kind of state deemed critical to the sustenance or upsetting of international order. But what exactly is a middle power, and can a country remain a middle power despite policy shifts or political change?
The present work addresses these questions via a constructivist image of middle power theory. It offers a theoretical system based on three constituting features of middle power identity, clustered as a specific relationship to international “rules”, the development of a given foreign policy “role”, and a political culture that ascribes characteristic “meanings” to the earlier two elements.
Three theoretical claims are made: (1) middle powers are a social rather than analytical category; (2) middle powers are norms entrepreneurs; and (3) middle powers have a political culture of “epistemic leadership”.
This theory is tested by a thorough case study, leading to three empirical claims: (1) Indonesia has experienced four potential “middle power moments” in its independent history, between 1949 and 2018; (2) however, Indonesia’s political culture rarely aligned with the “rules” and “role” expected of it as a middle power; (3) only one “middle power moment” can be said to display the necessary features mentioned above, around President Susilo Bambang Yudhoyono’s two terms (2004-2014).
Bearing these points in mind, I find unlikely that Indonesia will commit much political resources to a middle power identity; instead, Indonesian elites are more inclined to debate and act upon the logic of an emerging power. In the process, my prediction is that a heavily politicized national history will be their guide.
Résumé
L’Indonésie est souvent mentionnée comme un exemple de « puissance moyenne », un état considéré comme déterminant dans la sauvegarde ou la perturbation d’un ordre international. Néanmoins, qu’est-ce exactement qu’une puissance moyenne, et un pays peut-il rester une puissance moyenne malgré d’inévitables changements d’orientations ou alternance politique ?
Le présent travail s’attaque à ces questions au travers d’une version constructiviste de la théorie des puissances moyennes. J’y présente un système théorique qui se concentre sur trois dimensions constitutives d’une identité de puissance moyenne, rassemblées comme une relation particulière aux « règles » internationales, le développement d’un « rôle » spécifique en politique étrangère, et une culture politique qui confère à ces deux éléments des « significations » caractéristiques.
J’y défends trois arguments théoriques : (1) les puissances moyennes sont une catégorie sociale plutôt qu’analytique ; (2) les puissances moyennes sont des entrepreneurs normatifs ; (3) les puissances moyennes ont une culture politique de « leadership épistémique ».
Cette théorie est testée au travers d’une étude de cas poussée, menant à trois arguments empiriques : (1) l’Indonésie a connu quatre « moments de puissance moyenne » potentiels dans son histoire de pays indépendant, entre 1949 et 2018 ; (2) pourtant, la culture politique de l’Indonésie fut rarement alignée sur les « règles » et le « rôle » attendus d’elle en tant que puissance moyenne ; (3) un seul « moment de puissance moyenne » peut être isolé qui rassemble les éléments mentionnés plus haut, pendant les deux termes du Président Susilo Bambang Yudhoyono (2004-2014) environ.
Tenant compte de ces arguments, je pense peu probable que l’Indonésie dévoue d’importantes ressources politiques à une identité de puissance moyenne ; à la place, les élites indonésiennes sont plus enclines à débattre et agir sur base d’une logique de puissance émergente. Dans le processus, ma prédiction est qu’une lecture très politisée de l’histoire nationale sera leur guide.
Membres du jury
Présidente du Jury : Professeure Elena Aoun (UCLouvain)
Professeur Tanguy Struye de Swielande (promoteur et secrétaire, UCLouvain)
Professeur Thierry Kellner (membre du comité d’encadrement, ULB)
Professeur Philippe Régnier (membre du comité d’encadrement, UOttawa)
Professeure Evi Fitriani (membre externe, Universitas Indonesia)