RAPPORT
En situation d’urgence, le rôle de l’interprète est crucial. Il·elle peut biaiser la communication, en introduisant simplement de légères nuances dans son intonation. Barbara Moser-Mercer est professeure à l’Université de Genève, où elle a dirigé le département de traduction et interprétation durant 20 ans. En 2005, mandatée par l’Organisation internationale des migrations pour former des interprètes travaillant en Irak, elle fonde InZone, un centre qui développe des formations innovantes pour répondre aux besoins de communication multilingue dans les communautés affectées par les crises et les conflits.
Actif dans les camps de réfugiés dans la corne de l’Afrique, au Moyen-Orient et en Europe, InZone est aujourd’hui un acteur pionnier en matière d’innovation pédagogique, proposant à la fois les Learning Hub, des dispositifs mobiles qui permettent aux candidats interprètes d’acquérir les principes essentiels du métier en situation d’urgence, et des programmes d’e-learning à destination des réfugié·es.
Former une nouvelle génération de scientifiques africains, c’est le pari de l’astrophysicien et mathématicien Neil Turok, titulaire de la Chaire en Physique mathématique de l’Université de Cambridge et directeur du Perimeter Institute. Issu d’une famille sud-africaine contrainte à l’exil pour sa résistance à l’Apartheid, Neil Turok a mis en place une stratégie de développement scientifique et technologique du continent africain sur le long terme.
Son projet ? Un réseau d’instituts d’excellence académique et de recherche traversant toute l’Afrique – l’African Institute for Mathematical Sciences (AIMS). Soutenu par des institutions de renom et des gouvernements, le réseau compte aujourd’hui six centres (Afrique du Sud, Sénégal, Ghana, Cameroun, Tanzanie, Rwanda), pour une vingtaine à terme. Près de 1500 jeunes scientifiques africains, hommes et femmes, y sont formé·es par des académiques de renom originaires du monde entier et d’Afrique, leur offrant un tremplin pour une carrière en sciences et technologies restant encore largement inaccessible sur le continent africain.
« C’est notre Wonderwoman », titrait Le Parisien du 10 décembre 1985. À 28 ans, Claudie Haigneré venait d’être choisie pour être la première femme française dans l’espace – et la seule à ce jour–, au terme d’une sélection drastique. Médecin-rhumatologue, elle mène des recherches en physiologie humaine au CNRS et se spécialise en médecine aéronautique. Le 17 août 1996, après 10 ans d’entrainement pour garder une forme olympique, c’est le grand envol avec Cassiopée, sa première mission à bord de la station MIR.
L’astronaute rejoint ensuite l’Agence spatiale européenne (ESA) et devient en 2001 la première française à s’envoler vers l’ISS, où elle mène des expériences inédites durant la mission Andromède. De retour sur terre « avec une foi nouvelle en l’humanité », Claudie Haigneré s’engage en politique et devient ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies du gouvernement Raffarin, puis ministre déléguée aux Affaires européennes. Aujourd’hui conseillère du directeur général de l'ESA, elle joue un rôle déterminant pour la promotion des sciences et des technologies à l’échelle européenne, notamment envers les plus jeunes. Sa vision pour l’avenir ? Un ‘moon village’ pensé de manière respectueuse de l’environnement lunaire.