Le Docteur Mathias Sabbe obtient le prix de la Journée de la Recherche de la FW-B

MONS

Le 1er décembre, la Fédération Wallonie-Bruxelles a décerné le prix de la Journée de la Recherche au Dr. Mathias Sabbe pour sa thèse de doctorat réalisée à l'UCLouvain FUCaM Mons sous la supervision des professeur·es Nathalie Schiffino-Leclercq et Stéphane Moyson. Celle-ci s'intitule "Entre travail social et gestion du risque : Une analyse des pratiques des assistants de justice en Belgique". 

La 6e édition de la Journée de la Recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles visait "à stimuler les liens entre les centres de recherches académiques et les centres de recherches de l’administration de la FW-B, à pousser les étudiants à réaliser des recherches sur les domaines de compétences de la FW-B et à promouvoir le travail des jeunes chercheurs en leur donnant plus de visibilité". Ces recherches ont en effet une grande importance car elles permettent "d’éclairer les décideurs politiques et orienter les politiques publiques".

Deux chercheur·euses se sont distingué·es pour les deux prix de la Journée de la Recherche. Le Docteur, Mathias Sabbe a remporté l'un des deux pour sa recherche sur les pratiques des assistant·es de justice en Belgique. Marine Lagasse, doctorante de l'UMONS, a reçu le deuxième pour son travail sur les expériences de visites dans les musées. D'autres chercheurs et chercheurses ont quant à eux/elles reçu divers "prix sectoriels".

Cette journée enrichissnte était aussi l'occasion pour les lauréat·es "de présenter leurs recherches aux décideurs politiques et administratifs ainsi qu’à d’autres chercheurs".

(Source - Infos sur la Journée de la recherche) 

Rencontre avec Mathias Sabbe, lauréat d’un des deux prix pour sa thèse réalisée sur le Campus FUCaM sous la supervision des professeur·es Nathalie Schiffino-Leclercq et Stéphane Moyson. 

Mathias Sabbe est titulaire d’un master en sciences de la population et du développement et d’un master en sciences politiques à l’UCLouvain. En 2016, il a obtenu un mandat d’aspirant FNRS en vue de réaliser une thèse de doctorat en administration publique sous la direction des prof. Stéphane Moyson et Nathalie Schiffino-Leclercq (Co-promoteurs) à l’UCLouvain FUCaM Mons. Il a ensuite défendu sa thèse avec succès en septembre 2020. Après une année sabbatique consacrée à des activités manuelles, il a été engagé comme chercheur postdoctoral au centre de recherche SPIRAL à Liège. Aujourd’hui, ses objets de recherche s’articulent autour de la question de l’intégration de nouvelles technologies (Intelligence artificielle, Blockchain, Big Data) dans les politiques publiques fédérales belges.

De quoi traite précisément votre thèse ?

Ma thèse explore – au travers de deux études empiriques menées au sein des Maisons de Justice – la nature et les conditions de la mise en œuvre de la guidance des justiciables en probation par les assistant·es de justice (AJ) en Belgique. La première étude mobilise une approche qualitative afin d’analyser la manière dont les AJ adaptent leur guidance face aux contraintes de travail quotidiennes. La seconde étude évalue, à l’aide d’une analyse par équations structurelles, les facteurs qui influent sur l’importance que les agent·es accordent à leurs évaluations de la fiabilité des justiciables lors de la guidance. Les résultats de la recherche montrent que, malgré de nombreuses contraintes, les assistant·es de justice ont tendance à faire preuve de bienveillance à l’égard de certains justiciables. L’analyse révèle également les processus qui conduisent les assistant·es de justice à orienter leur bienveillance discrétionnaire à destination des justiciables qui sont dans une situation perçue comme préoccupante sur le plan socio-économique, qui sont considéré·es comme fiables, mais qui présentent un risque modéré pour la communauté.

Comment s’est déroulé votre candidature pour le prix de la Journée de la Recherche de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2021 ?

La candidature s’est déroulée en plusieurs étapes. Dans un premier temps, il s’agissait de proposer un résumé explicitant brièvement l’objet, le cadre théorique, la méthode, ainsi que les apports théoriques et pratiques de ma contribution. Ce faisant, l’enjeu consistait aussi à lier ma contribution avec l’une des aires de compétence de la FWB tout en mettant l’accent sur les éventuelles recommandations à la prise de décision. Pour cette proposition, mon pari a été d’entreprendre un large effort de synthèse des différentes études réalisées au cours de ma recherche doctorale. Cette proposition a retenu l’attention du jury scientifique qui m’a donc donné l’opportunité de poursuivre l’aventure avec la rédaction d’un article développant en détail les éléments repris dans ma proposition. C’est sur la base de cet article que le jury scientifique a choisi de m’attribuer le prix transversal de la 6e journée de la recherche. La journée du 1er décembre 2021 concluait donc en réalité un processus qui a duré plusieurs mois. Ma (courte) présentation s’est dans l’ensemble bien passée et a suscité des retours stimulants de la part des membres du public.

Comment vous sentez-vous après avoir reçu ce prix ?

A la fois heureux et reconnaissant. Les Maisons de Justice font partie du portefeuille de compétences de la FW-B. C’est donc un énorme plaisir de pouvoir partager mes résultats de recherche avec l’administration et, à fortiori, avec les représentant·es des Maisons de Justice qui étaient présent·es lors de l’évènement. De manière générale, je trouve très stimulant de voir que la production scientifique en FW-B puisse être activement discutée et réappropriée par les administrations et les agent·es de terrain. 

Quels sont vos projets pour la suite ?

Concernant les suites de ma recherche doctorale, mon ambition serait de poursuive cette dynamique de dialogue avec l’administration. Ainsi, c’est avec l’accord de l’administration générale des Maisons de Justice que je suis en ce moment investi dans l’organisation d’une série d’ateliers participatifs visant à discuter des résultats de ma thèse avec les acteurs et actrices de terrain. Qui sait quelles nouvelles perspectives de recherche ces échanges vont amener ? Sinon, mes prochains mois resteront fortement mobilisés par le projet DIGI4FED (Belspo) sur lequel je travaille à Liège au sein du SPIRAL. Plusieurs projets de publication sont en cours, et notamment sur base des riches données qualitatives que nous avons collectées dans le cadre d’un processus de Living Lab.

Aujourd’hui, Mathias Sabbe poursuit sa carrière comme chercheur postdoctoral à l'ULiège. 

Publié le 10 décembre 2021