Concours Pictet – Edition 2022

CEDIE

La demi-finale pour l'UCLouvain !

Après une participation en 2018 (finale), puis en 2019 (demi-finale) au prestigieux Concours Jean-Pictet en droit international humanitaire, l'UCLouvain s'est à nouveau distinguée lors de la 38e édition située en Albanie.

Dans le cadre de leur mémoire en Master en droit, Emma Bourcelet, Marie Radoux et Aude Goffaux ont collectivement porté haut les couleurs de l'UCLouvain. Elles ont su se démarquer parmi les 41 équipes présentes représentant les universités du monde entier. Au cours de la demi-finale, l'équipe a affronté l'Université de Laval (Canada), l'Université libre de Bruxelles (Belgique) et l'Université de Panthéon-Assas (France). La 38e édition a ensuite été remportée par l'Université de Cambridge.

Toutes nos félicitations à nos trois étudiantes. Celles-ci ont démontré tout au long de leur formation et de leur participation au concours une très belle dynamique d'équipe ainsi qu'une excellente analyse juridique.

Quelques mots de notre équipe 2022

Première chose : si vous êtes étudiant.e en droit, au début de votre Master 1 : foncez vous renseigner sur le Concours Jean-Pictet et sur la façon dont vous pouvez y participer. Ça sera assurément une décision qui pourra :

  • vous faire vivre une semaine exceptionnelle,

  • vous offrir l’opportunité d’une formation très approfondie dans la matière du droit international humanitaire (droit régissant les conflits armés)

  • vous faire grandir sur de nombreux autres plans (inter/intra personnel, soft skills, gestion du stress, gestion du temps, prise de parole en public, travail d’équipe…)

Le Concours Jean-Pictet (« Pictet » pour les intimes) est un concours international en droit international humanitaire. Une semaine d’épreuves et de jeu de rôle dans le cadre d’un conflit armé fictif où se rencontrent un peu plus d’une quarantaine d’équipes de trois étudiant.es chacune, issues des cinq continents. Le Pictet est une aventure humaine hors norme, que l’on va tenter de vous partager dans ces quelques lignes…

Notre histoire Pictet a commencé au début du Master 1 à l’UCLouvain, lors de la première phase de sélection. Suite à l’annonce des sélections en interne, de mois en mois, se sont enchaînées les rédactions de fiches et les simulations, avec comme horizon la semaine du concours, du 19 au 26 mars 2022, à Dürres, en Albanie. Par conséquent, le Pictet, c’est d’abord une grande charge de travail en amont. A titre indicatif, nous avons rédigé 148 fiches avec une moyenne de 10 pages par fiche, soit environ 1480 pages au total écrites à 3… La construction de ce support se destine à un usage personnel et n’a dès lors pas vocation à répondre aux règles de méthodologie classique, un gain de temps non négligeable qui équilibre avec la quantité exigée. Une grande étape concomitante à cette préparation a été la constitution du dossier de sélection pour être retenue comme équipe participante au concours… Trois questions seulement pour des heures de réflexion afin de donner le meilleur. La bonne nouvelle est tombée assez vite : nous avons été contactées pour participer à la 38ème édition du concours !

Ensuite, vient le grand départ… Nous avons foulé le sol albanais, avec 80 kg de bagages (nos déguisements, nos livres, nos fiches etc). Très vite, c’est la rencontre qui marque le début du concours. Des dizaines et des dizaines de nouvelles têtes, venues du monde entier. Le tout dans un très beau cadre : le Premium Beach Hotel, un hôtel grand luxe au bord de la mer. Très vite après les premiers rendez-vous et l’épreuve blanche, le concours commence avec la première phase des épreuves. Le jeu de rôle est un des traits typiques du Pictet dans le sens où nous sommes confrontés à des situations concrètes et l’objectif est d’appliquer le droit au terrain, de “sortir le droit des livres”, comme le mentionne le dicton du concours. Conseillères juridiques de l’armée de terre le matin, déléguées du Comité international de la Croix-Rouge l'après-midi, Ministres de la Justice le lendemain, délégations au Conseil de sécurité, sociétés conceptrices d’armes ; les rôles sont très divers ! Et c’est là toute la richesse de ce concours : une expérience qui nous plonge dans la peau d’une grande variété d’acteurs intervenant dans un conflit armé, belligérants compris. Aussi, nous devons intervenir dans des laps de temps très courts puisque les consignes pour préparer les épreuves ne sont communiquées que peu de temps avant qu’elles ne commencent. Vous le pressentez peut-être en lisant ces lignes et nous vous le confirmons : l’adrénaline est quotidienne durant le Pictet !

Impossible de vous parler du Pictet sans mentionner son état d’esprit. C’est la clé pour s’engager dans ce concours, comprendre son « mood ». Le Pictet, c’est une famille. Une famille mondiale ! Pour y entrer et s’y sentir heureux, il faut placer l’intelligence collective au cœur de son travail : la réussite ne peut être que partagée. L’écoute active, le respect de tous les gens rencontrés au concours, la pertinence des interventions durant les épreuves, l’adaptabilité et la créativité sont autant de critères d’évaluation au service d’un concours réussi. Les trois piliers du concours : concourir - apprendre - rencontrer, permettent de réaliser un équilibre précieux au cours de la semaine.

Après quatre jours intensifs d’épreuves, nous avons eu l’immense joie d’être sélectionnées pour la seconde étape : les demi-finales. Un moment intense marquant aussi une reconnaissance particulière de notre travail, le jury étant international et constitué d’hommes et femmes réputé.es pour leurs expertises. Le concours s’est arrêté aux portes de la finale pour notre équipe, non sans regrets car nous avons profité jusqu’à la dernière seconde du “Pictet Time” en nous offrant une très belle demi-finale, dans la peau d’un État belligérant souhaitant signer une convention d’armistice. Une note pacifique pour terminer ce beau concours. C’est l’Université de Cambrige qui a remporté la victoire en nous offrant une très belle finale sur la notion d’écocide. Nous les félicitons pour cette plaidoirie inspirante !

De plus, nous profitons de ces lignes pour remercier l’UCLouvain, en particulier notre promoteur Raphaël Van Steenberghe et notre coach Philippe Jacques. Nous leur devons notre formation, merci à eux pour leurs conseils avisés et leur soutien sans faille.

Merci au Comité du Concours Jean Pictet d’avoir créé et de perpétuer cette merveilleuse et unique aventure qu’est le concours Pictet.

Merci à toutes les personnes croisées aux concours : les équipes, la cuisine, le jury, les tuteurs, les petits-bras, la responsable santé Hannele, Christophe, la Croix-Rouge albanaise, Dorie et toute l’équipe de l'hôtel, Taxi Beni, … Autant de personnes ayant contribué à faire de cette semaine un souvenir éternel.

Nos pensées s’adressent maintenant à l’équipe de la Yaroslav Mudryi National Law University de Kharkiv en Ukraine qui n’a pas pu participer au concours, malgré sa sélection, en raison du contexte terrible qui frappe cette région. Concourir dans un conflit armé fictif pendant que nos homologues (sur)vivent dans un conflit armé réel donne un ton particulier à notre aventure. Elle nous ancre davantage dans la certitude que le respect du droit international humanitaire est une clé de voûte indispensable pour l’Humanité. Le concours est un des moyens de diffuser son enseignement, nous en sommes fières.

Nous conclurons sur une citation du scientifique américain Carl Sagan, issue d’un texte inspiré par une photo de la Terre prise le 14 février 1990 par la sonde Voyager 1, alors qu’elle se trouvait à plus de 6 milliards de kilomètres de la Terre. Cet extrait nous a été partagé à l’issue du concours rappelle l’humilité qu’il nous faut revêtir pour rester fraternels, malgré les guerres, malgré les crises, malgré tous les défis auxquels nous serons confrontés :

"Notre planète est une poussière isolée, enveloppée dans la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité, dans toute cette immensité, rien ne laisse présager qu’une aide viendra d’ailleurs, pour nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment, c’est sur Terre que nous nous trouvons.

On dit que l’astronomie incite à l’humilité et forge le caractère. Il n’y a peut-être pas de meilleure démonstration de la vanité humaine que cette lointaine image. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue."

PS. Si vous avez des questions plus particulières sur l’expérience, n’hésitez pas à nous contacter sur les réseaux sociaux, nous sommes à votre disposition (Marie Radoux, Aude Goffaux et Emma Bourcelet).

Vive le Pictet !

Vive le droit international humanitaire !

 

Published on March 27, 2024