Environmental conflicts and reterritorialization. Towards a political ecology of mining modernization in the DRC

L4WATER

Conflits environnementaux et reterritorialisation. Vers une political ecology de la modernisation minière en RDC

Description

La contradiction entre le discours de lutte contre la pauvreté (qui met l’accent sur l’importance de l’exploitation des ressources minières pour la croissance économique) et celui du développement durable (qui met l’accent sur la conservation de l’environnement) n’est pas encore résolue dans la pratique en République Démocratique du Congo (RDC), malgré la mise en place d’une norme conservationniste en 2002 et son renforcement en 2018. C’est ce que tente de montrer cette thèse en analysant les conséquences de l’exploitation minière industrielle sur la durabilité des autres ressources naturelles dont la terre, l’eau et la forêt. L’objectif ultime est de comprendre comment l’exploitation minière industrielle détériore ces autres ressources naturelles ou simplement dégrade le territoire et, par-là, produit de l’insécurité humaine. Cette forme de déterritorialisation liée à des politiques top down touche souvent les populations les plus pauvres et suscite des formes de résistance en vue d’une reterritorialisation. Cette reterritorialisation consiste à déconstruire la manière dont le regard moderne déconnecte les ressources du territoire au niveau local et comment cela affecte le vivant et le non-vivant. Cette étude de conflits environnementaux en RDC va ainsi audelà de la critique des « minerais de sang » et conduit à investiguer plus généralement le « sang » à la fois rouge et vert versé par un capitalisme extractif contre lequel la norme conservationniste n’a point résisté. De ce point de vue, la thèse propose une contribution à l’approche environnementale du secteur minier en RDC et en Afrique plus généralement, en montrant que la double nécessité de conservation de l’environnement et d’amélioration des conditions de vie des gens mène à se questionner sur les conditions de possibilité pour penser ensemble la modernisation et la sécurisation
humaine. Au-delà de la présentation des liens étroits entre la réforme minière et la dégradation environnementale comme une critique de la modernisation, la thèse pose la question des modalités
d’une modernité minière sécurisante. Or, le cas de la RDC montre que cette sécurisation ne peut que passer par l’écologie et plus spécifiquement par la conservation environnementale. Finalement, cette
recherche soutient qu’une reterritorialisation qui vient du bas est la condition de possibilité d’un dialogue entre la modernisation et la conservation.

Promotrice UCLouvain

An Ansoms

Chercheuse UCLouvain

Anuarite Bashizi