Keys : quatre diplômées vous donnent les clés de l’actu

Début janvier, Laure Dewit, Marine Lambrecht, Emma Marchal et Anouche Nicogossian, fraichement diplômées d’un master en journalisme de l’UCLouvain, ont lancé Keys, un nouveau format d’information destiné aux 15-25 ans. Un projet plein de sens soutenu par la RTBF. Rencontre groupée autour d’un café.

C’est quoi ‘Keys’, pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore le format ?

La particularité de Keys, c’est d’informer directement via la messagerie Instagram ou Messenger. Dans une conversation, on propose de découvrir chaque jour 5 actualités essentielles de manière rapide, interactive, ludique et fiable. Et c’est entièrement gratuit !

On peut découvrir une version ultra-résumée de l’info ou choisir d’aller plus loin (un texte plus détaillé jusqu’à l’article entier). Comment travaillez-vous pour piquer la curiosité des plus jeunes ?

On voit bien autour de nous que certaines personnes de notre âge ne s’informent pas, ou peu. Notre but, c’est de garder les jeunes informés via cette conversation. En partant d’articles publiés par la RTBF, on en propose une version résumée et vulgarisée pour venir piquer leur curiosité. Pour éviter toute lassitude, on varie aussi les types de contenus et de sujets. On sélectionne évidemment des sujets qui vont intéresser notre cible, mais aussi des infos importantes pour leur culture générale et de l’actu positive. Et on leur offre l’option de faire un « break » via une info insolite ou divertissante.  

Quelle est l’histoire de la naissance de Keys ?

En dernière année de master en journalisme, on a eu un cours de ‘Prototypage de nouveaux formats d’information’. La RTBF est venue nous proposer de travailler sur un nouveau format d’info pour les 15-25 ans et on s’est retrouvées à quatre pour ce travail de groupe. Ils nous ont dit « Soyez créatifs·créatives ! » et on a eu le champ libre. La première idée qui nous est venue, c’est une notification push. On s’est posé la question du comment : créer une application mobile, ou une page ? On a fait beaucoup d’entretiens avec des jeunes, on est allées chercher leurs avis. Le choix des réseaux sociaux, ça reflète ça aussi.

Vous avez été accompagnées par vos professeurs ?

On a été super bien encadrées par nos profs qui se sont vraiment rendus disponibles pour qu’on puisse avancer, notamment le titulaire du cours, Antonin Descampe, et Sébastien Nahon, directeur du MIIL (Média Innovation & intelligibility Lab de l’UCLouvain) qui est un peu le parrain de Keys. On a bénéficié de leurs contacts et de leurs conseils et tout s’est accéléré quand, après notre présentation de juin dans l’auditoire, la RTBF nous a demandé de venir présenter notre projet à la direction de l’information quinze jours plus tard. On était super excitées ! Et en septembre, on a rejoint l’incubateur de Charleroi entreprendre, le Student Lab, qui propose de l’accompagnement de projet.

Grâce à ce soutien de la RTBF, vous avez lancé une version test de Keys pour 3 mois. Et après ?

C’est ça, la RTBF met son contenu à notre disposition pendant cette phase de testing. Et après, qu’on continue ensemble ou pas, on espère construire quelque chose de durable, sur le long terme, et voir si on pourrait en vivre. Il y a beaucoup de sens derrière ce projet. On a plein d’idées pour la suite et on voudrait que ça reste gratuit !

Avez-vous des retours de vos abonné·es ?

Oui, on leur donne l’occasion de donner leur avis et c’est super positif. 50% de nos abonné·es sont des 18-24 ans et on commence à toucher des plus jeunes. On reçoit notamment des témoignages de profs du secondaire qui utilisent Keys pour discuter de l’actualité avec leurs élèves. On a aussi eu un message d’un prof qui nous raconte que c’est un parent d’élève qui lui a fait connaitre Keys.

Pourquoi faites-vous une bonne équipe ?

Malgré qu’on ait fait les mêmes études, on est très complémentaires et on peut se faire confiance. Au début de ce projet, on savait que si on s’y mettait, on pouvait vraiment proposer un résultat à la hauteur des attentes. Il y a une bonne dynamique entre nous, on est dans une bulle de bienveillance où l’on n’a pas peur d’être jugées. Quand on voit les chiffres des abonnements augmenter, c’est notre récompense à toutes les quatre. Et quand on fait un erreur, on l’assume à quatre aussi!   

 

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L’interview individuelle(s)

Devenir journalistes, c’était une vocation ?

Emma : Oui, je voulais déjà devenir journaliste en primaire. Pour moi c’était une évidence.

Marine : Moi j’ai découvert ce métier fascinant pendant mes études, je n’avais pas d’idée de débouché précis avant de commencer la communication. Ce qui m’anime le plus, c’est la rencontre avec les gens et l’aspect vulgarisation.

Laure : J’ai toujours aimé écrire donc j’avais l’idée de faire le journalisme depuis ma rhéto. J’ai fait le bac en info-com et j’ai adoré le cours d’un professeur de journalisme, ce qui a confirmé mon choix.

Anouche : À la base, je voulais faire du documentaire écrit. Aller à la rencontre des gens et des cultures et pouvoir le raconter, c’était mon objectif. Puis, grâce à mes études, j’ai découvert de nouveaux formats comme la radio et le reportage audiovisuel. 

Vous avez pensé quoi de vos études à l’UCLouvain ?

Marine : Le plus des études en journalisme à l’Ecole de Journalisme de Louvain (EJL), c’est la pratique. Nos profs viennent du terrain et nous y préparent bien, même si le monde du journalisme n’est pas un monde facile et est parfois idéalisé. 

Emma : Mes études m’ont permis d’expérimenter et de toucher à plein de nouvelles choses comme le montage vidéo par exemple. J’ai fait mon bac à l’UCLouvain FUCaM Mons, qui est un petit campus avec de petites classes donc j’ai aussi eu cette double expérience.

Anouche : J’ai trouvé la formation complète. C’était challengeant mais j’ai énormément appris sur moi, sur ce que j’étais capable de faire. Le point noir, c’est le covid, qui a compliqué les choses et m’a beaucoup fait douter. La grande force de l’EJL, c’est la convivialité et la fraternité, ce qui a un peu été gommé avec le distanciel.

Laure : J’ai adoré ! J’ai appris énormément de choses et pour moi, on peut tout faire en sortant de l’EJL.  On a été extrêmement bien encadré·es par les profs et les assistant·es même s’il y a beaucoup de tests et que les journées sont bien chargées. Et en master, on a vécu la crise donc ça a été dur et on a parfois craqué. Mais on s’est accroché·es.

Un message pour nos étudiant·es ?

Marine : Abonnez-vous !

Et pour les futur·es journalistes ?

Emma : Le plus important, pour moi, c’est de rester fidèle à ses valeurs. Et de manière générale, il y a beaucoup de clichés sur les études en communication et ils sont totalement faux. La com, c’est varié et c’est super important dans tous les domaines.

Marine : Même si on vous dit que le journalisme, c’est bouché, faites-le si vous en avez vraiment envie ! Il faut croire en soi. Et ensuite, rester authentiques ; savoir pourquoi on fait ce métier et ce qu’on ne veut pas faire.

Anouche : Ce n’est pas parce qu’on rate une opportunité qu’il n’y en aura plus. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre, peut-être encore plus belle. Je n’aurais jamais imaginé qu’on en serait là aujourd’hui !

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Publié le 26 janvier 2022