Le cursus en « langues et lettres anciennes » envisage d'une façon globale l'étude des cultures Grecques, Latines et ORientales, d'où l'acronyme GLOR utilisé pour désigner les cours gérés par la commission de programme responsable.
La formation est centrée sur l'étude des sources textuelles, abordées dans leurs langues originales, ce qui suppose la maîtrise progressive de ces langues. Elle s'élargit aux différents aspects culturels, non seulement la littérature et la pensée, profane ou religieuse, mais aussi l'histoire et une approche des sources matérielles et iconographiques.
Dès la première année, l'étudiant choisira l'une des deux orientations proposées : classiques ou orientales. S'il le désire, il aura la possibilité de suivre certains cours propres à l'autre orientation (mineure dans le programme de premier cycle, option dans celui de deuxième cycle).
Les études en langues et lettres orientales (HORI, 1er et 2e cycles)
associent à l'apprentissage de plusieurs langues de l'Orient ancien et moderne une formation aux civilisations concernées (histoire, littérature, pensée philosophique ou religieuse, art et archéologie). Composé par l'étudiant en fonction de son projet personnel, le programme s'orientera vers un ou plusieurs domaines :
- Un enseignement de l’égyptologie fort d’une longue tradition
L'enseignement de l'égyptologie à Louvain repose sur une solide tradition de plus de 130 ans. La création d'un cours de « langues égyptiennes » donné par l'abbé Adolphe Hebbelynck, futur recteur de l'Université, remonte à 1891. Ce cours incluait le copte, langue des chrétiens d'Égypte, et les hiéroglyphes, dont le déchiffrement par Champollion en septembre 1822 avait marqué les débuts de l'égyptologie. Lors de l'implantation sur le site de Louvain-la-Neuve, en 1979, ce sont quatre cours d'égyptologie que donnait Claude Vandersleyen : « Ancien égyptien » et « Histoire de l'art de l'Égypte », en candidature et en licence.
Au cours des vingt dernières années, un véritable programme d'égyptologie s'est peu à peu mis en place à l'UCLouvain, tant en bachelier qu'en master, dans les cursus de bachelier et de master en « langues et lettres anciennes orientales » et en « histoire de l'art et archéologie ». Les cours d'égyptologie sont aussi présents dans la « mineure en antiquité » Dans ces différents programmes, une attention particulière est accordée à l'étude du IIe Millénaire avant notre ère, dont les aspects historiques, artistiques, littéraires et religieux sont mis en évidence et approfondis. Mais les autres périodes n'en sont pas exclues. Les travaux et mémoires de fin d'études présentent une grande diversité, car les sujets sont définis en concertation avec les étudiants. Parmi les derniers travaux, un mémoire sur la poésie lyrique égyptienne, un autre sur l'obélisque de la piazza Navona.
L'apprentissage de la langue égyptienne est au cœur de la formation de tout égyptologue, qu'il soit historien ou historien d'art, en raison de l'omniprésence des textes et inscriptions sur les statues et les monuments. Il convenait dès lors de créer un manuel pratique qui puisse permettre à tout étudiant, quelle que soit son orientation, d'assimiler l'écriture et la grammaire égyptiennes en vue d'une traduction aisée et précise de ces textes. Grâce à un financement de l'UCLouvain, une « méthode interactive » sur support informatique a pu être finalisée en 2009, complétant la « Grammaire pratique » et le « Cahier d'exercices » parus aux éditions Safran. La version anglaise de la grammaire, produite en 2016, est diffusée outre-Atlantique.
- Des recherches de pointe sur les textes, l'histoire, l'archéologie et l'histoire de l'art
Les recherches menées aujourd'hui à l'UCLouvain puisent leurs origines dans le Centre d'art égyptien fondé par Claude Vandersleyen : iconographie des tombes, analyse physiologique appliquée à la statuaire, établissement de critères de datation, etc. Ces axes de recherche ont été adoptés et explorés par Nadine Cherpion et Marie-Cécile Bruwier, qui lui succédèrent pour les cours d'archéologie et d'histoire de l'art et effectuèrent des fouilles à Deir el-Médineh et Alexandrie. Mais l'intérêt du Maître se portait aussi sur les textes littéraires et religieux, ainsi que sur l'histoire de l'Égypte du IIe Millénaire, domaines devenus les spécialisations de Christian Cannuyer et Claude Obsomer.
Désormais les égyptologiques de l'UCLouvain travaillent au sein du Groupe de recherches sur l'Égypte ancienne, rattaché au Centre d'études orientales – Institut orientaliste de Louvain (CIOL). Les compétences de ses membres permettent d'ajouter de nouvelles expertises, comme par exemple les mathématiques égyptiennes (Marianne Michel). C'est dans ce cadre que sont organisées, les 28 septembre et 4 novembre 2022, deux journées commémoratives consacrées au Bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion et du Centenaire de la découverte de la tombe de Toutânkhamon. Le groupe organisera le 15 novembre 2022 sa cinquième journée d'études, qui vise à faire le point sur les recherches menées en son sein.
- Des activités de perfectionnement pour les étudiants
Au sein de l'École Histoire, Arts et Cultures (EHAC), plusieurs activités récurrentes sont organisées en vue de peaufiner la formation des étudiants, en leur donnant l'occasion de communiquer leurs connaissances à un public patenté. Ce sont dix-neuf voyages d'études en Égypte qui ont été organisés depuis 1999, par Claude Obsomer puis Nicolas Gauthier. Grâce aux contacts locaux, il est permis aux enseignants, diplômés, voire étudiants de master de guider sur les sites. Fin janvier 2023, le vingtième voyage emmènera les participants à la découverte du nouveau musée de Gizeh.
En parallèle à ces séjours sur la terre des Pharaons, des visites guidées de collections permanentes de musées ou d'expositions temporaires sont organisées, en partenariat avec l'asbl Kheper, association égyptologique néo-louvaniste. Créée en 2003, celle-ci dispense chaque année, à destination du grand public, des cours et conférences dans plusieurs villes de Wallonie qui sont assurés par des étudiants de master, des diplômés ou des chercheurs.
L'enseignement des études du Proche-Orient ancien en GLOR a connu un nouvel essor suite à la réforme dite « de Bologne ». La refonte du programme de cours en «langues et littératures anciennes», dans l'orientation « orientales » (HORI), a permis de compléter avantageusement le cursus, qui offre désormais une formation complète tant au premier cycle qu'au second.
La formation et les travaux d'étudiants qui en résultent s'orientent plus spécifiquement vers les sources textuelles cunéiformes, littéraires et historiques, les méthodes, la critique et la recomposition historiques, sans négliger pour autant la pensée religieuse et les sources iconographiques. En outre, le cursus inclut l’étude des grandes régions du Proche-Orient ancien :
- L’Anatolie, pays de l’Empire hittite.
- La Mésopotamie, où naquirent les civilisations babylonienne et assyrienne.
- L’Elam et l’Iran, voisin oriental de la Mésopotamie.
- Le Levant, comprenant la Syrie et la Palestine.
L'apprentissage de l'écriture cunéiforme (notamment l’akkadien et le hittite) et des langues proche-orientales (hébreu, dialectes araméens, ougaritique), au cœur de la formation, s'étend sur quatre ans à partir de la deuxième année de bachelier. Cet apprentissage qui se veut progressif et raisonnable s'effectue grâce à une méthode interactive entre enseignant·e et étudiant·e. Lorsque l’enseignant·e ne distribue pas des syllabus expliquant la grammaire de base de chaque langue, il ou elle initie à l’utilisation des instruments de travail. Y sont parfois ajoutés des exercices distribués par l’enseignant·e. Depuis la deuxième année de l’enseignement des langues, la lecture des textes cunéiformes occupe une place principale dans le cursus.
De son côté, l’analyse des textes ougaritiques est regroupée dans le cadre d’un même cours où les deux langues sont étudiées en alternance annuelle. Un seul cours suffit en effet pour être introduit à l’ougaritique, surtout si les participants ont déjà été initiés soit à l’hébreu soit à l’akkadien. Le cours prend davantage la forme d’un séminaire qui initie au maniement des grands instruments de travail (dictionnaires, grammaires). L’étude des langues araméennes se fait sur le même modèle. Le cours de grammaire comparée des langues sémitiques permet de mieux comprendre le fonctionnement de ces langues, ainsi que leurs caractéristiques communes.
« C'est Byzance! » Qui n'a déjà entendu cette expression, qui remonte aux Moyen Âge lorsque les Occidentaux parlaient avec fascination, et souvent avec envie, de la capitale de l'Empire byzantin. Constantinople, la ville la plus importante de la Méditerranée jusqu'à l'aube des temps modernes, a été durant plus d'un millénaire (330-1453) la capitale d'un monde immense, s'étendant de l'Italie au Caucase, de l'Europe centrale à l'Afrique du nord.
Le monde byzantin est un monde construit sur les bases des traditions antiques gréco-romaines, il est d'inspiration romaine dans son organisation, ses institutions et son droit ; il est grec par sa langue et sa culture ; il est chrétien, orthodoxe, par sa religion. C'est aussi un monde qui rayonne et attire à lui les cultures environnantes, créant ainsi une sorte de « commonwealth » des idées, l'Orient chrétien.
Les programmes dispensés à l'UCLouvain abordent les différentes dimensions du monde byzantin et de l'Orient chrétien.
L'étude des langues et des littératures concernées (grec byzantin, arménien, géorgien, syriaque, arabe chrétien, etc.) est au coeur du cursus : l'étudiant·e choisit les langues qui l'intéressent, et l'apprentissage s'étale sur quatre ans, à partir de la seconde année de bachelier. Les cours sont l'occasion de lire, d'analyser et de comprendre des textes littéraires provenant de différentes époques et de différents milieux. En master, les cours sont directement liés aux recherches des enseignant·es et initient ainsi les étudiant·es à une activité de recherche personnelle.
Le cursus comprend également des cours portant sur l'histoire et la société, et sur la culture et la civilisation de Byzance et de l'Orient chrétien. Des cours spécialisés sont consacré aux institutions byzantines, à la paléographie grecque, à l'art byzantin, etc.
L'enseignement des études que le monde arabe et l'Islam en GLOR a été réorganisé suite à la réforme dit « de Bologne ». Le programme de deuxième cycle en « Langue arabe et islamologie » (ISLA) a été intégré au cursus de « langues et littératures anciennes », dans l'orientation « orientales » (HORI), tandis qu'une formation de premier cycle était créée.
La formation et les travaux d'étudiant·es qui en résultent s'orientent plus spécifiquement vers les sources textuelles, littéraires et historiques, les méthodes, la critique et la recomposition historiques, sans négliger pour autant la pensée religieuse, la philosophie et l'histoire de la pensée rationnelle. L'ensemble de l'offre de cours en relation avec le monde arabe et l'Islam à l'UCLouvain comprend une trentaine de matières différentes et totalise près de 1 000 heures d'enseignement. Une attention particulière est accordée à certains domaines qui sont en prise directe avec la recherche actuellement menée par les enseignant·es, et pour lesquels une expertise de premier plan est donc offerte, comme par exemple, l'histoire de la philosophie et des sciences arabe, l'encyclopédisme médiéval, le shi'isme (spécialement l'ismaélisme), l'historiographie mamluke et, pour ce qui est de la langue, le moyen arabe et les variétés d'arabe mixte.
L'apprentissage de l'écriture et de la langue arabe, au coeur de la formation, s'étend sur les cinq années du cursus. La langue arabe est étudiée dans toute sa diversité, depuis la langue classique, celle du Coran et des textes anciens, jusqu’aux dialectes modernes orientaux et occidentaux, en passant par le moyen arabe et les diverses variétés d’arabe mixte. Deux cours de turc moderne, pour un total de 180 heures, et un cours de vieux perse peuvent être choisis pour compléter cette formation.
GLOR possède deux accords de partenariat ERASMUS (mobilité étudiante et enseignante), avec l’Universiteit Leiden et avec l’Università degli Studi di Napoli « L’Orientale ». Un troisième accord, avec l’Universitat de Barcelona, devrait prochainement voir le jour.
L'enseignement des matières relatives à l’Extrême-Orient (Inde et Chine d’abord, mais aussi Tibet, Japon et Corée) en GLOR a été réorganisé suite à la réforme dit « de Bologne ». L’ancien programme de deuxième cycle en « études asiatiques » (ASI), notamment axé sur l’Asie (orientale et méridionale) contemporaine, a été intégré au cursus de « langues et littératures anciennes », dans l'orientation « orientales » (HORI), où il a rejoint et enrichi la formation en indologie (ou indianisme) classique, davantage axée sur la philologie, qui existait depuis 1841.
Le premier cycle de ces études permet ainsi aujourd’hui de bâtir un programme sur la base linguistique soit du sanskrit, langue classique de l’Inde et de l’Asie du sud, soit du chinois, langue de référence pour l’Asie orientale. Quant au deuxième cycle, il permet une spécialisation en histoire et anthropologie de l’Inde et de l’Extrême-Orient, soit davantage en prise avec les problématiques géo-politiques contemporaines (Finalité spécialisée « L’Europe et l’Orient »), soit approfondissant l’étude critique des traditions textuelles fondatrices des civilisations extrême-orientales (Finalité approfondie en philologie orientale).
L'ensemble de l'offre de cours relatifs à l’Extrême-Orient comprend ainsi une trentaine de matières différentes et totalise plus de 1 500 heures d'enseignement (± 700 en BA et 800 en MA).
Une attention particulière est accordée à certains domaines qui sont en relation étroite avec la recherche actuellement menée par les enseignant·es, et pour lesquel·les une expertise de premier plan est donc offerte, comme par exemple : philologie et histoire de l’Inde classique ; bouddhisme tibétain ; anthropologie culturelle de l’Inde moderne ; histoire des relations de l’Europe avec la Chine.
GLOR possède des accords de partenariat ERASMUS (mobilité étudiante et enseignante) avec l’Universiteit Leiden et avec l’Università degli Studi di Napoli « L’Orientale » dont peuvent bénéficier les étudiant·es concerné·es par l’Extrême-Orient, lesquel·les s’ils ou elles ont suivi le chinois moderne durant leur premier cycle peuvent aussi profiter d’accords internationaux de l’UCLouvain pour séjourner à Taiwan durant un quadrimestre.
Les langues anciennes enseignées dès le premier cycle sont :
-
l'égyptien hiéroglyphique
-
les langues à écriture cunéiforme (akkadien et hittite)
-
l'hébreu biblique et les langues araméennes (araméen et syriaque)
-
le grec (classique, biblique et byzantin)
-
les langues du Caucase (arménien et géorgien)
-
l'arabe classique
-
les langues de l'Inde (sanskrit, prâkrits)
Au deuxième cycle, il est possible d'y ajouter :
|
|
À côté des langues anciennes, des cours de langues orientales modernes peuvent être suivis. Les langues enseignées sont:
-
le grec moderne
-
l'arabe moderne et dialectal
-
le turc
-
le russe
-
le chinois
-
le japonais
En choisissant le grec comme langue orientale et le bloc "latin" de la Mineure en Antiquité, l'étudiant aura également accès au master CLAS et à l'agrégation.
Le programme de 3e cycle
Une recherche de troisième cycle (doctorat) est possible dans toutes les spécialités énoncées ci-dessus.