L’échelle domestique, un impensé des études de genre ? Enquête en temps de confinement

GREG

08 novembre 2022

13h

Louvain-la-Neuve

LECL 93

Le GREG accueillera pour son premier Level-Up de l’année académique Chloé Salembier (LOCI)

Résumé :

Si nous pouvons nous réjouir que les travaux contemporains en géographie et en urbanisme intègrent progressivement l’approche genre dans leurs analyses, les échelles spatiales qui sont le plus souvent convoquées, sont celles des infrastructures, des espaces publics et des territoires. Nous pensons notamment à la littérature féministe en urbanisme, en géographie et en sciences humaines concernant l’insécurité des femmes (Coutras, 1996; Di Méo, 2011, 2012), les mobilités (Coutras, 1997; Denèfle, 2013), les cours d’école (Maruéjouls, 2015), l’accessibilité aux services (Massey, 1984; Raibaud, 2017), etc. De la même façon, les « collectivités locales sont de plus en plus attentives aux inégalités homme-femme » (Direnberger & Schmoll, 2014) dans les projets d’urbanisme et d’aménagement du territoire, notamment en Europe via « l’adhésion aux directives de l’Union concernant l’égalité des sexes (Treaty of Amsterdam) » (Tummers, 2015). Malgré ces avancées législatives et opérationnelles, l’échelle domestique, en tant qu’espace de reproduction des inégalités entre les hommes et les femmes, reste peu étudiée, documentée et analysée dans une perspective de genre, aussi bien dans les travaux scientifiques, que dans les programmes publics de logement. Cette présentation propose de s’attarder sur les défis méthodologiques d’une enquête de terrain réalisée à Bruxelles et Barcelone auprès de femmes à la sortie du premier confinement de 2020. Le célèbre slogan « le privé est politique » peut-il être réinterprété à la lumière de cette situation inédite ? Comment peut-on définir le logement dans une perspective féministe ?