Défense de thèse de Quentin Verreycken

CHDJ Louvain-La-Neuve

30 avril 2018

14h30

Louvain-la-Neuve

Salle du Conseil du Collège Erasme

Quentin Verreycken, Aspirant FNRS et membre du CHDJ, soutiendra publiquement sa thèse de doctorat le 30 avril 2018 à 14h30

Sa recherche est intitulée : « L’État de grâce. Guerre et usage du pardon en Angleterre, France et anciens Pays-Bas au XVe siècle ».

À la fin du Moyen Âge, le droit de pardonner est, pour les monarques avides de souveraineté, aussi important que celui de punir. Parmi les centaines de justiciables à bénéficier chaque année de la grâce royale ou princière, les soldats constituent généralement une catégorie privilégiée d’individus. Du fait de conflits de longue durée tels que la guerre de Cent Ans, l’encadrement et le contrôle des violences des gens de guerre devient un enjeu important pour les pouvoirs publics, comme l’attestent la multiplication des règlements pour les armées, la mise en place de troupes permanentes, le renforcement de la justice militaire… et les nombreux pardons délivrés aux combattants. Cette thèse de doctorat porte sur les lettres de rémission et de pardon accordées aux gens de guerre en Angleterre, en France et dans les Pays-Bas bourguignons au XVe siècle, et plus particulièrement pendant la période 1460-1480. Il s’agit de la première étude comparée sur l’exercice du droit de grâce par plusieurs souverains du bas Moyen Âge. En mettant en parallèle l’octroi de pardons à des soldats avec la transformation des structures et de la discipline militaires entamée depuis le milieu du XIVe siècle, cette recherche vise à démontrer comment différents monarques font usage de leur pouvoir de remettre des crimes afin de servir leurs intérêts politiques et militaires. L’étude des demandes de grâce soumises par les gens de guerre permet également de nuancer l’idée que l’on peut se faire des violences militaires, ainsi que des rapports entre combattants et non-combattants. La documentation permet enfin d’observer que la figure du soldat est elle-même sujette à des transformations et tend de plus en plus à être conçue comme un office public, tandis que l’État s’affirme comme le seul détenteur de l’usage légitime de la force.

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