Agenda des activités culturelles

Mais qu’est-ce que cette mystérieuse mémoire, cette fonction qui nous permet d’intégrer, de conserver et de restituer des informations pour interagir avec notre environnement ? Indispensable à la réflexion et à la projection de chacune et chacun dans le futur, elle fournit le fondement de notre identité.

La mémoire, suggère le professeur Marc Crommelinck (qui nous proposera un cycle de conférences sur le sujet), comme un beau navire, trace contre vents et marées son cap. Fière et noble embarcation du « moi », mais tout à la fois frêle esquif à la dérive et prompt à sombrer dans le trou noir de l’oubli.

Les artistes ont toujours interrogé la mémoire, cette faculté d’arracher à l’oubli des récits enfouis dans le silence, des souvenirs effacés ou fragmentaires, de mettre au net des images floues. La mémoire revisitée par l’art n’est pas culte du passé, mais re-création. Se souvenir, c’est à la fois se souvenir de soi et avoir avec d’autres un ensemble de souvenirs communs. Souvenirs personnels, histoire et mémoire collectives sont intimement liés.

Comme les historiens, certains artistes ont même fait de la mémoire un terrain d’expérimentation privilégié en adoptant les techniques « scientifiques » de l’art de la mémoire : archivage, compilation, collection, classement, énumération, accumulation, enregistrement… autant de moyens de garder, de conserver le matériel de la vie passée dans ce qu’elle peut avoir de plus ténu et de plus fragile pour l’amarrer au présent et le projeter dans le futur.

En compagnie des artistes qui interviendront tout au long de cette saison, nous nous immiscerons dans les interstices et les anfractuosités du passé en explorant un champ créatif où les corps et les émotions ont toute leur place.