Littérature

Les premières œuvres littéraires japonaises sont influencées par la littérature chinoise mais également par la littérature indienne, qui se diffuse au Japon avec le bouddhisme. La littérature japonaise ancienne antérieure au 12ème siècle aborde principalement les thèmes de la vie et des activités des nobles à la cour de l’Empereur. À partir du 12ème siècle, les récits sont plus emprunts de la spiritualité bouddhiste zen et de poésie. D’autres se nourrissent des contes et légendes ainsi que des épisodes glorieux ou malheureux des guerriers et samouraïs, acteurs des guerres civiles qui secouent l’Empire. À partir du 19ème siècle, le statut de l’écrivain évolue et il devient lui-même acteur de son récit. C’est l’apparition du shishôsetsu, le roman à la première personne.

Le récit en prose - monogatari

C’est la forme de littérature japonaise traditionnelle. Un récit narratif s’apparentant le plus souvent à une épopée, une histoire fictive et romancée. On utilise souvent ce terme pour désigner tout texte qui ne serait pas de la pure poésie. La prose japonaise naît à l’époque de Nara (710-794) avec les premières compilations de chroniques évoquant les dieux, leurs descendants ainsi que l’histoire du Japon et de ses empereurs. La cour joua un grand rôle dans leur développement en ordonnant notamment aux provinces de procéder à leurs propres compilations de traditions locales. Le roman féérique Taketori monogatari serait la première œuvre parue au début de la période de  Heian (794-1185). Durant cette période, la cour fut le centre de la production littéraire qui était surtout supportée par les femmes. Les pavillons des femmes de la cour tenaient lieu de véritable salon littéraire. C’est dans ce contexte qu’au début du 11ème siècle a été composée par une femme, Murasaki Shikibu, l’une des œuvres les plus célèbres, le Genji monogatari (Dit du Genji).

Mais il ne faudrait pas réduire la littérature japonaise à ce seul terme. Il existe une grande variété de récits littéraires, dont voici quelques exemples :

Le setsuwa désigne un type de récit apparu au début de la période d’Heian relatant des anecdotes fondées sur des faits réels. On s’éloigne alors des contes traditionnels. Ce genre s’oppose aux récits de type romanesque et décrit des histoires de cour ou s’attache à promouvoir la pensée bouddhiste.

Le yomihon est un récit de fiction étoffé par de nombreuses références historiques à l’histoire japonaise ou chinoise. Ces livres sont décrits comme moralistes et les histoires se déroulent souvent dans des mondes fantastiques

Kusazochi , aussi connu sous le terme gesaku,  couvre plusieurs genres de fiction populaire qui apparaissent et se développent à la période d’Edo (1600-1868). Il inclut les genres akahon, aohon, kurohon, kibyôshi et gôkan.  Le texte, principalement écrit en hiragana, est peu présent et laisse une large place à l’illustration.

      

La poésie

A l’époque d’Heian et de Kamakura, la cour facilite le développement du genre poétique en soutenant  la compilation d’anthologie de courts poèmes. La poésie japonaise commence à prendre son essor et se distingue de la poésie kanshi écrite en chinois. Le style waka est issu de la tradition orale des contes, festivals et rituels et commence à être retranscrite à l’écrit au 7ème siècle.   Dès le 8ème siècle, les japonais publient de nombreuses compilations de poèmes. Les plus célèbres sont le Man’yoshu, le Kokin wakashu, le Shin Kokin Wakashu et le Hyakunin isshu. Alors que les poètes waka du début du moyen-âge sont proches des milieux de l’aristocratie et de la cour, vers le 14ème siècle la poésie devient l’apanage des moines lettrés et des membres de l’élite guerrière.

Le waka désigne plusieurs formes de poèmes dont les deux plus connus sont le tanka (poème court) et le chôka (poème long).

Au moyen âge tardif, apparaît la poésie renga (poème lié) qui devient l’un des arts littéraires les plus importants. Le poème est écrit de manière successive par plusieurs auteurs et il est fortement lié à la pensée Zen. Les règles en sont formalisées durant la période Kamakura (1185-1333). Le premier verset de cette suite de poèmes enchainés se nomme Haikai et deviendra un genre à part entière à l’époque d’Edo (1600-1868). Il est désigné sous le terme haiku à partir de l’époque Meiji (1868-1912).  L’ensemble de la poésie composée après Meiji est désignée sous le terme Gendaishi. Cette poésie moderne est influencée par la traduction de poésie occidentale.