«Best Female Scientists»: l’UCLouvain dans le top 10

Nathalie Delzenne

Qui sont les chercheuses les plus réputées en Belgique ? Pour la première fois, le portail Research.com a diffusé un classement des meilleures femmes scientifiques au monde. Nathalie Delzenne, professeure de biochimie, métabolisme et nutrition à l’UCLouvain, figure dans le top 10 belge.

Research.com répertorie chaque année les scientifiques les plus réputé·es du monde. En 2022, il a inauguré la première édition du Best Female Scientists in Belgium 2022 Ranking. L’objectif de ce classement ? Lutter contre la sous-représentation dont souffrent les femmes de sciences1 et mettre en valeur le parcours inspirant de nombreuses chercheuses qui, comme Nathalie Delzenne et son équipe du Louvain Drug Research Institute, contribuent à faire avancer la science.

« Être cité par d’autres, c’est être reconnu par ses pairs »

Le ranking s’appuie sur le facteur H, un indicateur qui permet de calculer le nombre de fois qu’un article scientifique a été repris dans une citation. Ce critère objectif inscrit Nathalie Delzenne au rang des meilleures femmes scientifiques du monde. « Le fait d’être bien cité est révélateur de l’intérêt de vos recherches pour le monde scientifique. De manière générale, la valeur scientifique d’un article se mesure par le nombre de fois qu’il est pris pour référence », explique la chercheuse, touchée par cette marque de reconnaissance.

L’innovation et la collaboration comme maîtres-mots

Pour Nathalie Delzenne, l’une des clefs pour se faire sa place en sciences est d’oser être pionner sur un sujet. C’est notamment grâce à des découvertes précoces sur les fonctions du microbiote intestinal que ses travaux ont été régulièrement pris pour référence : son laboratoire a en effet été le premier à démontrer le rôle que certaines fibres alimentaires peuvent jouer sur la régulation de l’appétit.

« On ne peut rester novateur que si on travaille en équipe » estime cependant la scientifique. Sa haute position dans le classement tient selon elle essentiellement à son approche collaborative de la recherche : « Je ne serais jamais arrivée à être présente si loin dans un classement en publiant seule. Je suis dernière auteure ou co-auteure d’un très grand nombre d’articles. C’est un véritable travail d’équipe et de collaboration internationale. » Son groupe de recherche en métabolisme et nutrition se compose en effet de quatre chercheuses et chercheurs, travaillant toutes et tous sur la même thématique :

  • Amandine Everard mène des recherches sur le lien entre microbiote intestinal et les préférences alimentaires
  • Laure Bindels travaille sur le rôle du microbiote intestinal et sa modulation dans la cachexie cancéreuse (amaigrissement lié au cancer).
  • Patrice Cani a révélé le lien entre certains éléments inflammatoires présents dans les bactéries et l’obésité.

Un travail collaboratif qui porte ses fruits : quatre membres du Louvain Drug Research Institute se sont classés parmi les Highly cited Researchers en 2022.

Mettre en lumière les femmes de sciences

« Il y a énormément de femmes et d’hommes qui font du très bon travail chez nous. Mais généralement, j’ai l’impression qu’on trouve normal qu’un homme réussisse, alors que lorsque c’est une femme, c’est davantage perçu comme quelque chose d’étrange », regrette Nathalie Delzenne. Les inégalités entre femmes et hommes dans le monde scientifique sont un sujet d’actualité, et font d’ailleurs l’objet d’un groupe de travail au sein de l’Académie royale de Médecine de Belgique. La scientifique salue donc ce classement 100% féminin, convaincue que ce type d’initiative permet d’avancer vers une meilleure représentation et considération des femmes en sciences.

Enfin, elle invite les futures chercheuses à prendre confiance en elles : « Les femmes peuvent avoir tendance à moins oser se lancer au niveau international. Or je pense que c’est une manière efficace d’acquérir une réputation et une reconnaissance. Les femmes sont capables de mener de front plusieurs projets : si vous pensez devoir choisir entre avoir une famille et mener votre travail de recherche à l’international, surtout faites les deux, c’est possible ! »

Cet article est publié en lien avec la Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée le 11 février dernier. Organisée par l’Onu, cette journée a pour but de favoriser et accroître la participation des femmes et des filles dans les domaines scientifiques.

Publié le 13 février 2023