Deux nouvelles bourses ERC pour l’UCL

 
Philippe Chatelain et François-Xavier Standaert décrochent chacun une bourse ERC Consolidator, soit 4 millions d’€ au total.
Deux chercheurs de l’UCL, Philippe Chatelain et François-Xavier Standaert décrochent une bourse de type « Consolidator », auprès du Conseil européen de la Recherche (ERC), pour un montant de 4 millions d’€. Ce financement permet aux 2 chercheurs de mener un projet de recherche sur 5 ans, d’acquérir un équipement de pointe, et de s’entourer d’une équipe de recherche renforcée.

Philippe Chatelain - projet WakeOpColl
Il propose d’adopter une approche biomimétique (qui imite la nature) pour le contrôle collaboratif et optimisé de dispositifs qui interagissent, via leurs sillages, au sein d’écoulements turbulents. Deux applications sont étudiées:

  • dans les champs d’éoliennes, les machines en amont produisent des zones ‘déventées’ qui vont pénaliser des machines en aval ;
  • en aéronautique, la portance générée par un avion mène à une paire de tourbillons : ce sillage est potentiellement un danger pour l’avion qui suit, mais aussi un avantage qui est exploité lors de vols en formation.

L’approche de WakeOpColl se base sur la simple observation que des systèmes vivants, qui apprennent d’eux-mêmes leur contrôle, affichent une efficacité et une robustesse inaccessibles pour des schémas de contrôle classique. Les dispositifs étudiés vont donc être munis d’une intelligence artificielle individuelle afin qu’ils apprennent comment tirer profit de l’écoulement turbulent ambiant. Des dispositifs organisés en système seront munis d’une intelligence collective pour mener à l’émergence d’un comportement collaboratif qui optimise le fonctionnement du groupe dans sa globalité. Infos: http://perso.uclouvain.be/philippe.chatelain

François-Xavier Standaert – projet SWORD ou comment affiner la sécurité de l’information
Sa recherche se concentre sur la sécurité de l’information, et plus particulièrement sur les failles de sécurité qui peuvent apparaître lorsqu’une abstraction mathématique (un algorithme cryptographique) est confrontée à un objet physique (un circuit électronique). Par exemple, la consommation électronique d’un circuit peut alors être exploitée (à l’instar d’un électroencéphalogramme), et révéler une partie des secrets qu’il contient. La nature physique de l’objet à protéger rend complexe l’évaluation du risque de ce type d’attaques. Les outils d’évaluation actuels sont tels que l’on considère un circuit comme sécurisé si aucune attaque n’est mise en évidence par un évaluateur en un temps X, pour un coût Y. Mais cette approche ne donne aucune indication quant à la sécurité à long terme des circuits.
Le but du projet SWORD est de développer de nouvelles méthodes d’analyse et de conception de circuits sécurisés. Il ne s’agit plus de tenter des attaques, mais bien d’apporter des garanties constructives, basées sur une compréhension fine des sources d’information exploitables par un adversaire. Ceci nécessite de combiner systématiquement des hypothèses physiques vérifiables (falsifiables) et des mécanismes d’amplification mathématique. Le projet envisage donc de travailler dans un modèle complètement ouvert (open source), dans lequel tous les détails des circuits sont mis à la disposition de l’évaluateur/adversaire, à l’exception de la clé. Si dans un premier temps, ce modèle donnera plus d’information, l’objectif est de démontrer que la compréhension plus fine des sources d’information physiques permet également d’atteindre de plus hauts niveaux de sécurité à long terme. Infos: http://perso.uclouvain.be/fstandae/erc.html

 

Quelques chiffres. Au total, depuis 2007, l’UCL a décroché 29 bourses ERC, dont 5 Advanced, le financement le plus élevé, destiné aux chercheurs confirmés (12 ans de recherche post-doctorat), 3 Consolidator (7 à 12 ans post-doctorat), 17 Starting (2 à 7 ans post-doctorat) et 1 POC (Proof-of-Concept).

 

Publié le 19 décembre 2016