Dialogue entre le microbiote intestinal et le cerveau

Expliquer de façon rationnelle des éléments très complexes, voilà ce qui passionne depuis toujours Amandine Everard. Fraichement nommée Chercheur Qualifié FNRS, la jeune femme fête cette année ses 10 ans de recherches scientifiques. Après avoir été étudiante chercheuse au cours de ses années d’études en sciences pharmaceutiques à l’UCL, elle voulait plus particulièrement comprendre comment notre alimentation peut avoir un impact sur notre santé.  En contactant le laboratoire de métabolisme et nutrition de l’UCL, dirigé par Nathalie Delzenne et Patrice Cani, elle a la chance de tomber au bon moment au bon endroit. Durant sa thèse de doctorat sur l’obésité et les complications associées, elle a contribué à démontrer le rôle intéressant et bénéfique de la bactérie Akkermansia muciniphila pour lutter contre ces désordres métaboliques. La jeune chercheuse a également mis en évidence différents mécanismes de dialogue entre le microbiote intestinal et nos cellules intestinales pour contrôler l’inflammation de faible intensité et les maladies métaboliques associées à l’obésité. Après ce doctorat riche en découvertes et émotions, Amandine Everard se lance dans un postdoctorat à l’Université de Paris Diderot-Paris 7. Elle y étudie comment et pourquoi la dérégulation du système de la récompense de notre cerveau peut mener à l’obésité. Plus précisément, la jeune femme investigue comment l’intestin peut dialoguer avec ce système de la récompense et influencer au final notre comportement alimentaire.

En tant que Chercheur Qualifié, Amandine Everard va poursuivre ses investigations sur les liens entre système de la récompense, microbiote intestinal et obésité. Son expertise dans l’étude du système de la récompense associé à la consommation alimentaire est unique au sein de l’UCL et l’hypothèse selon laquelle le microbiote intestinal jouerait un rôle dans ce contexte est tout à fait originale. Un terrain propice à de nouvelles surprises intéressantes !

Sa passion pour des systèmes complexes qui s’articulent entre eux pour faire fonctionner quelque chose d’aussi complexe qu’un être vivant est aujourd’hui aussi largement alimentée par sa petite fille. Source d’émerveillement pour Amandine Everard, ce petit bout d’un peu plus d’un an occupe une grande partie de son temps libre. Et quand la chercheuse et la maman ont besoin de se vider la tête et de s’évader, elle retrouve sa liberté avec la course à pied qui lui demande persévérance et endurance. Ces mêmes qualités qui ont déjà permis et permettront sans doute encore à la jeune femme d’apporter, à son niveau, des éléments de compréhension importants dans la physiopathologie de l’obésité et des désordres métaboliques. Des éléments qui pourront peut-être un jour être utilisés comme cibles thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie de certains patients…

Publié le 25 juillet 2017