Juillet et août 2016, l’été le plus chaud?

 

L’été 2016 a été le plus chaud jamais enregistré depuis que notre planète est observée de façon globale. Comment évaluer la fiabilité des observations face au défi du changement climatique?

L’été 2016 est l’été le plus chaud jamais enregistré depuis que les scientifiques observent la planète. Face à ce constat, des chercheurs de diverses universités, dont l’UCL, ont mis au point une approche innovante afin d’évaluer la fiabilité des moyens d’observation climatique, afin de comprendre ce réchauffement et tenter d’y remédier. Le fruit de ces recherches sera publié ce jeudi dans la prestigieuse revue scientifique Science.

L’été 2016 vient de se terminer, mais est déjà renseigné comme le plus chaud jamais enregistré depuis que notre planète est observée de façon globale (fin du 19e siècle). Face au défi que représente le changement climatique, les pays du monde entier ont signé l’accord de Paris en décembre 2015, s’engageant collectivement à maintenir la hausse des températures moyennes de la planète en dessous du seuil de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Mais comment vérifier que nous sommes sur la bonne trajectoire?

En plus des modèles climatiques, les réseaux d’observation sont une source très précieuse pour mesurer l’état de notre planète et prendre des décisions éclairées en termes de politique climatique. Cependant, ces observations sont toutes, dans une certaine mesure, incertaines. Il est impossible d’enregistrer toutes les variables climatiques sur chaque mètre carré de notre planète, chaque donnée collectée est nécessairement empreinte d’erreurs, et les hypothèses utilisées pour transformer des mesures brutes en information exploitable sont rarement vérifiées.

Une équipe de chercheurs européens, composée de François Massonnet (UCL/FNRS et Barcelona Supercomputing Center (BSC)), Omar Bellprat (BSC), Virginie Guemas (BSC et Centre National de Recherches Météorologiques en France) et Francisco Doblas-Reyes (BSC et Institució Catalana de Recerca i Estudis Avançats) a proposé une approche innovante pour évaluer la fiabilité des produits d’observations climatiques. Ces chercheurs ont commencé par interroger l’hypothèse, largement répandue, qu’il existerait une hiérarchie entre observations et modèles climatiques, les premiers étant une vérité absolue à laquelle les seconds devraient ressembler le plus possible. Se basant plutôt sur le principe qu’une observation et un modèle fournissent tous deux une image incomplète de la réalité, ils ont proposé une manière originale d’estimer simultanément, et de manière cohérente, la qualité des produits d’observations et des modèles climatiques pris ensemble, en les mettant au même niveau d’importance. Ce changement majeur de cadre théorique a permis d’identifier, de façon objective, la fiabilité de certains produits d’observations de la température de l’océan (basés sur des mesures satellites) par rapport à d’autres basés sur des mesures éparses de terrain.

Ce travail, à paraître jeudi dans la revue américaine Science, met en lumière la complémentarité des modèles climatiques et des réseaux d’observations, et propose un cadre novateur qui permettra de quantifier avec plus de cohérence la qualité des outils dont les scientifiques disposent pour informer les politiques face au défi climatique.

Publié le 07 octobre 2016