La recherche en neurosciences, quatre ans plus tard

Ce 14 septembre, ils étaient près de soixante donateurs à assister à la matinée consacrée à la présentation des avancées de la recherche en neurosciences, qui ont été possibles grâce à la campagne de récolte de fonds lancée en décembre 2014.

La Fondation Louvain avait lancé un appel aux dons afin de financer les recherches dans le domaine des neurosciences et plus particulièrement pour la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la douleur chronique.

La séance a débuté par une introduction du professeur Frédéric Houssiau, vice-recteur du secteur des sciences de la santé. Elle s’est ensuite poursuivie par la présentation des avancées par thématique.

La maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus fréquente. Sa prévalence est de l’ordre de 2 % à l’âge de 60 ans, mais double tous les cinq ans pour atteindre 32 % à l’âge de 85 ans. Son incidence est de l’ordre de 37 nouveaux cas par jour en Belgique. La recherche fondamentale menée sur la maladie d’Alzheimer permet de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la perte neuronale importante qui caractérise cette maladie, dans le but de développer des outils thérapeutiques efficaces permettant de freiner son évolution.  Les recherches sont en train d’aboutir à l’identification de biomarqueurs cliniques basés sur l’étude de la pathologie. Ces biomarqueurs devraient, par exemple, permettre un diagnostic plus précoce de la maladie d’Alzheimer. Le travail du Dr Youssef Bellaali porte d’ailleurs sur ce sujet. Par le biais d’un jeu d’orientation spatiale nommé « Apple Game ». Le but de ce jeu est d’isoler la population à risque et analyser les marqueurs d’évolution lors d’essais thérapeutiques.

La maladie de Parkinson est caractérisée par la perte de neurones au sein de la substance noire, une structure située à la base du cerveau et impliquée dans le contrôle du mouvement et certaines fonctions cognitives. Cette maladie n’est actuellement traitée que par des médicaments « symptomatiques » mais elle peut être améliorée par la neurochirurgie, par des stimulations intracérébrales et ces techniques bénéficient des progrès de la robotique. Des recherches ont également montré que la maladie de Parkinson est améliorée par l’exercice physique et ce de façon prolongée et très significative. L’exercice améliore les fonctions motrices et cognitives.

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire et neurodégénérative chronique touchant le système nerveux central associée à une dérégulation de l’immunité systémique, caractérisée par des lésions multifocales. Celle-ci est causée par une susceptibilité génétique associée à des facteurs environnementaux tels que : les agents infectieux, l’exposition aux UV, le tabagisme ou encore l’obésité.  À l’heure actuelle, seule l’IRM (imagerie par résonance magnétique) permet de mesurer cette atrophie. Suite aux recherches menées par le professeur Vincent van Pesch et son équipe, de nouveaux biomarqueurs ont été découverts à partir d’échantillons de sérum/liquide céphalo-rachidien de la biobanque. En collaboration avec le docteur C. Uyttenhove et le professeur Van Snick (LICR), un nouvel anticorps monoclonal neutralisant une molécule inflammatoire, appelée le GM-CSF a été testé dans un modèle de SEP chez la souris. Ce traitement a démontré une efficacité remarquable pour empêcher les poussées primaires et ultérieures de la maladie, en bloquant toute l’inflammation au sein du système nerveux central (SNC).

Considérée comme le mal du siècle, la douleur chronique se définit comme une douleur qui « persiste plus de 3 à 6 mois ». Pour le patient, elle s’accompagne souvent d’anxiété, d’inquiétude, de colère ou de dépression. Sur le plan sociétal, elle entraîne d’importants coûts économiques liés, entre autres, à l’absentéisme. Les interventions chirurgicales sont une cause fréquente de douleur chronique. Une fois installée, la prise en charge de la douleur chronique est extrêmement problématique, car les traitements disponibles sont peu efficaces et souvent responsables d’effets secondaires importants. L’objectif de la recherche est de mettre en évidence de nouveaux biomarqueurs et des prédicteurs de la douleur neuropathique, avant et après intervention chirurgicale afin d’identifier les patients « à risque », et de mieux envisager les interventions chirurgicales et médicamenteuses.

Une fois la séance finie, direction les tours 53 et 54 pour une visite de quatre laboratoires de l’Institut des Neurosciences. Le Dr Youssef Bellaali a proposé une visite dont la thématique de recherche porte sur les liens entre génétique, orientation spatiale et maladie d’Alzheimer. Il a ainsi présenté la « tâche d’orientation » par le biais d’un jeu d’orientation spatiale « Apple Game ». Thibault Warlop a, quant à lui, invité les participants dans son laboratoire de la marche. Le thème de la visite étant : « la rééducation à la marche en réalité virtuelle immersive pour les personnes atteintes de Parkinson ». Le professeur Vincent van Pesch et Dr Ludovic d’Auria ont présenté leurs travaux basés sur « la découverte de biomarqueurs et de nouvelles pistes thérapeutiques pour la sclérose en plaques ». Enfin, la visite organisée par le Dr Louisien Lebrun et Arthur Courtin avait pour thème : « comment explorer les voies de la douleur chez l’homme? ».

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Crédit photo : Alexandre Beguin

Publié le 18 septembre 2019