Des scientifiques UCLouvain ont testé 750 véhicules diesel récents afin de déterminer l’efficacité de leurs filtres à particules . Résultat ? 85 % des véhicules émettent très peu de particules, montrant l’efficacité de leur filtre mais 15 % ont un filtre défectueux. La conséquence ? Lorsqu’il y a dysfonctionnement, la moyenne des particules émises est 5X supérieure à celle annoncée par les constructeurs automobiles. Cette recherche est publiée dans la revue scientifique Atmospheric Environment
L’objectif des scientifiques UCLouvain, en démarrant cette recherche, était de répondre à cette question simple : est-ce que les filtres à particules fonctionnent aussi bien qu'on le pense ?
Pour y répondre, les chercheurs UCLouvain, emmenés par Francesco Contino, professeur à l’Ecole polytechnique de l’UCLouvain, ont mesuré plus de 750 voitures, lors de leur passage au contrôle technique pour mesurer l’efficacité de leurs filtres et donc, l’impact réel sur l’environnement et la qualité de l’air. Pour obtenir le degré de précision requis, les chercheurs ont utilisé des outils de laboratoire plus avancés que les mesures effectuées actuellement.
La bonne nouvelle ? Une majorité des véhicules testés (85 %) disposaient de filtres qui fonctionnent correctement. Un pas plus loin : dans 65 % des cas, aucune particule ne s'échappe.
La mauvaise nouvelle ? 15 % des tests effectués révèlent un problème ou une absence de filtre. Dans ces cas-là, le véhicule émet jusqu'à 10 000 fois plus de particules qu’une voiture normale.
La conséquence de ces résultats de recherche, pour la Belgique ? Les inventaires actuels d’émissions de particules fines ne prennent pas en compte cette proportion de filtres défectueux. Selon l’estimation des chercheurs UCLouvain, cela multiplierait par 5 les particules émises par les véhicules de la flotte belge vendus après 2010.
L’impact concret, pour la population belge ? Actuellement, 15 % des véhicules belges passent le contrôle technique alors qu’ils émettent en réalité trop de particules fines dans l’air. Transparentes pour les appareils de mesure des contrôles techniques, ces particules sont bien réelles et peuvent avoir un impact sur la santé et les poumons de la population.
La suite ? Cette étude UCLouvain a été réalisée en collaboration avec les centres de contrôles techniques, avec pour objectif de mettre en place de nouveaux standards de mesure. Et ainsi, palier à l’absence actuelle d’identification de cette pollution. Cette recherche permet également de renforcer le message que le filtre est un élément important de la voiture, et que l’automobiliste doit en prendre soin.
Les experts UCLouvain au cœur de cette recherche : Francesco Contino et Hervé Jeanmart étudient le rôle des incertitudes sur les émissions des véhicules en conditions réelles.
Article : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/s1352231020307081