Notre recherche, miraculeuse… et fragile

 

Véronique Halloin, Philippe Busquin, Jean-Christophe Renauld, René Rezsohazy prennent le pouls de la recherche : miraculeuse, mondiale, dynamique… fragile et (trop) discrète.

Miraculeux! C'est cet adjectif qu’utilise Philippe Busquin, ancien commissaire européen à la recherche, pour désigner l’état de la recherche en Belgique. Ce qui ne l’empêche pas de penser que «même s'il y a eu de grands progrès du côté francophone, on se vend encore trop en ordre dispersé. Il faut se présenter avec une force de frappe plus grande et avoir une vitrine plus forte au niveau européen.»

À l’occasion de l’année Louvain de l’aventure scientifique, Philippe Busquin, Véronique Halloin, Jean-Christophe Renauld et René Rezsohazy ont pris le pouls de la recherche en Belgique francophone. Pour le Pr René Rezsohazy, pilote de l’année Louvain de l’aventure scientifique, «le sentiment partagé par les chercheurs est que la recherche en Belgique francophone poursuit trop largement des objectifs appliqués», au détriment de la recherche fondamentale. «D’une manière globale, les grands pays voisins ont une force de frappe supérieure en recherche, simplement en raison de leur taille, et du bassin d’emplois qui correspond à la recherche. Dans la Belgique divisée, tout semble petit…»

Secrétaire générale du F.R.S.-F.N.R.S., Véronique Halloin voit pour sa part la recherche en Belgique comme déjà «très internationale», dans le sens où elle s’effectue largement dans le cadre de réseaux et partenariats internationaux. «Nous sommes au-dessus de la moyenne européenne si l’on considère le nombre de citations par publication (un indicateur direct de la visibilité de la recherche, et indirect de sa qualité) ou encore nos performances à l’Innovation Union Scoreboard 2015 (9e des 28 pays membres de l’Europe).»

«Dynamique et fragile», c'est en ces termes que le prorecteur UCL à la recherche, Jean-Christophe Renauld, qualifie la recherche en Belgique. «Il y a dans nos universités une collection de personnalités qui font preuve d’un talent, d’une ingéniosité et d’une persévérance remarquables», se réjouit-il. «Nous restons réellement compétitifs au niveau européen comme les derniers résultats des financements de l’European Research Council (ERC) l’ont montré, pour l’UCL en particulier.»

Le livre de l'Année Louvain de l'aventure scientifique : Profession : savanturier

Photo : De gauche à droite: René Rezsohazy, pilote de l’année Louvain de l’aventure scientifique, Jean-Christophe Renauld, prorecteur UCL à la recherche, Philippe Busquin, ancien commissaire européen à la recherche.

Publié le 30 septembre 2016