Pour la beauté et la pureté des maths

Estelle Massart, doctorante UCLouvain, remporte le prestigieux Householder Award, un prix international récompensant de jeunes chercheurs et chercheuses en mathématiques.

Estelle Massart vient de terminer son doctorat en mathématiques appliquées à l’UCLouvain, sous la supervision des professeurs P.-A. Absil et J. Hendrickx (pôle d'ingénierie mathématique). Et, cerise sur le gâteau, elle décroche le Householder Award : « j’étais surprise ! Et c’est évidemment un honneur. Je prends cette distinction comme une valorisation de mes compétences. » Depuis sa création en 1971, la chercheuse belge est la 3e femme à remporter ce prestigieux prix, qui récompense, tous les 3 ans, une thèse dans le domaine de l'algèbre linéaire numérique. Outre Estelle Massart, le prix a également été décerné cette année à Stefano Massei, Scuola Normale Superiore di Pisa.

Ce qui a amené Estelle Massart à suivre cette filière ? « La logique et la complexité des chiffres. Ce n’est pas toujours simple de parvenir au bout d’une théorie mais, lorsqu’on y arrive, wouaw ! Tout fait sens. » La beauté des mathématiques, pour la chercheuse, c’est cette unification qu’on atteint, au bout du chemin, malgré les différences de point de vue.
Et pour les futur·es passionné·es, qui hésitent, elle insiste : « ça vaut le coup ! Les mathématiques peuvent revêtir de multiples facettes et offrent de nombreux débouchés dans des domaines aussi variés que le biomédical, la mécanique des fluides, la science des finances, etc. Ça rend le diplôme d’autant plus intéressant ! »

Quant à son sujet de thèse, primé par le Householder Award ? Il a trait à la conception d'algorithmes visant à traiter des données ayant une structure géométrique particulière. « Plus précisément, je me suis intéressée au problème d'ajustement de données (data fitting). »
Concrètement, Estelle Massart a développé des outils (algorithmes) permettant d’éviter les chaînons manquants dans des séquences de données. L’intérêt ? Pouvoir traiter efficacement des situations où des données sont manquantes ou de trop mauvaise qualité pour être utilisées.  Des exemples ? Le travail de la chercheuse UCLouvain a permis de simplifier certains modèles mathématiques et d’affiner certains outils de prévisions météorologiques et de traitement de signaux électroencéphalogrammes.

Aujourd’hui, Estelle Massart poursuit sa carrière de chercheuse à l’Université d’Oxford, en Angleterre : « c’est un beau métier, il permet de faire avancer les connaissances dans des domaines primordiaux pour la société. »

Publié le 30 juillet 2020