Une bactérie «antibiotique» fascinante

Jeune maman depuis peu, Géraldine Laloux est l’une des quatre nouveaux Chercheurs Qualifiés de l’UCL cette année. Friande de voyage et ouverte à l’international depuis le début de sa carrière de chercheuse, au temps de son mémoire à l’UNamur, cette jeune femme a su construire son parcours au gré des conseils de ses mentors et des opportunités qu’elle s’est créées. Son séjour au sein de la Harvard Medical School lui a permis de baigner dès sa dernière année d’étude dans le monde de la génétique de pointe.

Géraldine Laloux a ensuite effectué un doctorat en microbiologie et décidé de combiner biologie moléculaire et microbiologie pour ses travaux de recherche futurs. Ce qu’elle a fait lors d’un séjour postdoctoral à l’université de Yale dans un laboratoire spécialisé dans le domaine de l’organisation intracellulaire des bactéries. Là, elle se familiarise avec différentes techniques de microscopie et acquiert une grande expertise dans ce domaine. Expertise qu’elle ramène en Belgique en 2013 au sein de l’équipe du Pr Jean-François Collet à l’Institut de Duve de l’UCL. Elle y entame un postdoctorat, financé d’abord par une bourse ERC, puis par le FNRS. Au cours de celui-ci, son expertise permet à l’équipe de découvrir que la bactérie E. coli utilise le même ensemble de protéines pour répondre au stress causé par l’accumulation de protéines malformées et pour se protéger contre certains traitements antibiotiques. Une première !

Depuis un an, Géraldine Laloux se concentre plus particulièrement sur la bactérie Bdellovibrio bacteriovorus. Cette bactérie a des propriétés fascinantes : inoffensive pour l’homme, elle a besoin d’entrer dans l’enveloppe, et donc de tuer, d’autres bactéries pour proliférer. Ce qui fait d’elle une sorte d’ « antibiotique vivant » dont les scientifiques aimeraient se servir pour lutter contre des bactéries pathogènes. Une piste d’alternative aux antibiotiques existants actuellement et dont l’efficacité diminue avec la résistance des bactéries. Géraldine Laloux étudie, entre autres, le mode de multiplication particulier de cette bactérie : elle produit un filament qui se divise en un nombre variable de cellules filles…Quel en est la raison et quels sont les mécanismes qui régulent cette multiplication atypique ? C’est à ces questions fondamentales que la jeune chercheuse va tenter de répondre dans les années à venir…

Pour en savoir plus : www.lalouxlab.weebly.com

Publié le 09 juillet 2017