L’étymologie du mot « université » dérive du latin universitas, l’ensemble de toutes les choses, lui-même dérivé de l’adjectif universus, tout entier. Au XIe siècle, le terme Universitas (studiorum) prend une acception singulière : il désigne un système d’étude pratiqué dans les diocèses ecclésiastiques et les couvents européens, où se tiennent des leçons, avec des lectures et des commentaires de textes philosophiques et juridiques. C’est dans ce cadre que les enseignants et les étudiants s’organisent progressivement en corporations ou universitates.
La démarche d’immersion totale des étudiants de deuxième cycle dans la recherche de leurs enseignants permet un apport moins fragmenté et plus directement lié à cette recherche, et constitue un atout majeur pour une étude universitaire spécialisée. Telle est la logique adoptée par le cours LARKO2371 : Archéologie de l’Italie et provinces romaines, où les étudiants ont été invités à participer à la journée d’étude “Il n’est guère de matière si vaste que celle des monuments de l’Antiquité”. Étude et réception de l’Antiquité romaine au siècle des Lumières : perspectives croisées, une journée organisée par le CEMA en collaboration avec d’autres centres de recherche en INCAL et dans d’autres universités européennes.
Au cours de cette journée, les étudiants ont non seulement eu l’occasion de suivre une série d’interventions de key-note speakers et de jeunes doctorants et diplômés, mais ils ont également fait l’expérience des composantes et des enjeux d’une approche interdisciplinaire, entre histoire et archéologie ils ont ainsi pu mesurer l’importance d’un dialogue entre domaines de recherches, qui permet de trouver des nouvelles pistes interprétatives et différentes formes d’enquêtes. Cette « immersion totale » a donc été utile pour (re)découvrir la source qui alimente la didactique universitaire, celle des universitates évoquées plus haut.
Marco Cavalieri