Recherche et développement

RUMA

Recherche clinique dans le lupus érythémateux disséminé

C’est dans le domaine du lupus érythémateux disséminé que le Professeur Frédéric Houssiau a coordonné plusieurs études cliniques multi-centriques investigator-initiated visant à améliorer le traitement immunosuppresseur de la néphrite lupique. C’est en raison du succès de ces études que l’Euro-Lupus regimen est devenu le traitement immunosuppresseur standard de l’atteinte rénale dans le lupus, tant en Europe que dans les autres parties du monde. Il s’investit maintenant dans la mise sur pied du protocole RING (RItuximab for Lupus Nephritis with Remission as a Goal), visant à démontrer l’intérêt du Rituximab dans les formes réfractaires de néphrite lupique. Avec le Docteur Farah Tamirou, il collecte par ailleurs des données observationnelles à partir de l’importante cohorte locale de patients, concernant la prédiction de la réponse ou de la toxicité des traitements. Enfin, Frédéric Houssiau coordonne, en local comme en international, des études cliniques sponsorisées sur le traitement du lupus rénal et non-rénal. Il est co-chair du Lupus Nephritis Trial Network, un institut international visant à optimaliser la prise en charge de la maladie et à coordonner des projets de recherche dans le domaine.

 

Recherche clinique dans la polyarthrite rhumatoïde et les spondyloarthropathies

Dans la polyarthrite rhumatoïde, le Professeur Patrick Durez a contribué au développement de nombreux nouveaux traitements en recrutant des grands nombres de patients dans des protocles multi-centriques sponsorisés. Il s’intéresse particulièrement au traitement intensif de la polyarthrite rhumatoïde débutante, et coordonne dans ce cadre un projet de recherche national financé par l’opération Cap48. Une recherche optimale dans la polyarthrite rhumatoïde inclut l’accès aux biopsies synoviales de patients, réalisées par les docteurs Nzeusseu Toukap (arthroscopie à l’aiguille) et Méric de Bellefon (biopsies guidées par ultra-sons), et la corrélation aux données de l’imagerie, en collaboration avec le Pôle d’Imagerie (radiographies standard, IRM) et le Professeur Maria Stoenoiu (échographie). Plus récemment, le Docteur Adrien Nzeusseu Toukap a lancé un programme de recherche clinique dans les spondyloarthropathies (arthrite psoriasique, spondylarthrite ankylosante) permettant à des patients atteints de maladies réfractaires d’avoir accès à des traitements innovants.

 

Recherche translationnelle en rhumatologie

Les activités de recherche translationnelle au sein du Pôle sont coordonnées par le Professeur Bernard Lauwerys. Trois axes de recherche sont développés dans le laboratoire. Le premier se base sur des résultats récents, obtenus par le Pôle dans le cadre du projet européen PRECISESADS, montrant que le pronostic de la néphrite lupique ne dépend pas tant de l’atteinte rénale glomérulaire, comme classiquement accepté, mais plutôt de l’atteinte tubulaire, alors que celle-ci est ignorée par la nomenclature internationale de la maladie, et non spécifiquement ciblée par les stratégies thérapeutiques actuelles. Dans ce cadre, le laboratoire utilise des cellules isolées à partir des biopsies rénales de patients, en particulier des lymphocytes T CD8 (en collaboration avec les Professeurs Coulie et Van den Eynde, de l’Institut de Duve) et des plasmocytes (en collaboration avec le laboratoire du Docteur Matthieu Mahévas, à Paris dans le cadre du projet REFRACT). L’approche de la pathogénie de l’atteinte rénale dans le lupus fait également appel à des modèles cellulaires et murins de la maladie disponibles dans le laboratoire, faisant l’objet d’interventions thérapeutiques ou génétiques ciblées.

 

Le deuxième axe, mené par le Professeur Christine Galant, se focalise sur la pathogénie de la sclérose systémique, et explore le rôle d’ubiquitin-specific peptidases dans l’amplification des effets du TGFb sur la fibrose caractéristique de la maladie. Ce projet fait également appel à des souris génétiquement modifiées, et est réalisé en collaboration avec le laboratoire de François Huaux, qui a développé divers modèles souris d’étude de la fibrose pulmonaire.

 

Enfin, un troisième axe de recherche est basé sur la réalisation d’études transcriptomiques de haut débit sur biopsies synoviales de patients atteints d’arthrite. Ce travail a permis d’identifier des signatures moléculaires d’intérêt diagnostique et théranostique dans la polyarthrite rhumatoïde, et fait l’objet d’une valorisation avec la firme DNALytics de Louvain-La-Neuve. Le Professeur Lauwerys est co-chair du Synovitis Study Group de l’EULAR (European League against Rheumatism, l’association scientifique européenne de rhumatologie) qui coordonne des projets de recherche internationaux concernant l’intérêt des biopsies synoviales dans la prise en charge des patients souffrant d’arthrite.

Image gauche: Expression génique différentielle dans des biopsies rénales de patients lupiques versus contrôles

Image droite: Coupe d’une biopsie rénale lupique, marquée avec un anticorps anti-CD20 permettant d’illustrer l’infiltration de l’interstitium rénal par des lymphocytes B