La professeure Valérie Rosoux, directrice de recherches FNRS, a reçu le Centenary Prize du Royal Institute of International Affairs, basé à Chatham House, Londres.
Ce prix récompense le meilleur article paru durant l’année 2022 dans la prestigieuse revue anglaise International Affairs.
Deux articles furent sélectionnés cette année, dont How not to mediate conflict (2022, Volume: 98:5).
Dans cet article, Valérie Rosoux s’interroge : « La réconciliation est-elle un objectif univoque que les médiateurs devraient poursuivre dans n’importe quelles circonstances ? ». Sa réponse est « non ».
La réflexion est divisée en trois parties. La première rappelle une prémisse largement acceptée dans le domaine de la résolution des conflits, à savoir que la médiation orientée vers la réconciliation est intrinsèquement positive. La deuxième partie remet en question cette perspective. Elle souligne les limites des processus de médiation spécifiques destinés à transformer les relations entre anciens ennemis. La troisième partie met en évidence les tensions, les contradictions et les dilemmes auxquels sont confrontés les tiers désireux de favoriser un rapprochement entre les parties. L'intention de l'article est de n'être ni cynique ni euphorique à l'égard des appels à la réconciliation émanant de tierces parties. Il explore la notion d'échec en tenant compte de trois variables principales : les intentions des acteurs, le moment choisi et les effets sur les populations les plus touchées (survivants et familles de victimes). La question est cruciale. Sur le plan pragmatique, une meilleure compréhension du sujet est une condition sine qua non pour des interventions plus efficaces. Sur le plan éthique, il est essentiel de se demander si les appels à la réconciliation ne risquent paradoxalement pas de favoriser de nouveaux processus d’exclusion.