Plongée dans le parcours atypique d’Adrien De Hesselle, étudiant en sciences physiques à l’UCLouvain, actuellement en dernière année de master à finalité didactique.
Aussi longtemps qu’il se souvienne, Adrien De Hesselle a toujours eu une passion pour la physique et l’astrophysique. « Quand j’étais en 5ème, j’ai visité le Centre spatial de Liège et j’y ai fait la rencontre d’un astrophysicien. J’avais des étoiles dans les yeux comme on dit ! » Après sa rhéto, il se dirige vers des études d’ingénieur civil à l’UCLouvain, aux débouchés jugés plus porteurs que la physique pure.
Mais pendant son bachelier, Adrien ne s’y retrouve pas. « C’était excitant au niveau des applications, mais ce sont des études plutôt techniques où on va réfléchir par exemple à la fabrication d’un satellite. C’est très orienté ‘résultats’, on ne plonge pas dans l’Univers. Il me manquait les ‘pourquoi’ pour s’arrêter aux ‘comment faire’. » L’étudiant effectue alors une année de passerelle pour entamer un master en physique orientation didactique, toujours à l’UCLouvain.
Les corps célestes en ligne de mire
Une fois en master, il peut enfin approfondir les fondements bruts de la physique, matières qui le font vibrer comme la physique quantique et la relativité. Une fois lancé dans un mémoire en didactique début d’année, l’étudiant se retrouve confronté à une « trop grande liberté de choix » quant à la réalisation de son mémoire. « J’avais du mal à me positionner puis j’ai suivi le cours de géophysique interne de la Terre et des planètes avec la professeure Véronique Dehant. Ça m’a aidé à m’orienter vers un nouveau sujet de mémoire », explique Adrien, qui est aujourd’hui encadré par un duo de promoteurs composé de Véronique Dehant et de Sébastien Le Maistre.
Le sujet qui l’occupe depuis quelques semaines : l’étude de la rotation des satellites naturels. « C’est de la géodésie spatiale, une branche de l’astrophysique, puisqu’on étudie les corps célestes. Je m’intéresse plus particulièrement à Phobos, l’une des deux « lunes » de Mars, qui n’est pas très connue. Sur base d’un projet lancé par Sébastien Le Maistre, une méthode pour déterminer la rotation de petits corps célestes, dont Phobos, le but est de comparer différents modèles de rotation déjà proposés.
Comment ? « On a une très bonne idée de la surface de Phobos, de l’altitude des pics et cratères qui la composent. J’observe les ombres de ces montagnes en me basant sur des photos prises par les missions d’observation de Mars. Il en existe beaucoup, certaines de meilleure qualité que d’autres. Sur base des modèles 3D de Phobos et de sa rotation, je vais reconstituer artificiellement la photo choisie et la position des ombres en fonction de la position du soleil. Une fois le cliché modélisé, je vais ensuite comparer les erreurs avec la photo originale, ce qui permettra de jauger de la qualité d’un modèle de rotation ou d’un autre. »
La passion et le relationnel comme moteurs
Pourquoi avoir choisi l’orientation didactique pour son master en physique ? « J’avais l’idée de travailler dans l’enseignement, l’agrégation étant intégrée dans le parcours. J’aime cette idée d’apporter quelque chose aux élèves, d’exploiter leur curiosité naturelle, et personnellement, je me nourris du relationnel. Quand je vois le monde du travail actuel, tout me semble orienté vers le profit. L’enseignement est aux antipodes de cette vision-là. »
Son futur, Adrien l’imagine entre un mi-temps dans l’enseignement secondaire et un mi-temps consacré à sa passion pour l’écriture. « J’ai intégré une startup comme conseiller en cohérence scientifique auprès des écrivain·es. » Sans oublier son envie de terminer le master en philosophie qu’il a débuté puis mis entre parenthèse. « Je me plonge dans ce qui me passionne puis on verra ! »
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Pauline Volvert