Des perturbations sous contrôle moteur

Ingénieur civil de formation, Frédéric Crevecoeur a opté pour l’option « mathématiques appliquées » au cours de ses licences. Peu attiré par le monde de l’entreprise à la fin de ses études, il se laisse tenter, un peu par hasard, par une thèse de doctorat dans le domaine des neurosciences. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans l’étude du contrôle des mouvements. A l’intersection du secteur des sciences technologiques et des sciences de la santé, son doctorat combine expertises de l’ICTEAM et l’IoNs de l’UCL. Durant sa thèse, Frédéric Crevecoeur essaie plus précisément de mesurer l’impact de la gravité sur le contrôle des mouvements lors de la manipulation d’objets. En effet, lorsque nous bougeons, nous devons compenser le poids de nos membres et des objets que nous manipulons lié à la gravité. Ce qui implique des mécanismes nerveux qui permettent d’anticiper cette force.

De juin 2010 à août 2014, le jeune chercheur poursuit sa carrière au Canada avec un postdoctorat à Queen’s University, à Kingston. Il s’y concentre sur le contrôle des mouvements avec boucle de rétroaction, c’est-à-dire pour lesquels on utilise l’information sensorielle en continu pour ajuster la commande motrice. Des robots ont été conçu pour ses expériences afin d’analyser l’effet d’une force perturbatrice sur le contrôle moteur. Ses mesures sont de deux types : comportementale et électrophysiologiques.

De retour en Belgique, Frédéric Crevecoeur réintègre l’équipe qui l’entourait lors de sa thèse à l’UCL et développe un sujet de recherche combinant ses deux expérience précédentes : l’étude de la réponse motrice aux perturbations dans le contexte d’une manipulation d’objet. En parallèle, le chercheur participe à d’autres projets tels que l’analyse de la marche chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson pour évaluer l’évolution de la maladie. Pour ses recherches, Frédéric Crevecoeur utilise des modèles mathématiques avec un thème récurrent : l’estimation d’état, c’est-à-dire l’estimation la plus fiable possible de variables dont on a qu’une information partielle ou bruitée.

Grâce à son mandat de Chercheur Qualifié FNRS, et après s’être penché surtout sur l’aspect estimations des variables, le scientifique va poursuivre ses travaux en axant davantage ses recherches sur l’étude du contrôle du mouvement. Après avoir estimé les variables, quelle est la commande motrice qu’il faut envoyer aux muscles pour effectuer un mouvement ? Quels mécanismes sont utilisés par le système nerveux pour générer les commandes motrices ? Des questions auxquelles Frédéric Crevecoeur va s’atteler à répondre pour les mouvements oculaires, les mouvements du membre supérieur, et la locomotion.

 

Crédit photo: Alexis Haulot

Publié le 23 août 2017