Une importante mission économique belge menée par la Princesse Astrid a eu lieu du 5 au 9 décembre au Japon. Cette mission comportait un vaste volet académique, en présence de l’ensemble des recteurs et rectrices francophones et d’une représentation de toutes les universités belges.
La mission a été l’occasion de renforcer et d’élargir les liens avec les universités japonaises partenaires de l’UCLouvain et d’explorer de nouveaux partenariats. Des rencontres ont eu lieu avec des centres de recherche et de nombreuses universités mais également avec des entreprises et avec la Société japonaise pour la promotion des sciences (SJPS), le FNRS japonais.
Nouvelles voies de collaboration scientifique
Le renforcement des liens prend place dans un contexte où l’Union européenne envisage de faire du Japon un « membre associé ». Alors que les membres associés actuels font quasi tous partie du continent européen (Norvège, Islande, Israël, etc.), l’octroi de ce statut ferait du Japon un des premiers pays en dehors du continent européen à entrer dans le programme cadre de recherche « Horizon Europe », qui totalise un budget de 100 milliards d’euros sur la période 2021-2027. Ainsi s’ouvriraient d’importantes voies de collaboration scientifique pour les années à venir.
Patrimoine culturel
Avec la KU Leuven, L’UCLouvain a aussi saisi l’occasion de cette mission pour mettre en valeur le magnifique patrimoine culturel en lien avec le Japon et détenu par l’UCLouvain. Lors de la première guerre mondiale, la bibliothèque universitaire installée à Leuven a été détruite par des bombardements allemands. Cet évènement a suscité une vague d’indignation et un mouvement de solidarité.
Le futur empereur Hiro-Hito a visité la bibliothèque détruite en 1921 et a soutenu une vaste campagne de collecte d’ouvrages précieux japonais (près de 14 000 volumes soigneusement sélectionnés qui remontent pour certains au 12e siècle). Cette collection unique au monde est aujourd’hui propriété de l’UCLouvain et hébergée à Louvain-la-Neuve. Ce morceau d’histoire, auquel le Japon est très sensible, a été rappelé lors d’une visite des archives de la Cité impériale et lors d’une commémoration des 100 ans de la donation sur le site de l’Université de Kyoto, en présence de la Princesse Astrid et des autorités japonaises, suivie d’un séminaire scientifique.
En août dernier, l’UCLouvain et la KU Leuven ont été récompensées par le Japon pour leur collaboration autour de la gestion de la collection.1
Multiplicité de défis
La mission économique au Japon a été aussi l’occasion de rencontres avec les alumni installés dans ce pays depuis parfois plus de 30 ans et avec les étudiantes et étudiants en mobilité. Une vingtaine d’entre eux sont actuellement au Japon. Tous ont partagé leur satisfaction de leur choix de destination et le caractère extraordinaire de leur expérience.
Le Japon, troisième puissance économique mondiale après les USA et la Chine, est confronté à une multiplicité de défis dont, en particulier, une dette publique abyssale (260% du PIB). La prégnance d’une identité culturelle homogène très forte a aussi pour effet de limiter le nombre d’étudiant·es japonais·es réalisant leurs études à l’étranger. À cela s’ajoutent un taux de natalité très bas et une démographie déclinante qui inquiètent tout le pays, ainsi qu’une situation géographique difficile. Le Japon vit un contentieux territorial de longue date avec la Chine, la Russie et la Corée du Sud. Elle subit aussi une dégradation de ses relations avec la Chine et la Russie.
Plus que jamais, la volonté de rapprochement et de collaboration du Japon avec l’Europe est grande. Les années à venir seront déterminantes, pour le Japon mais aussi pour les relations européo-japonaises.
1. La collection japonaise de l’UCLouvain et de la KU Leuven fait actuellement l’objet d’une exposition visible jusqu’au 15 janvier à la bibliothèque universitaire de la KU Leuven à Louvain. Informations et billets.
Photos (de haut en bas)
- Rencontre avec le SJPS, l'équivalent japonais du FNRS.
- Visite aux Archives de la Cité impériale.
- Rencontre avec quelques étudiant·es UCLouvain actuellement au Japon (à la droite du recteur Vincent Blondel (au centre), le Pr Pierre Jadoul, recteur de l’Université Saint-Louis Bruxelles).