Quels comportements adopter pour le déconfinement ?

 

Les retrouvailles en famille ou cercle d’amis proche ont été les grandes oubliées du plan de déconfinement du Conseil national de sécurité. Quatre professeurs en psychologie sociale de l’UCLouvain, l’ULB et l’ULiège ont, dès lors, soumis au comité scientifique fédéral une liste de recommandations. L’objectif ? Permettre, malgré le déconfinement, de poursuivre la lutte contre le virus. Et aider à imaginer l’adoption de « nouveaux comportements » de distanciation.

Une démarche commune de l'UCLouvain, l'ULB et l'ULiège

Dès le début du confinement, Vincent Yzerbyt, professeur en psychologie sociale, spécialisé dans les questions de comportement social et de relations entre groupes, avec trois homologues, a soumis au comité scientifique fédéral une série de recommandations psychosociales. Autant d’enseignements sur le fonctionnement humain qui peuvent s’avérer précieux lorsqu’il s’agit d’affronter des situations critiques.

Si des cas de pandémie n’ont pas été examinés de façon expresse, de nombreux travaux permettent de tirer certaines leçons. D’où l’envie de mettre ces recommandations à disposition des experts médicaux et scientifiques chargés de gérer la crise. Vincent Yzerbyt (UCLouvain), Laurent Licata et Olivier Klein (ULB) et Benoit Dardenne (ULiège) ont mobilisé leurs collègues pour mettre en commun les connaissances les plus pertinentes dans le contexte.

Fort de ces échanges, ils ont contacté les scientifiques faisant chaque jour le point sur la situation de la crise sanitaire et leur ont envoyé des recommandations sur les actions à privilégier pour épauler les citoyens face à cette situation inédite. Des exemples concrets ?

  • Responsabiliser plutôt que contraindre
  • Renforcer le sentiment de contrôle en montrant le lien entre les efforts consentis et les résultats, ce qui permet de faire de la peur un levier d’action
  • Traiter les différentes catégories sociales au sein de la société de façon équitable
  • Informer de façon qualitative et pas uniquement statistique
  • Renforcer la coopération plutôt que craindre la « panique »
  • Sensibiliser à la désinformation par la confiance
  • Epauler les gens face aux contraintes familiales et professionnelles posées par le confinement

Au départ d’un groupe d’une douzaine de psychologues sociaux belges francophones, l’initiative a été rejointe par des collègues académiques néerlandophones. La démarche n’a pas manqué d’attirer l’attention à l’étranger que ce soit en France ou même aux Etats-Unis, où la plus importante société savante du pays a publié les recommandations sur son site web. 

Recommandations envoyées au comité scientifique fédéral (ci-dessous).

 

Publié le 30 avril 2020