Un concert du recteur atypique : les étudiant·es relèvent le défi

 

L’an dernier, les étudiant·es de la Chorale universitaire de Louvain se produisaient sur la scène de l’Aula Magna à l’occasion du traditionnel concert du recteur. Ce mardi 5 mai, elles·ils nous ont donné rendez-vous pour une prestation atypique. Revivez-la ci-dessous! 

 

Mais comment ce concert à distance a-t-il pu être mis en place ? Corentin Mathias, le président de la Chorale, nous en dit plus.

« Comme on était dans l’impossibilité de se retrouver physiquement, on a eu l’idée, comme beaucoup d’autres chorales avant nous, de faire une chorale virtuelle. Le principe, c’est que chaque choriste s’enregistre depuis chez lui et le chef de chœur est filmé en train de diriger. Puis envoie tout le matériel à une personne qui fait le montage. Le résultat final, nous le verrons en même temps que tout le monde, mardi à 17h30 ! », explique-t-il.

« Pour certain·es, une ou deux prises ont suffi, mais pour d’autres, je sais qu’ils ont passé quelques heures à s’enregistrer avant d’être contents du résultat ! » Pour apprivoiser cette performance, les étudiant·es se sont entraidé·es. « Par exemple, comme les chants sont en anglais, un anglophone nous a envoyé sa prononciation afin que tout le monde puisse se baser dessus. Une autre personne douée en montage nous a fait une petite compilation des vidéos du chef de chœur avec les mp3 ajoutés dessus. »

Cette distance ? Une difficulté supplémentaire. « Une des particularités d’une chorale, c’est de se retrouver. Une chorale, ça a un côté autant humain que musical. Et ne pas avoir la possibilité d’entendre les voix des autres, c’est difficile, déjà pour le moral et c’est difficile également pour chanter car on n’a pas ce retour en direct qui permet de corriger et de moduler sa voix en fonction. Il faut faire avec les moyens du bord, même si au final, avec le montage vidéo et le montage son, ça devrait s’équilibrer … »

Et puis la période aussi, loin d’être évidente pour les étudiant·es : « Il ne faut pas oublier qu’on est en période de préblocus, les examens arrivent bientôt et le stress engendré par les examens à distance s’ajoutant à cela, ce n’est pas facile. Mais du coup, on a des ancien·nes qui avaient participé à la chorale, et qui étaient repartis en Allemagne, en Suisse et ailleurs, qui ont quand même pu participer à ce concert virtuel. Chaque année, nous avons des étudiant·es de toutes nationalités qui participent et la chorale a ce pouvoir magnifique de joindre toutes ces nationalités en une seule voix. Quand je parle d’une seule voix, je parle d’une seule envie, d’une seule motivation, d’une seule direction et j’aime à dire que les choristes, même s’ils intègrent la chorale pour venir y chanter, ils restent pour l’ambiance et pour les liens qui s’y créent. On prévoit déjà, après le confinement, plein de projets pour se revoir et passer des moments ensemble ».

« Le fait de pouvoir partager ce genre de moment malgré la situation actuelle est quand même formidable…Et j’espère que celles et ceux qui connaissent les chants pourront joindre leurs voix sans avoir peur que les autres membres du public ne les entendent ;-)», conclut-il, lançant une invitation. 

4 questions à Stefano Poletto, chef de cœur

Comment voyez-vous votre rôle au sein de la chorale universitaire de Louvain et du chœur du personnel ?

Mon rôle de chef de chœur dans ces deux chorales est assez différent car les finalités pratiques sont différentes: la chorale des étudiant·es est fortement liée, depuis sa création, aux cérémonies ecclésiastiques de l’université (ouverture de l’année académique, messe des défunts et messe des lumières). En plus de ces activités, on part chaque année trois ou quatre jours pour effectuer un « échange chorale » avec une université étrangère. Mon rôle est de les préparer pour que ces événements soient les plus cohérents possible du point de vue du sens de la célébration et pour atteindre un niveau artistique digne d’une université qui se défend quand on part à la rencontre d’autres universités.

La chorale du personnel est aussi appelée à participer, depuis peu, aux moments liturgiques de l'université et sa finalité est également de produire quelques concerts durant l’année. ​ Mon rôle est pédagogique et artistique.

Le point commun à ces deux beaux groupes de personnes, c’est le plaisir de vibrer ensemble, de se donner de nouveaux défis et de se dépasser. Ces sont ces valeurs qui font de chaque répétition un beau moment de partage d’expérience, comme chef de chœur mais aussi comme personne.

Quel est votre morceau incontournable à interpréter lors d’un concert ?

Warum ist das Licht gegeben de Johannes Brahms.

Et celui qui a rythmé votre confinement ?

Le générique du dessin animé Pat patrouille (rires). Plus sérieusement, la Berliner messe de Arvo Pärt

Pourquoi rejoindre la chorale universitaire ou le chœur du personnel l’an prochain ?

Parce que on vit chaque répétition et concert avec l’envie, et même le besoin, de s’amuser, et pour apprendre tout en restant à un niveau artistique élevé pour des chorales d’amateurs et amatrices.