Taxer les plateformes d'économie collaborative: quels effets secondaires?

Louvain-La-Neuve, Mons

Economie collaborative

Faut-il taxer les revenus des plateformes d’économie collaborative comme Uber, Airbnb, Lisminut ? C’est en tout cas la proposition du Gouvernement belge qui compte récolter 20 millions d’euros de la sorte sans pour autant préciser de quelle manière la taxation sera prélevée.

Eric Toulemonde (Unamur) et Paul Belleflamme, économiste et professeur à la Louvain School of Management, publient un focus dans Regards Economiques dans lequel ils attirent l’attention sur les effets complexes que les taxes peuvent générer sur les prix pratiqués et les profits réalisés par les plateformes d’économie collaborative. En prenant l’exemple de la plateforme Airbnb, ils expliquent que le prix risque d’augmenter, ce qui risque de décourager les candidats hôte et les candidats voyageurs. Et si le candidat hôte se retire, alors il y aura moins de candidats voyageurs et s’il y a moins de candidats voyageurs, cela devient encore moins attractif pour le candidat hôte. On rentre dans une spirale, qui ne manquera pas de faire réagir la plateforme qui trouvera une stratégie pour réduire les effets négatifs de cette taxation. Tout cela induisant une série d’effets secondaires dont l’influence combinée n’est pas évidente à apprécier.

L’enjeu pour les gouvernements est donc d’estimer au mieux les différents effets que nous avons mis en évidence afin de taxer de manière efficace et juste les revenus générés sur et par les plateformes de l’économie du partage, sans réduire la capacité d’innovation de ces plateformes et sans faire supporter la taxe par un autre groupe que celui qui était visé initialement.

 

Lire l'article "Taxer les plateformes d’économie collaborative ? Oui mais attention aux effets secondaires!"

Intervention dans la presse:
RTBF - La Première, Eco-Matin, 28 avril 2016 : "La taxation des économies collaboratives": podcast.

 

Publié le 29 avril 2016