Economie populaire et économie solidaire
L’axe de recherche « Economie populaire et économie solidaire » analyse ces dynamiques dans différents contextes au Nord et au Sud. Nous étudions la manière dont ces initiatives, qui tendent à être passées sous silence par les théories traditionnelles du développement, construisent le territoire de vie à travers des dimensions économiques, sociales et politiques. Nous adoptons une approche substantive de l’économie, ce qui nous permet de développer des grilles multidimensionnelles qui tiennent compte de la manière dont les projets s’insèrent dans le(s) marché(s), mais peuvent également mobiliser la redistribution, la réciprocité et l’administration domestique. C’est ainsi que nous étudions comment, à travers des pratiques d’économie solidaire, de commerce équitable, des femmes et des hommes revoient le paradigme de l’économie de marché en y ajoutant des dimensions sociales, culturelles, environnementales et politiques. Nous examinons les processus d’institutionnalisation de ces initiatives, entendus comme l’influence réciproque entre les organisations, l’espace public et les politiques publiques.
(coordination: andreia.lemaitre@uclouvain.be)
Dynamiques rurales et ressources naturelles
L'axe de recherche "Dynamiques rurales et ressources naturelles" s'intéresse aux moteurs globaux du changement: les logiques qui président à l'accès aux ressources naturelles et à leur gestion, la compétition croissante pour ces ressources (la ruée vers la terre, vers le sous-sol, vers l'eau, vers les forêts), et le changement climatique. Ceux-ci posent de sérieux défis aux dynamiques rurales et nous amènent à analyser les nouvelles formes de la gouvernance environnementale. Nos travaux portent sur l'impact de ces changements sur les rapports de force entre différents acteurs et actrices du monde rural au Sud et au Nord. Ils questionnent d'une part les politiques de développement locales et (inter)nationales et, d'autre part, les stratégies des acteurs locaux, en particulier ceux qui se posent en construction d'alternatives.
(coordination: an.ansoms@uclouvain.be)
Migration et développement
L’axe de recherche « Migration et développement » analyse les phénomènes migratoires à l’échelle internationale à partir d’une approche qui prend en considération les interactions entre société d’origine et société d’arrivée, analysant la capacité d’agir (« agency ») des migrants à différents niveaux et échelles. Une attention particulière est accordée à l’impact de la migration sur le développement local, sur les nouvelles configurations familiales et la transformation des relations hommes-femmes. A partir d’une optique visant à élargir une vision centrée exclusivement sur l’économique (envoi de fonds), nous privilégions une approche interdisciplinaire et une perspective sur le long terme de manière à saisir les éléments de rupture et de continuité dans les migrations contemporaines. L’analyse de la féminisation des migrations et l’insertion des femmes dans certaines « niches » du marché du travail dans les pays du Nord nous permettent de situer les processus migratoires actuels dans le cadre des transformations liées à la globalisation qui modifient les processus de production et reproduction sociale.
(coordination: isabel.yepez@uclouvain.be)
Genre et développement
L’axe de recherche « Genre et développement » rend visible le rôle des femmes en tant qu’actrices dans les changements sociaux. Nous analysons l’évolution des rapports hommes-femmes dans les sociétés face aux institutions et politiques publiques, de la division sexuelle du travail ainsi que des différences de genre au niveau des droits sociaux, culturels, économiques et juridiques. Aujourd’hui, en conséquence de la globalisation, de nouvelles réflexions voient le jour, comme les questions liées à la citoyenneté, au pouvoir, à l’empowerment (considéré dans sa dimension individuelle – avoir les capacités de choisir et d’agir – et collective – qui vise le changement social). D’autres thématiques liées aux rapports de genre sont prises en considération comme la spécificité de la migration féminine et les débats autour des soins au personnes ; la féminisation du secteur informel et de l’emploi précarisé (manufactures) ; ou encore, les différentes stratégies développées par des acteurs populaires, hommes et femmes, face à la marchandisation des ressources comme l’eau, la terre, etc. Les relations de genre se transforment, évoluent, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’évolution des identités masculines et socioculturelles.
(coordination: sophie.charlier@uclouvain.be)
Territoires, acteurs et identités
L’axe de recherche « Territoires, acteurs et identités » permet de situer concrètement des dimensions importantes des rapports et des conflits entre acteurs dans les processus de développement. Pour les acteurs qui privilégient la croissance économique dans la définition du développement, les niveaux locaux, régionaux et nationaux sont vus comme des espaces de ressources à mobiliser dans le cadre de l’accumulation globale. Cependant, l’intensité et l’interaction entre les crises agraires et urbaines au Sud et au Nord, montrent la nécessité de prendre en compte l’impact de ces stratégies, en termes d’externalités, sur les conditions et cadres de vie des populations. Une approche plus large du développement prend en compte les initiatives d’acteurs divers, pour qui les territoires sont avant tout des lieux de vie de qualité durable à construire et à coordonner collectivement, et comme des composantes d’une identité inscrite dans l’histoire.
(coordination: fabienne.leloup@uclouvain.be)
Résistances locales dans les Suds aux injonctions et prescriptions internationales
Depuis la fin de la Guerre froide, la ‘modernité occidentale’ en tant que modèle combinant le libéralisme politique et économique – ou ‘démocratie de marché’ – n’aurait plus d’opposant. Mais cet ‘ordre mondial’ est largement perçu par les acteurs non occidentaux comme un ordre hégémonique défini par l’‘Occident’. Il affecte la manière dont sont prescrites, à travers le monde, des recettes de développement standardisées dans divers domaines de politiques. Ceci étant, l’on observe à quel point ces prescriptions uniformisées ont échoué ou sont défiées par les acteurs sur le terrain. Cet axe de recherche étudie les stratégies locales de résistance, qui varient en forme et en intensité dans les Suds, plus spécifiquement en Afrique sub-saharienne, en Amérique latine et dans le Monde arabe.
Pouvoir, idéologie et négociations de l’État
Cet axe porte sur la manière dont l’État se forme et se négocie au quotidien. Il s’intéresse notamment à la façon dont les rapports de pouvoir façonnent la mise en place de différentes politiques publiques à travers des actions délibérées mais aussi des processus non intentionnels et contradictoires. Cet axe remet aussi en question l’analyse excessivement matérialiste des comportements politiques en se penchant sur les dimensions cognitives et idéologiques de l’action publique.
Crises et Résiliences aux temps du COVID-19
La crise sanitaire du COVID-19 agit globalement comme un puissant révélateur et accélérateur de transformations sociales, économiques et politiques. Pendant que les inégalités et les vulnérabilités historiques sont exacerbées, les capacités de gestion collective et communautaire se sont révélées essentielles. Cet axe de recherche s’attache à mettre en évidence, de manière croisée et à partir de différents terrains, les pratiques de résistance et de résilience locales des populations locales face à la crise COVID-19. Il vise également à contribuer au débat plus général sur les résistances et les résiliences populaires à l’heure de l’anthropocène.
Agroécologie et Transitions
L’Agroécologie est devenue un mot « valise » qui cristallise la résistance au système agro-alimentaire dominant. Elle fait figure de porte de sortie de ce système, et donc d’axe majeur pour une transition du système capitaliste néo-libéral vers un modèle de société plus durable. Au-delà de sa polysémie, il a acquis une dimension politique forte qui ouvre la porte à un double risque. Celui d’alimenter la récupération par les intérêts dominants dans leurs stratégies de renouvellement des logiques financiaro-industrielles. Celui aussi de conduire à une vision dualiste et réductrice de l’avenir des systèmes agro-alimentaires. Les travaux de recherche sur les alternatives au corporate food regime intègrent donc l’agroécologie dans sa dimension mobilisatrice de mouvement social, mais dans une perspective critique afin d’échapper à cette double trappe.