Lauriane Locatelli à l'honneur dans le journal TOPO

CIOL

Retranscription de l'article, consultable ici

Lauriane, à Besançon pour mieux connaître la Pisidie

Elle est en stage Eurodyssée à l’Institut des sciences et techniques de l’antiquité. C’est pour elle l’opportunité de poursuivre ses recherches.

L’attractivité de Besançon se niche parfois dans des lieux inattendus. Par exemple au sous-sol de la fac des lettres. C’est là que Lauriane Locattelli effectue, depuis le 15 octobre, un stage Eurodyssée de 5 mois. Plus précisément, au laboratoire de l’Ista (1) qui y a pris ses quartiers depuis quelques années. Fondée en 1967 par Pierre Lévêque, l’une des grandes figures de la fac d’histoire bisontine, cette équipe de recherche regroupe des historiens, des archéologues, des civilisationnistes, des philologues, des linguistes et des juristes, spécialisés dans les cultures de l'Antiquité.
«Je suis venue parce qu’il y a le spécialiste de la Pisidie, Guy Labarre. J’ai déjà fait ma thèse  sous sa direction». Elle a soutenu «La toponymie et l’ethnonymie de la Pisidie antique» en 2017. Son stage actuel en découle : il consiste à créer ne base de données des toponymes pisidiens ainsi qu’une carte géoréférencée.

Hittite, louvite et akkadien

Comment en arrive-t-on à s’intéresser à cette ancienne région qui correspond actuellement à celle des lacs au nord d’Antalya, en Turquie ? «C’est une attirance pour les langues anciennes et l’Antiquité. Au départ, j’ai fait du latin au collège. Dès que j’ai fait de l’étymologie, ça m’a plu. Après le bac, pour pouvoir continuer le latin, je suis allée en lettres classiques et j’ai commencé à apprendre le grec. J’étais à la fac à Nancy où il y a un centre de recherches qui travaille sur les langues de la Turquie antique. C’est comme ça que je m’y suis intéressée, en master». Depuis, elle a appris le hittite, le louvite et l’akkadien en soutenant une thèse en cotutelle entre l’Université de Franche-Comté et l’Université catholique de Louvain, en Belgique.
Lauriane est française, mais c’est en tant que résidente belge qu’elle est en stage Eurodyssée. «J’en ai entendu parler par une jeune belge qui a fait un stage à Besançon alors j’ai postulé». À 29 ans, elle était encore dans la tranche d’âge pour candidater.
Pour Lauriane, le stage est une opportunité d’avancer un peu plus dans sa spécialité et de poursuivre ses recherches. Mais elle y trouve des avantages collatéraux. «A Besançon, les logements sont plutôt accessibles. Comme je suis en colocation, l’indemnité de 763 euros est suffisante. J’étais déjà venue et j’aime beaucoup cette ville historique, à dimension humaine, agréable et accueillante. Louvain est une ville nouvelle alors le patrimoine historique est bien moindre ! En tout cas, je trouve Eurodyssée très positif pour les jeunes : le dispositif permet de découvrir d’autres pays, d’autres cultures que les siens». Dans cet esprit, on imagine que l’objet de ses recherches l’attire. «Je suis déjà allée en Turquie en 2014. Je compte y retourner, mais il faut attendre que le contexte politique et diplomatique s’améliore».En attendant, elle espère poursuivre ses recherches à la Sorbonne.

S.P.

(1) Institut des sciences et techniques de l’antiquité

 

Eurodyssée

Le programme Eurodyssée est également accessible aux jeunes de Bourgogne-Franche-Comté. Piloté et financé par la Région, il permet aux jeunes diplômés et jeunes demandeurs d’emploi de 18 à 30 ans d’effectuer des stages professionnels rémunérés dans les régions participantes. eurodyssee.eu

Publié le 06 mars 2019