Entre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)

20 novembre 2024

10h45 - 12h45

Louvain-la-Neuve

Maison des Langues - A.104

Affiche

Séminaire mensuel avec Elizaveta Falkova, Entre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)

Répondant : Giacomo Fuk

Ce projet vise à analyser le rôle qu’a pu jouer le cadre fictif (c’est-à-dire intégré en tant que motif dans la peinture même) au niveau de l’articulation des enjeux dévotionnels et artistiques au XVe siècle en Italie. Le corpus étudié se compose d’images dont les sujets religieux sont assez communs (notamment la Vierge à l’Enfant, mais aussi l’Homme de douleurs, les saints et saintes à mi-corps) et qui sont destinées à un usage privé. Le cadre fictif est entendu au sens large en tant que motif architectural qui délimite le personnage et le circonscrit dans un lieu ; dans certaines images ce cadrage s’étend aussi au paysage. La fréquence de l’encadrement fictif et la riche variété des formes qu’il a pu prendre témoignent de son importance dans la conception et la réception de ce type d’images au XVe siècle en Italie.

L’objectif est d’étudier la polysémie du cadre fictif (symbole religieux, signe iconique, dispositif métapictural) qui se révèle dans les rapports qu’il entretient avec les autres composantes de l’image (y compris le cadre réel) aussi bien qu’à travers son rôle dans l’expérience dévotionnelle et visuelle du spectateur. En soulignant son agentivité qui se manifeste notamment dans l’instauration de ces rapports, ce travail vise à prendre en considération les statuts, les fonctions et les usages de l’encadrement fictif, qui reste souvent délaissé dans les analyses comme une convention décorative. En d’autres termes, j’analyse dans quelle mesure l’acte de redoubler l’opération du cadrage matériel au sein de l’image est indissociable des fonctions dévotionnelle et artistique de celle-ci. Peindre le cadre au sein des images de la Vierge et du Christ permettrait aux artistes de penser les propriétés du cadre pour figurer l’Incarnation et/ou affirmer la spécificité de la peinture comme art, telle est mon hypothèse. Quant aux images des saints et saintes, le partage des encadrements fictifs avec les portraits laïcs de l’époques révèle la porosité entre les iconographies sacrée et profane. En étudiant de la sorte la genèse et le développement des cadres à partir d’études de cas, je souligne la forte présence de l’intervisualité entre les genres (image dévotionnelle et portrait laïc), entre les médiums (peinture, sculpture, architecture), et enfin entre les cultures italienne et flamande.

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