25 octobre 2024
12h30 - 14h
Le développement de la résidentialité des ambassadeurs à la charnière des périodes médiévale et moderne entraîne l'essor de la dépêche diplomatique, nouveau type d'écrit politique aux fonctions complexes. La démultiplication des postes à l'étranger, leur indispensable coordination et l'abondance et la régularité des correspondances ainsi établies favorisent en retour une bureaucratisation progressive de la gestion de l'appareil diplomatique de l'État, mise en évidence par les travaux de M. Haehl pour le premier XVIIe siècle ou John C. Rule et Ben S. Trotter pour le ministériat de Torcy (1696-1715). Dans ce contexte, la dépêche diplomatique n'échappe à un processus de normalisation, dans sa forme, comme dans son style et son contenu, qui fait l'objet des réflexions qui seront présentées. Portée par une consolidation des pratiques d'écriture, cette normalisation semble dès la fin du XVIe siècle une nécessité pour les auteurs de traités sur l'ambassadeur, qui en dessinent les contours généraux. Elle passe aussi par la diffusion de modèles d'écriture à travers la publication de grandes correspondances diplomatiques dans le premier XVIIe siècle. Elle est enfin systématisée par les bureaux du secrétariat d'État des Affaires étrangères à travers une véritable pédagogie de l'écriture diplomatique qui se met en place au XVIIIe siècle à destination des ambassadeurs inexpérimentés.