Les classes populaires auraient quitté l'arène politique. On les dépeint comme dépolitisées ou désenchantées, s'abstenant massivement et parfois enclines à la colère « populiste ».. Pourtant tous les cinq ans, le temps d'une élection, une grande partie d'entre elles retrouve le chemin des urnes. À partir d'une enquête menée en banlieue parisienne et dans le bassin minier lensois lors du 1er tour de la présidentielle de 2017, ce livre cartographie la façon dont les rapports salariaux façonnent les orientations politiques et les préférences électorales des classes populaires. Chaque électorat est saisi à partir de ses expériences du travail, de la précarité et des discriminations. L'objectif est de comprendre comment les formes prises par la marchandisation du travail orientent des personnes aux statuts sociaux parfois relativement proches vers des options politiques antagonistes.
Cette enquête met en lumière la connexion intime entre la crise de la démocratie, la montée de l'extrême-droite et les processus de fragilisation du salariat.
Des extraits choisis et arrangés, de l’introduction et de la conclusion de l’ouvrage, ont été publiés sur le site de The Conversation France.
Le Collectif Focale regroupe des chercheuses et chercheurs en sociologie, sciences politiques et histoire (dont notre collègue Antoine de Cabanes). ISPOLE a également aidé financièrement à la publication de l’ouvrage.