GRIASS
Le GRIASS est un collectif de chercheurs, professeurs, doctorants et étudiants de l'UCLouvain qui travaillent sur des aspects différents du développement en Afrique Subsaharienne.
A travers l'échange parmi des disciplines diverses et la transversalité des thématiques traitées, le GRIASS offre un forum de discussion pour la production de nouvelles perspectives et parcours de recherche au fin de comprendre la réalité contemporaine des pays au Sud du Sahara.
A travers des séminaires, conférences et débats qui couvrent les questions du développement les plus actuelles, du développement rural aux questions de la sécurité, des processus de démocratisation au problématique du genre, le GRIASS vise à devenir un point d'échange et d'analyse sur les changements qui investissent le continent africain pour pouvoir les traduire en recherche académique de valeur.
"L'équipe du GRIASS est composée par des professeurs, chercheurs et doctorants travaillants conjointement sur plusieurs thématiques: les questions du développement les plus actuelles, du développement rural aux questions de la sécurité, des processus de démocratisation, de la problématique du genre, etc."
Publications
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2013
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2012
MANIRAKIZA Vincent, "Urbanization Issue in the Era of Globalization: Perspectives for Urban Planning in Kigali"
Ansoms An, Thomson Susan & Murison Jude, "Emotional and Ethical Challenges for Field Research in Africa" |
Ansoms, A. (2012) “From ‘disaster tourist’ to ‘transfer gate’: (Self)perception of the role of research in rural Rwanda”, in: Ansoms, A., J. Murison and S. Thomson (eds.), Emotional and Ethical Challenges for Field Research in Africa, Palgrave, ISBN: 978-113726374-2.
Ansoms, A. and D. Rostagno (2012) “Rwanda’s Vision 2020 halfway through: What the eye does not see”, Review of African Political Economy 39 (133): 427-450.
Ansoms, A. & J. Murison (2012) "De ‘Saoudi’ au ‘Darfour’: L’histoire d’un marais au Rwanda", in: F. Reyntjens, S. Vandeginste, and M. Verpoorten (eds.), L’Afrique des Grands Lacs: Annuaire 2011-2012, Paris, L’Harmattan, pp.349-369, ISBN: 978-229655769-7.
Ansoms, A. (2012) “Het Rwandese wonder en de werkelijkheid”, MO Magazine, 16 March 2012.
Ansoms, A. (2012) “En de Afrikaanse boer, hij zwoegde voort: Meer vraag naar voedsel, maar nauwelijks meer kansen”, De Standaard, 28 February 2012
Ayimpam Sylvie (2012) «Violence et sorcellerie. Prolifération normative et incohérence statutaire à Kinshasa» , in Martinelli B. et J. Bouju (eds), Sorcellerie et violence en Afrique, Paris, Karthala, pp. 207-232. |
Ayimpam Sylvie (2012), Jean & John Commaroff, Zombies et frontières à l’ère néolibérale. Le cas de l’Afrique du Sud Post-Apartheid. Paris, Les Prairies ordinaires, L’Homme n° 202 mars/juin 2012, pp.267-270.
Ayimpam Sylvie (2012) « Congo-Brazza 2011-2012: défis politiques, crise humanitaire et sanitaire » , in Bertrand Badie et Dominique Vidal (éd), Encyclopédie de L’Etat du monde 2013, Paris, La découverte,
Claessens, K., Mushagalusa Mudinga E. & A. Ansoms (2012) “L’accaparement des terres par des élites en territoire de Kalehe, DRC’, in: F. Reyntjens, S. Vandeginste, and M. Verpoorten (eds.), L’Afrique des Grands Lacs: Annuaire 2011-2012, Paris, L’Harmattan, pp.187-208, ISBN: 978-229655769-7.
Mushagalusa Mudinga, E., (2012) « La réinsertion des enfants associés aux forces et groupes armés : le cas de l’Est de la RDC ». Recherches Africaines. L’Afrique et son vécu, n°31-32, 2011-2012, CERDAF Bukavu, pp. 26-46.
Nyenyezi, A. & A. Ansoms (2012) “Arène Foncière au Burundi: Mieux comprendre les rapports de force", in: F. Reyntjens, S. Vandeginste, and M. Verpoorten (eds.), L’Afrique des Grands Lacs: Annuaire 2011-2012, Paris, L’Harmattan, pp.37-58, ISBN: 978-229655769-7.
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2011
Ansoms An & Marysse Stefaan (eds.), "Natural Resources and local livelihoods in the Great Lakes Region of Africa" |
Ansoms, A. et K. Claessens (2011) “Land relations and local livelihoods in the Great Lakes Region”, in: Ansoms, A. and S. Marysse (eds.), Natural Resources and Local Livelihoods in the Great Lakes Region: A Political Economy Perspective, Palgrave, p.3-25, ISBN: 978-0-230-29025-9.
Ansoms, A. (2011) “Views from below on the pro-poor growth challenge: Agrarian policies in the context of rural Rwanda”, in: Ansoms, A. and S. Marysse (eds.), Natural Resources and Local Livelihoods in the Great Lakes Region: A Political Economy Perspective, Palgrave, p.123-148, ISBN: 978-0-230-29025-9. – republication
Ansoms, A. (2011) “Rwanda’s Post-Genocide Economic Reconstruction: The Mismatch between Elite Ambitions and Rural Realities”, in: Straus, S. and L. Waldorf (eds.), Reconstructing Rwanda: State Building & Human Rights after Mass Violence, University of Wisconsin Press, p.240-251, ISBN: 978-029928264-6.
Ansoms, A., D. Rostagno & J. Van Damme (2011) "Vision 2020 à Mi-Parcours ; L’Envers du Décor", in: S. Marysse, F. Reyntjens, and S. Vandeginste (eds.), L’Afrique des Grands Lacs: Annuaire 2010-2011, Paris, L’Harmattan, pp.261-280, ISBN: 978-229612986-3.
Ansoms, A. and S. Marysse (eds.) (2011) Natural Resources and Local Livelihoods in the Great Lakes Region: A Political Economy Perspective, Palgrave, ISBN: 978-0-230-29025-9.
Utshudi, I. et A. Ansoms (2011) “Reconciling custom, state and local livelihoods: Decentralised land management in South Kivu (DRC)”, in: Ansoms, A. and S. Marysse (eds.), Natural Resources and Local Livelihoods in the Great Lakes Region: A Political Economy Perspective, Palgrave, p.26-48, ISBN: 978-0-230-29025-9.
Van Puijenbroek, J. and A. Ansoms (2011) “A legacy from the past hindering the future: Land conflicts in Ituri (DRC)”, in: Ansoms, A. and S. Marysse (eds.), Natural Resources and Local Livelihoods in the Great Lakes Region: A Political Economy Perspective, Palgrave, p.49-67, ISBN: 978-0-230-29025-9.
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2010
Ansoms, A. and A. McKay (2010) “A quantitative analysis of poverty and livelihood profiles: The case of rural Rwanda”, Food Policy 35 (6): 584-598.
Ansoms, A. (2010) “Views from below on the pro-poor growth challenge: The case of rural Rwanda”, African Studies Review, 53 (2): 97-123.
Ansoms, A. & W. Marivoet (2010) “Profil socio-économique du Sud-Kivu et futures pistes de recherche”, in: F. Reyntjens, S. Marysse, and S. Vandeginste (eds.), L’Afrique des Grands Lacs: Annuaire 2009-2010, Paris, L’Harmattan, pp. 259-272, ISBN: 978-229609659-2.
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2009
VIKANZA KATEMBO Paul, "Aires protégées en R D Congo" , in Passages, Numéro spécial. Les actes du Forum de Brazzaville. Lorsque l’Afrique s’éveille au développement durable. Paris, 1er trimestre, mars 2009 ; 158, p 97-99
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2008
NGALAMULUME Grégoire, "De l'autosuffisance à la sécurité alimentaire : quelle place pour la souveraineté alimentaire en Afrique subsaharienne? ", in cahiers de l'Association Tiers-Monde n°23-2008, pp. 251-264.
AMOUGOU Thierry, "Le modèle de développement chinois sert-il le développement durable ou le sous-développement durable en Afrique subsaharienne ?" (Télécharger le document .pdf), communication presentée à la 12th EADI General Conference. Global Governance for Sustainable Development: The Need for Policy Coherence and New Partnerships .
AMOUGOU Thierry, notes de lecture "William BOLOUVI : Quel développement pour l’Afrique subsaharienne ?", Paris, L’Harmattan, 2007,309 pages, in Revue mondes en développement, 2008, 1, 117. http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2008-1-page-117.htm , (télécharger le document .doc)
AYIMPAM Sylvie, recension de " Violences urbaines au Sud du Sahara ", Cahiers de l’UCAC, 1998, Paris, Karthala, in Les Cahiers de l'APAD n°27-28 : Violences sociales et exclusions. Le développement social de l'Afrique en question, http://apad.revues.org/document3113.html, (télécharger le document .doc)
MUZINGU NZOLAMESO Blaise, "Comportement organisationnel des sites de coopératives maraîchères de Kinshasa vis-à-vis des contraintes environnementales", in Les performances des organisations africaines. Pratiques de gestion en contexte incertain, coll. Conception et dynamique des organisations, L'Harmattan, Paris, pp. 89-106. Sous la direction de : Nizet, Jean et Pichault, François.
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2007
LAPEYRE Frédéric, AMOUGOU Thierry et NGALAMULUME Grégoire, Guide Syndical face aux Accords de Partenariat Économique dans les pays ACP . Télécharger (.pdf ).
LUAMBA KIBAYU Michel, Portrait des quartiers populaires à Kinshasa (RDC): un territoire, une identité .
AMOUGOU Thierry, " De la territorialité politique à la territorialité concurrentielle dans les politiques et les pratiques de développement (1945-2000) : quelques aspects Nord-Sud", Télécharger (.pdf)
Document de Travail n°27, SPED, Institut des Etudes du Développement (IED), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, avril, 83p.
AMOUGOU Thierry, " Les extrémismes développementalistes et leurs conséquences sur les pratiques de développement en Afrique subsaharienne "», Télécharger (.pdf)
Colloque international : Analyses et pratiques de développement : Enjeux et diversité des approches de la Francophonie, Axe 2 : Expériences croisées du développement, Amiens, 26-27 octobre 2006, (À paraître dans la Revue Tiers-monde en 2007)
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2006
LAURENT Pierre-Joseph et PEEMANS Jean-Philippe, " Les Dimensions Socio Économiques du Développement Local en Afrique au Sud du Sahara : Quelles Stratégies pour quels Acteurs ? ", Le bulletin de l'APAD, n° 15, Les dimensions sociales et économiques du développement local et la décentralisation en Afrique au Sud du Sahara, 2006
WAUTELET Jean-Marie, " Les stratégies des populations et les stratégies de développement : convergences ou divergences ", Symposium international, IFRPDS , UCAD, DAKAR, 24 au 26 juillet 2006, Session 2 : Intégration des questions de population dans les stratégies de lutte contre la pauvreté. Populations et Politiques de développement. Télécharger (.doc)
AYIMPAM Sylvie, " Vie matérielle, échanges et capitalisme sur la rive méridionale du Pool du fleuve Congo (1815-1930) ", Télécharger (.pdf) in Clio en @frique, N° 18 (été) lire en ligne : http://cemaf.mmsh.univ-aix.fr/rahia/Documents/Clio-Archives/18-clio.pdf
NKE NDIH Jean, "Comment peut-on être écologiste en Afrique ? Déforestation, désertification, insalubrité chronique des grandes villes, pillage des ressources... La défense de l'environnement n'est pas qu'une préoccupation de pays riches", in Manière de Voir, n°81, Le Monde Diplomatique.
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2005
AMOUGOU Thierry, " Proposition d'une approche néo-braudelienne et systémique de l'économie populaire (informelle) en Afrique subsaharienne ", télécharger (.pdf) Document de Travail n°22, SPED, Louvain-la-Neuve, avril, 47 p.
NKE NDIH Jean, "Quel développement pour l’Afrique? Celui voulu par les Africains ou celui imposé par le Nord?", In Cosmopolitiques, N°11, mars 2005
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2004
WAUTELET Jean-Marie, " Dimensions qualitatives et quantitatives de la base de données du CRISER ", Télécharger (.doc)
Texte présenté au colloque Commercialisation des vivres et vulnérabilité des ménages agricoles, septembre, Université Nationale du Rwanda (Butare)
AMOUGOU Thierry, "L'Afrique oubliée du 6 juin", In Hémisphères. Journal de débat sur le développement, n°25 (juin-juillet-août), 2004
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2003
WAUTELET Jean-Marie, « Mutations économiques et crise de société », Télécharger (.doc)
Recherches en cours
Rural transformations and the scramble for land in the Great Lakes Region
An Ansoms (coordinatrice), Klara Claessens, Giuseppe Cioffo, Emery Mudinga, Aymar Nyenyezi
This project studies the role of smallholder agriculture in the Great Lakes Region’s development process. Global drivers of change - the neoliberalization of agriculture, land grabbing and climate change - have shaped and continue to shape agrarian transformations that currently take place. These global drivers interact with local drivers of change specific to the Great Lakes Region, more specifically: the extreme demographic pressure in a context where ethnic, economic and political cleavages have been anchored in the social tissue through multiple conflicts and severe forms of violence. We aim not only at describing the relations between global and local drivers of change, but most importantly, we consider the way in which these relations affect and transform peasants’ livelihood strategies and their bargaining power, in the context of increased social differentiation in the rural milieu. The way in which development policies (agrarian and land policies specifically) interact with the drivers of change is crucial. On the basis of this analysis, we furthermore determine under which conditions smallholder farming has a future as a motor for pro-poor ecologically sustainable economic development. And finally, we analyse how smallholders’ bargaining positions in the various arena (framed around land, labour, capital) relevant to their livelihoods can be reinforced.
L’État et les institutions face à la sorcellerie dans l’Afrique contemporaine : Violence, justice et droits de l’Homme (EINSA), 2012-2015
(Programme soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche en France (ANR))
Sandra Fancello (coordination scientifique) et une équipe de 22 chercheurs dont Sylvie Ayimpam
Dans certaines régions d’Afrique, les « affaires de sorcellerie » et la chaîne de violences qui conduit du soupçon, ou de la rumeur, à l’accusation publique jusqu’au passage à l’acte (meurtre, lynchage), prennent aujourd’hui une dimension alarmante. Loin d’être une dimension exotique ou anachronique des crises sociétales africaines, ces faits mettent en cause le fonctionnement de l’État et de ses institutions dans le contexte de la modernité. L’exploitation médiatique et politique de ces flambées de violences accusatrices leur confère un caractère quasi épidémiologique. La fluidité du phénomène est accentuée par le fait qu’on n’a plus à faire à des accusations socialement circonscrites et régulées, exutoires des tensions sociales liées aux clivages connus (hommes/femmes, vieux/jeunes, parents/alliés, riches/pauvres). La dérégulation normative liée en partie au désengagement de l’État installe l’insécurité et l’incertitude au coeur de la vie sociale et atteint les rapports intrafamiliaux, les relations de voisinage et de cohabitation, de générations et de genre, et plus globalement l’économie morale des entreprises et la légitimité des institutions. Le programme rassemble 22 chercheurs répartis dans trois équipes, travaillant simultanément dans six pays de l'Afrique centrale : la Centrafrique, le Congo (Kinshasa), le Gabon, le Cameroun, le Congo (Brazzaville) et l'Ouganda.
Les associations féminines dans la lutte contre la pauvreté et pour l'autonomisation des femmes au Bénin: Quelles formes et modalités revêtent en leur sein les pratiques de réciprocité? Etude de cas sur quelques associations féminines locales (AFL) au Sud du Bénin
Isabel Yepez, Sophie Charlier, Florence Degavre, Jean-Marie Wautelet, Chantal Codjo
Partant de la question de recherche « Quelle est l’origine du phénomène associatif féminin et sa contribution à l’autonomisation des femmes au Bénin ? », la présente recherche vise :
- à mieux cerner les circonstances particulières qui, dans le contexte spécifique du Bénin, déterminent les femmes à se mettre en association ;
- à identifier les formes actuelles et les modalités des pratiques de solidarité et d’entraide mutuelle au sein des associations féminines locales (AFL) au Bénin ;
- à établir la typologie des modèles associatifs au sein desquels les femmes béninoises évoluent ;
- et à rendre compte de l’impact réel de chaque modèle associatif sur les conditions de
et sur l’autonomisation des femmes d’une part, et d’autre part sur la force collective du groupe.
Cette recherche conduite suivant une démarche qualitative, se fonde sur les hypothèses ci-après :
Hypothèse n°1 : il existe des facteurs déclencheurs de l’initiative associative féminine. Au Bénin, il s’agit de la prise de conscience par les femmes de leur état de pauvreté et de la discrimination de genre qu’elles vivent. De cette conscience collective naissent une identité commune et une impulsion réciprocitaire à agir ensemble pour s’en sortir.
Hypothèse n°2 : Ainsi, pour sortir de la pauvreté et pour accroître leur autonomie, les femmes béninoises créent ou s’insèrent dans divers liens sociaux desquels elles tirent leurs moyens d’action via les pratiques de solidarité et d’entraide mutuelle.
Hypothèse n°3 : Toutefois, les initiatives associatives féminines sont très hétérogènes. En effet, différents modèles associatifs féminins existent dépendamment de divers paramètres dont le type de leadership, le mode de gouvernance, le degré de dépendance de l’extérieur, les types de rapports de force et de conflits internes et les modes de régulation proposés.
Hypothèse n°4 : Ainsi, chaque modèle associatif féminin génère des résultats spécifiques en matière d’amélioration des conditions de vie et de l’autonomie des femmes, de même qu’en matière de la consolidation de l’action collective.
Sous hypothèse 4.1 : Plus spécifiquement, l’exercice d’activités génératrices de revenus accroît l’autonomisation des femmes et leur offre la possibilité de participer continuellement aux pratiques de réciprocité au sein de l’association.
Pratiques populaires solidaires et développement local au Mali. Cas des organisations populaires de la zone de l’Office du Niger.
Mamadou Koumaré, Fabienne Leloup, Sidiki Traoré
Elites locales et prédation foncière. Pouvoir, accaparement des terres et conflits en Territoire de Kalehe au Sud Kivu, RD. Congo.
Local elites and land predation. Power, land grabbing and conflict in the Kalehe Territory, South Kivu.
Emery Mushagalusa Mudinga, An Ansoms
L’une des principales lacunes des analyses sur l’accaparement des terres est de souvent attribuer celui-ci aux acteurs étrangers. Elles occultent le fait que même en l’absence de l’intervention de ceux-ci, une prédation foncière s’observe, impliquant souvent des élites locales et participant à la conflictualité entre divers acteurs. La situation se complexifie notamment dans les contextes de conflits, de pluralité voire d’ambigüité normative et de prédominance des rapports de force. Dans un contexte de rareté et de compétition foncière, de conflit et de dysfonctionnement institutionnel en République Démocratique du Congo, le présent projet analyse le rôle et l’action des élites locales dans l’accaparement des terres en Territoire de Kalehe au Sud Kivu, identifie et analyse les stratégies développées par les acteurs pour se maintenir dans une arène foncière fortement instrumentalisée. Une attention particulière est portée sur la marge de manœuvre des petits paysans dans cette arène foncière ainsi que les liens entre conflits fonciers et nouvelles dynamiques locales de solidarité et de protection.
One of the mainshortcomings ofmost analyzes onland grabbingisto often attributeitto foreign actors. Theyoverlook the fact thateven in the absenceof their intervention, predationover landoccurs, often involving local elites and contributing to conflictbetweenvarious actors.The situation ismore complexparticularly in contextsof conflict,normative ambiguityorlegal pluralism and dominance ofpower relations.In a context ofland scarcity andcompetition, conflict andinstitutional dysfunctionin the Democratic Republicof Congo, this project analyzes the roleand actions oflocal elites inland grabbingin the territory of Kalehe, South Kivu province. It identifiesand analyzes the strategiesdevelopedby the actorstomaintainin ahighlyinstrumentalizedland arena. Particular attentionis paid tothe agency of small farmersin this land arenaand the linkagesbetweenland conflicts andnewlocal dynamicsof solidarity and protection.
Recherches clôturées
ALE AGBACHI, Georges (Bénin)
Alternatives pour un développement durable des régions de production du Coton au Bénin : des indicateurs de performance des exploitations et une approche hiérarchique.
Résumé du projet :
Dans les pays du sud, notamment au Bénin, l’agriculture se présente comme l’un des secteurs porteurs et est perçu comme levier du développement. Cependant, après de nombreuses années d’expériences, les analystes restent dubitatifs et n’arrivent pas à justifier le niveau de pauvreté monétaire des communautés rurales impliquées dans l’agriculture, ainsi que la dégradation continue de l’environnement et la détérioration de leurs conditions sociales. Au regard des exigences actuelles du développement, la question de la culture du coton, première culture de rente, principale pourvoyeuse de devises à l’Etat béninois mérite d’être analysée. En postulant que l’efficacité, donc la performance, conditionne la durabilité (toutes choses égales par ailleurs), il serait intéressant d’apprécier les perspectives de développement durable des régions productrices au Bénin. Cela pourrait se faire en calculant des indicateurs à l’aide de la méthode DEA (Data Envelopment Analysis) basée sur l’approche non paramétrique, utilisant la programmation linéaire pour construire la frontière de l’ensemble de production. Mais en plus, dans une approche hiérarchique, nous tenterons de rechercher les éléments explicatifs de l’état des indicateurs aidant à la prise de décision, en cette période où presque tous les pays en développement sont engagés dans des reformes en vue d’un nouveau décollage.
ALHASSANE, Ismaghil (Niger)
Périphérie, développement local et décentralisation au Niger : Analyse, dans le cas de la région d’Agadez, d’une mutation territoriale liée à une stratégie des acteurs productifs locaux et de la compatibilité de la Décentralisation avec le Développement local.
Résumé du projet:
Le monde du développement s’interroge, notamment en Afrique, de plus en plus sur l’impact réel des politiques et initiatives innombrables prises depuis une quarantaine d’années pour assurer le développement. En effet, la persistance voire l’aggravation du sous-développement ainsi que l’inanité des modes de gouvernance en Afrique subsaharienne soulignent l’échec d’une approche du développement basée sur une démarche non prospective, urgentiste, superficielle et, surtout, dictée de l’extérieur. La crise multiforme de l’Etat en Afrique, la recherche d’articulations de rechange pour des États nations en mal d’homogénéité, l’évolution rapide des identités, la recomposition de l’espace public dans lequel émergent de nouveaux acteurs, la vulnérabilité croissante sont certains des éléments de l’Afrique qui s’invente. En réalité, les pratiques africaines du développement s’opposent souvent à l’État de conception colonial et post colonial et n’obéissent pas souvent aux mêmes grilles de lecture.
Le Niger comme tant d’autres pays africains est dans ce contexte un bel exemple de ce paradoxe que l’on cherche à résoudre aujourd’hui (avec des compromis entre des catégories d’acteurs qui n’ont pas forcement ni les mêmes logiques ni les mêmes intérêts) par la voie de la Décentralisation.
Notons que, si la Décentralisation est, d’une part, présentée, comme la panacée à cause de la faillite de l’Etat-Providence (qui a crée des disparités entre régions) pour neutraliser les élans régionalistes et séparatistes qui pointent de plus en plus un peu partout dans le pays au cours de ces dernières années ou parce qu’elle répond à une demande venant des populations de plus en plus intéressées par le devenir de leurs localités (pression d’élites locales conscientes des limites de l’Etat et porteuses d’identités fortes qui ont besoin de reconnaissance et d’espace d’expression) elle s’est aussi, d’autre part, faite grâce aux arguments «convaincants» des bailleurs de fonds, mobilisés autour du concept «moins d’Etat, mieux d’Etat», rendant compte du nouveau paradigme libéral à l’échelle internationale.
Si par ailleurs la Décentralisation peut (par l’affectation de l’action publique aux niveaux d’administration régionaux ou locaux les plus susceptibles de la mettre en œuvre efficacement), se définir comme la recherche d’une meilleure efficacité, elle s’inscrit donc dans une perspective d’économie locale : l’accent mis sur la Décentralisation s’accompagne souvent d’une référence explicite ou implicite au Développement Local. Le Développement Local renvoie lui-même à la dimension locale des phénomènes de développement économique et notamment à l’existence de "systèmes productifs locaux" dynamiques identifiés par de nombreux travaux.
Aussi, on peut dire que l’essence de la Décentralisation est de favoriser le développement local.
Mais à l’observation la Décentralisation au Niger se révèle être davantage un processus politique qu’un véritable moyen de développement et suscite un certain nombre des questionnements : Quel bilan peut-on tirer de ce processus ? Les collectivités locales décentralisées sont-elles viables et porteuses d’un développement véritable ? Quel impact ce processus et ces différentes déclinaisons peuvent-ils avoir sur l’amélioration de la vie quotidienne des populations ? Les collectivités locales ont-elles les moyens d’une politique de développement ayant comme priorité, le développement économique et social des populations ? Quels sont les facteurs qui peuvent empêcher les dynamiques entrepreneuriales, notamment les obstacles juridiques, politiques et fiscaux, à l’échelle locale comme dans les relations entre les collectivités locales, l’État et les autres acteurs ? Etc., etc.
Le champ d’interrogations est immense. Aussi, pour ma part je me limite à la relation d’un point de vue fiscal qui peut exister entre la mise en œuvre de la Décentralisation, qui relève d’une démarche normative, et les dynamiques de Développement Local au Niger. Concrètement : le processus de Décentralisation peut-il favoriser, dans la région d’Agadez, les dynamiques de Développement Local portées par des acteurs productifs locaux «périphérisés» et ainsi contribuer au développement des populations et de la région ? Ou, inversement, l’existence de ces dynamiques de Développement Local peut-elle constituer une base solide à la mise en place du processus de Décentralisation.
AMOUGOU, Joseph Thierry (Cameroun)
Dualisme financier et Développement au Cameroun. Une approche néobraudelienne et systémique
Résumé du projet :
Toutes les études faites sur le dualisme financier dans les PVD en général et au Cameroun en particulier ont pour cadre d’analyse deux principales théories. La théorie néo-structuraliste d’obédience keynésienne considérant le dualisme financier comme un fait stylisé général et identique propre à tous les PVD, et la théorie de la répression financière d’inspiration néo-classique le considérant comme la conséquence d’une intervention intempestive de l’Etat dans la sphère économique en général, et financière en particulier. Pour ces deux approches, aucune référence n’est faite à l’histoire sociopolitique et économique nationale, et encore moins, aux institutions financières et monétaires locales précapitalistes. Tous se passe comme si l’histoire financière et monétaire du Cameroun commençait en 1973, date à laquelle MC Kinnon et Shaw élaborent leur théorie et où sont en vigueur les politiques interventionnistes keynésiennes, alors que le Cameroun est entre autres, un ensemble démographique et territorial qui subit un partage en mars 1916 entre la France et la Grande-Bretagne, et réalise sa réunification en 1972 après son indépendance. Mais paradoxalement, les analyses et les études de son dualisme financier se sont toujours contentées de s’appuyer sur des modèles économiques a-historiques, ou alors, mutilant l’histoire en la faisant débuter en 1973. En palliant cette carence, l’apport de cette recherche réside particulièrement dans le fait qu’elle soutient et démontre une hypothèse implicite selon laquelle, les pratiques financières, loin de se limiter à une application formelle d’outils et de techniques universels ou importés des cultures dominantes, renvoient inévitablement à tout un système de normes et de valeurs sociales dont les fondements résident, autant dans le passé historique que dans l’environnement physique, démographique, politico institutionnel, technico-économique, dans la dynamique conflictuelle, le type de modernisation nationale et les formes d’intégration internationale d’une société donnée. Elle offre une explication alternative du dualisme financier au sein d’un cadre interprétatif que nous qualifions d’approche néobraudélienne et systémique.
AYIMPAM MBUESELIR, Sylvie (Congo R.D.)
Economie populaire urbaine et réseaux sociaux à Kinshasa
Résumé du projet :
Kinshasa comme toutes les villes d’Afrique connaît une expansion remarquable des petites activités marchandes et de production que la littérature sur le développement appelle couramment secteur informel et que nous qualifions d’économie populaire. Cette recherche qui vise donc interroger la relation entre l’économie populaire urbaine et les réseaux sociaux s’inscrit dans le courant de pensée qui considère tout à la fois le développement en tant que processus social et le lien social comme lieu du développement. Une telle perspective envisage donc l’économie populaire comme une composante à part entière du processus de développement qui est conçu non pas en termes de croissance économique et de progrès, mais en termes de processus historique et social prenant en compte les initiatives de la vie quotidienne et les pratiques effectives des populations locales dans toute leur complexité. Elle s’inscrit aussi dans la perspective d’une réflexion sur le rôle des réseaux urbains dans le tissage des relations entre rapports de production, lien social et identité. L’objectif de la recherche consiste à identifier et à décrire les logiques d’action qui fondent les représentations et les pratiques des réseaux sociaux observées à l’œuvre dans des organisations d’économie populaire à Kinshasa.
BASINGA LITUA BOMETHA, Louis (Congo R.D.)
Problèmes de développement du monde rural en R.D. Congo et approches de mobilisation des masses paysannes. Analyse comparée des stratégies d’action des ‘associations parrainées’ et des ‘organisations villageoises autogérées’ des Territoires d’Isangi et d’Opala : enjeux, dynamiques et perspectives
Résumé du projet :
Le processus du développement en RDC se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Au milieu des années 1980 et surtout vers le début des années 1990, l’Etat a pratiquement fait faillite, en abandonnant ses missions et charges essentielles ; il a pris dès lors une attitude démissionnaire, voire prédatrice et tortionnaire du peuple. Il a alors cessé de fonctionner comme une organisation socio-politique nationale au service du bien-être de ses habitants. L’informel se substituant désormais au formel, le développement de toute une nation est ainsi hypothéqué. Cette débâcle étatique a amené les populations locales à développer divers mécanismes d’adaptation et de survie pour faire face à la crise ; tandis que foisonnait un mouvement ONG de plus en plus large au chevet des populations condamnées à la débrouille pour assurer le lendemain. Pour illustrer les différentes dynamiques locales, cette recherche va se pencher sur l’action des initiatives villageoises de développement, basées dans le milieu d’Isangi et d’Opala, afin d’analyser les stratégies d’acteurs et les logiques d’actions entreprises au niveau local, en en faisant ressortir les incidences sur le développement endogène de ce milieu rural. Il sera ainsi question de chercher à percevoir comment les paysans arrivent à gérer leur terroir et les différentes ressources disponibles y afférentes. C’est pourquoi cette étude va privilégier les logique d’acteurs.
DIBI KOUAKOU Martin (Côte d’Ivoire)
Dynamique de l'espace urbain et stratégies de gestion communautaire des problèmes environnementaux en milieu urbain: l'étude du cas de la ville d'Abengourou
Résumé du projet :
Le développement de l'économie de rente permet la naissance de la ville d'Abengourou. Autrefois poste militaire, elle est devenue, aujourd'hui, la capitale de la région du Moyen-Comoé. La ville d'Abengourou, partie d'un petit noyau villageois "Agnikro" connaît une croissance fulgurante compte tenu non seulement de l'économie cacaoyère mais également de la forte croissance démographique. Les relations villes-campagnes constituent un facteur important dans l'essor de la ville. Cependant, à partir de 1990, les crises et les conjonctures économiques successives rendent plus difficile la construction urbaine, surtout la dévaluation du franc CFA survenue en janvier 1994 provoque le renchérissement du coût des facteurs de production et la précarisation des revenus ruraux. Ce qui entraîne d'importants flux migratoires en direction des villes. La pression démographique doublée d'une situation économique difficile engendre à Abengourou une dégradation avancée de l'environnement qui tend à hypothéquer le développement durable des activités urbaines. De nombreux dysfonctionnements sont observés dans les domaines de gestion foncière, d'organisation spatiale, de l'assainissement.
Face au déficit d'action de la part des pouvoirs publics, les associations communautaires qui pratiquent l'espace s'organisent pour construire et gérer la ville en développant diverses stratégies, soit divergentes, soit complémentaires pour résoudre les nombreux problèmes environnementaux qui les assaillent.
KALIMA, Egide (Rwanda)
L’impact de la coopération sur les acteurs de base du développement : le cas de la femme rwandaise
Résumé du projet :
Ma recherche doctorale se propose de se pencher sur un acteur qui est la femme rwandaise dans un contexte bien particulier de l’après génocide de 1994, particulièrement les femmes veuves du génocide rwandais de 1994. Juste après le génocide, plusieurs organisations internationales, pays et ONG ont accouru pour porter secours au peuple rwandais. Cependant, force est de constater que très peu se sont vraiment intéressés à cette nouvelle situation de la femme. Ma recherche s’intéresse à analyser un certain nombre de projets qui se sont occupés de la femme dans son contexte particulier et de voir dans quelle mesure, ils ont répondu à ses besoins. Je vais aussi observer les différentes relations souvent conflictuelles qui ont marqué l’interface « développeurs » et la femme rwandaise ainsi que les différentes pratiques, stratégies qui ont entouré ces actions de développement. Je m’inspire beaucoup de toute la littérature sur genre et développement, genre et économie, stratégies et acteurs, évaluation des projets de développement, projets de développement dans leur contexte social, économique, institutionnel. Le travail de terrain sera effectué pendant quatre mois où je m’adresserai à des associations de veuves, à des veuves dans leurs milieux, au ministère de la famille, du genre et de la promotion féminine, à d’autres administrations, au bureau régional de l’UNIFEM, à des chercheurs qui ont effectué des travaux dans ce domaine ainsi qu’à d’autres personnes ressources.
KAYUMBA, Claver (Rwanda)
les défis d’une politique de développement axée sur la connaissance et les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les enjeux d’un développement durable en Afrique au Sud du Sahara : le cas du Rwanda
Résumé du projet :
Notre recherche porte sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et entend privilégier une analyse contextuelle et temporelle en observant les interactions entre les stratégies de tous les acteurs impliqués dans le développement des NTIC en Afrique afin de saisir les enjeux socio-économiques et politiques liés à ce secteur. Une approche privilégiant seulement le concept de fracture numérique qui domine dans la littérature sur l’Afrique ne suffit pas pour dégager tous les enjeux parce qu’elle laisse dans l’ombre notamment les innovations des acteurs locaux surtout dans la production des usages liés aux des Cependant NTIC. L’apport des NTIC au développement économique des pays africains ne pourra être bénéfique que si le renforcement de l’extraversion des économies africaines à laquelle elles participent se reconvertit vers une économie autocentrée. Néanmoins, celles-ci permettent, actuellement, l’émergence de nouveaux acteurs africains dans le commerce internationale que les intermédiaires classiques, ce qui à long terme, permettra rompre les positions de rente détenus par les groupes dominants au pouvoir en cassant l’intermédiation qu’ils détenaient vis à vis du système international.
Au point de vue théorique, la littérature montre qu’il n’existe pas d’instruments fiables et homogènes pour l’évaluation de la diffusion des NTIC surtout pour le contexte africain, d’où il faut toujours relativiser les chiffres avancés sur le nombre d’utilisateurs des NTIC en Afrique. Un autre débat théorique important concerne la définition des déterminants du développement des NTIC dans le contexte africain. On remarque quand même qu’un consensus commence à se dégager chez les chercheurs y compris ceux provenant des organismes internationaux de développement que les « infrastructures de communication » constituent le premier facteur de développement des NTIC.
KILONDO NGUYA, Didier (Congo R.D.)
Crise de l’accumulation et dynamique populaire dans les cités ouvrières de la Gécamines en R.D.C. Enjeux, regards et perspectives.
Résumé du projet :
La thématique de cette recherche part d’un double constat, celui du déclin des entreprises minières qui ont à une époque donnée incarné les économies de certains pays et y ont constitué tant au Nord qu’au Sud des “forteresses” ouvrières aujourd’hui placées dans un processus de reconversion ou abandonnées dans certains cas; et celui de la dynamique observée dans la reconquête du statut social de ces ouvriers qui, par ailleurs, universalise la crise de modernisation dans les pays en développement. Nous visons dans cette recherche, la compréhension des pratiques populaires des masses ouvrières de la Gécamines dans un contexte de crise de l’accumulation et de mutation sociale subséquente au processus de développement fondé sur l’industrialisation minière. Il s’agit plus spécifiquement de construire un regard sur les dynamiques de changement social dans les cités ouvrières de la Gécamines pour en saisir les formes historiquement constituées en fonction de l'évolution du contexte de la Gécamines. Il s’agit également d’identifier les différents acteurs dans les processus de l’accumulation de la Gécamines ainsi que les logiques sous-jacentes aux différentes stratégies d’action. Il s’agit enfin d’analyser et interpréter comment dans un contexte de crise de société les masses populaires se reproduisent dans l’espace des jeux d’acteurs et y inscrivent une économie qui leur appartient en propre. Deux pistes sont mises en évidence. La première vise la compréhension des dynamiques populaires en cours et des nouveaux modes d’actions locales et la seconde, à mieux saisir les jeux d’acteurs dans le processus de développement du Katanga.
LUSAMBA KIBAYU, Michel (Congo R.D.)
Analyse comparative des pratiques de sécurisation des conditions de vie dans les quartiers populaires de Kinshasa. Enjeux et conséquences spatiales de la production de la ville
Résumé du projet :
Depuis l’époque précoloniale, coloniale et après l’indépendance, trois régulations foncières coexistent et s’affrontent pour produire la ville de Kinshasa : une régulation formelle basée sur la législation écrite, issue des institutions (Etat) et deux régulations autonomes – l’une, forte s’appliquant aux méthodes traditionnelles non écrites, est issue des pratiques coutumières – l’autre appliquant le droit de la pratique (ou droit intermédiaire) émane des pratiques populaires. De ces trois régulations rivales, celle exercée par les chefs coutumiers permet à toutes les couches sociales, même les plus démunies, d’accéder au sol et à cet effet, elle est à la base de la production des quartiers populaires dans la ville. Alors, le propos de cette contribution est d’esquisser l’histoire sociale du développement du territoire à Kinshasa, à travers les modes d'approprier, d’habiter, d’échanger, et de gérer l'espace urbain caractérisant des "temporalités conjoncturelles" de la ville et de cerner des véritables enjeux et conséquences spatiales des pratiques de sécurisation des conditions de vie appliquées par les couches populaires sur le territoire.
MUHINDUKA DIKURUBA Dieudonné (Congo R.D.)
Analyse du processus d’endogéinisation du Partenariat Public-Privé dans la fourniture des biens publics en RD Congo : cas de l’électricité dans ville de Bukavu (1990-2006)
Résumé du projet :
Le point de départ du projet est le constat d’une transformation des conduites des acteurs dans la fourniture des biens publics, particulièrement de l’électricité, dans le sens d’une implication faisant des usagers domestiques autant des consommateurs que des coproducteurs du bien qu’ils consomment. L’interrogation que soulève ce constat se ramène à deux principales questions. La première question se rapporte à la préoccupation de savoir comment l’ensemble des acteurs (secteur public-Etat et Société nationale d’électricité-population et secteur privé associatif) valorisent ce passage de fait du monopole à la coproduction des biens publics. La deuxième question va plus loin que la première, en cherchant à savoir si cette coproduction, aujourd’hui de fait, peut pour l’avenir se voir envisager comme politique publique. L’hypothèse émise est celle de valorisation par l’ensemble des acteurs du passage du monopole à la coproduction et, partant, de leur disposition à accueillir celle-ci comme nouvelle politique publique.
MURENGEZI, Célestin (Belgique)
La problématique du crédit et ses impacts dans la formation du capital des PME dans la ville de Ouagadougou, Burkina Faso »
Résumé du projet :
La présente étude part du constat qu’après une trentaine d’années de l’existence des premières institutions de crédit au Burkina Faso de type coopératif, il est temps de faire un bilan de l’expérience d’offre et de demande de crédit dans la ville de Ouagadougou. A cet effet, nous avons déjà approché trois institutions burkinabé de microfinance et un certain nombre de PME afin de comprendre quels sont leurs objectifs et approches en matière de crédit et quels types de résultats obtenus grâce aux financements des activités des PME. Sur base de nos résultats actuels, nous constatons déjà que la microfinance apparaît comme un instrument transversal. Elle a à ce titre des impacts sur différents aspects du développement et subit aussi des dynamiques nouvelles dans l’approche du développement. Cependant, ses impacts restent difficiles à mesurer étant donné que les données quantifiables et fiables sont très rares à saisir et que la fongibilité de la monnaie entraîne des difficultés manifestes de savoir la destination exacte des fonds du crédit ou générés par les activités financées par le crédit. Notre étude tient absolument compte de ce phénomène de rareté des données et se focalise essentiellement sur l’analyse des discours et des réponses à un certain nombre de questions adressées tant aux demandeurs qu’aux offreurs de crédit. En combinant l’analyse des objectifs, des résultats, des problèmes et solutions posées, en identifiant les potentialités de la microfinance en faveur des PME et en saisissant les pratiques et logiques des différents acteurs dans le secteur de la microfinance, nous osons espérer contribuer à la compréhension du mécanisme de l’instrument de crédit tant dans la ville de Ouagadougou que dans le cadre du domaine du développement.
MUZINGU NZOLAMESO, Blaise (Congo R.D.)
Dynamiques organisationnelles des sites maraîchers coopérativisés et développement de la filière maraîchère à Kinshasa RD Congo
Résumé du projet :
La présente étude se propose de comprendre et d’analyser le fonctionnement organisationnel des sites maraîchers coopérativisés de Kinshasa en RD Congo par rapport aux différents segments de l’environnement général.
Pour y arriver, nous étudierons successivement :
les composantes, les mécanismes de coordination et les structures organisationnelles des sites maraîchers coopérativisés ;
les interactions qui existent entre les sites maraîchers coopérativisés et les secteurs de l’environnement général. De cet aspect, nous relèverons les rôles actuels et potentiels ainsi que les faiblesses des dits sites;
la filière maraîchère au sein des sites maraîchers coopérativisés;
les différents acteurs impliqués dans les sites maraîchers coopérativisés, les considérations des genres ainsi que le modèle des relations entre acteurs.
NDAYEGAMIYE, Adrien (Burundi)
Pour une appropriation locale du concept d’indicateur social au Burundi : nécessité d’une approche relationnelle
Résumé du projet :
Comparativement aux quatre précédentes décennies du ‘développement’, les années 90 se caractérisent par l’émergence de ce que A.GIDDENS appelle la Troisième Voie ou le Tiers Secteur. Considéré comme un ‘nouvel ordre social post-moderne’, le Tiers Secteur se situe entre la gauche (interventionnisme étatique) et la droite (libéralisme marchand). Bien que les contextes de son apparition au Nord et au Sud diffèrent, il englobe cependant sous des formes variées, le non marchand, l’Economie sociale, solidaire ou populaire, les services dits de proximité, le secteur informel, etc. Cependant, quand bien même ces nouveaux acteurs de terrain font l’objet d’une grande attention et, aussi, malgré la forte institutionnalisation de l’appareil statistique nationale et internationale (rapports de développement humain), leur structure et leurs logiques d’action baignent encore dans une opacité quasi-totale, du moins au Burundi. La thèse vise donc à accroître le niveau de visibilité dans la perspective d’enrichir les systèmes de production et de communication de l’information sociale. Depuis la naissance du Mouvement des Indicateurs Sociaux à la fin des années 60 en effet, bon nombre d’analystes et d’intervenants sociaux n’ont cesse de formuler des critiques vis-à-vis des méthodes conventionnelles d’évaluation de la richesse et du bien-être social taxées d’utilitaristes A contrario, cette thèse emprunte les concepts et les outils de mesure du capital social et la perspective d’Analyse des Réseaux Sociaux. Elle est étayée empiriquement l’observation quali-quantitative de certaines pratiques populaires et associatives, au moment même où les besoins de faire circuler de ressources autres qu’économiques (psychosociales) se font le plus sentir chez certaines catégories de populations au Burundi. Les résultats obtenus sont discutés au regard de l’Indicateur de Participation Féminine’ du PNUD et de certains autres instruments de mesure de la cohésion sociale. Ils mettent en évidence la plausibilité et la nécessité de structurer l’information d’abord au niveau micro et méso (indicateurs de processus) comme une exigence méthodologique, si l’on veut éluder certaines méprises inhérentes au principe d’agrégation de l’information sociale (indicateurs de résultat).
NGALAMULUME TSHIEBUE, Grégoire (Congo R.D.)
Projets de développement agricole, dynamiques paysannes et sécurité alimentaire au Kasaï occidental/ R.D.Congo
Résumé du projet :
Comment les projets de développement agricole se confrontent-ils aux dynamiques paysannes dans la recherche de la sécurité alimentaire sur le terrain ? C’est la question centrale de cette recherche qui se propose d’explorer et de pénétrer les problèmes ainsi que les démarches liés à la quête d’une sécurité alimentaire par une dynamique paysanne en interaction avec les programmes et projets financés dans le cadre de la coopération au développement et la lutte contre la pauvreté, et de tenter d’apporter une contribution à leur compréhension en offrant un cadre d’analyse. Le postulat de départ est que l’arrivée d’un projet de développement agricole dans le milieu est une occasion d’une interaction avec les dynamiques paysannes, donc de confrontation des logiques et stratégies multiples, variées, parfois contradictoires et aux intérêts divergents. Cette confrontation débouche sur une certaine restructuration sociale et dans une certaine mesure sur une désarticulation du projet de départ, car ces projets ont des effets sur les pratiques des paysans qui ne se laissent pas toujours facilement prendre.
NKE NDIH, Jean (Cameroun)
Populations Pygmées et voisins dans la gestion (exploitation et conservation) de l’écosystèmes forestier : cas des Bakola/Bagyéli et Bantou au Sud Ouest du Cameroun
Résumé du projet :
Les forêts du Sud Cameroun disparaissent rapidement pour des raisons variées. Celles qui nous intéressent abritent des populations menant des modes de vie différents. Les Bantou ont adopté rapidement l'économie moderne avec tous les besoins qui l'accompagnent, alors que les Pygmées sont restés repliés sur eux - mêmes. Notre travail cherche au départ à se poser des questions sur les raisons réelles de cette déforestation, et montrer par la suite les différents impacts de ces modes de vie sur la forêt, afin de nous amener à établir de façon objective, les responsabilités des uns et des autres dans la disparition des forêts.
Toutes les forêts d'Afrique centrale sont d'occupation et d'exploitation très anciennes, il n'existe donc pas de "forêts vierges". La conservation et l'extension des forêts du Sud - Ouest Cameroun sont le résultat du mode de vie traditionnel de ses populations, dont notamment les Pygmées. Contrairement à ceux qui affirment que ce peuple dépend de la forêt, il faut plutôt voir l'inverse. L'économie de marché à laquelle les Bantou sont liés depuis les débuts de la colonisation, est la véritable cause de la disparition des forêts du Sud - Ouest Cameroun.
Ma recherche a pour objectif principal à court terme, l'utilisation des savoirs endogènes et des modes de vie y afférents, en vue de mieux gérer les forêts du Sud Cameroun. Les forêts de cette région ont eu une évolution stable malgré leur exploitation très ancienne, les populations avaient auparavant le souci de mieux les gérer. Il est donc très important d'étudier de façon approfondie, la manière dont les Pygmées Bakola/Bagyéli, un des groupes ayant une longue ancienneté dans ces forêts, ont exploité cet écosystème tout en le préservant. A long terme, notre projet vise à faire perdurer la forêt qui est une ressource très importante du fait de sa biodiversité, et dont une exploitation et une gestion viables, pourraient profiter aux populations qui y habitent.
L'exploitation des forêts tropicales constitue une des principales ressources économiques du Cameroun, juste derrière le pétrole et l'agriculture. Le premier produit agricole d'exportation (cacao) est d'ailleurs issu de cet écosystème dont la disparition inquiète tant les populations qui y vivent que les pouvoirs publics dont le PIB en dépend. Les forêts du Sud Ouest du Cameroun sont d'une grande importance sur le plan environnemental, elles couvrent une zone littorale exposée à la violence des vents de l'océan Atlantique; elles jouent ainsi un rôle de brises-vents qui empêchent les moussons de faire des dégâts à l'intérieur. Notre recherche est donc à cheval entre protection de l'environnement et gestion des ressources naturelles; son intérêt va du cadre local au niveau international en passant par le niveau national et sous régional.
NTUNGILA-NKAMA, Floribert (Congo R.D.)
Processus d’appropriation de l’espace par les acteurs de l’économie populaire dans la périphérie de Kinshasa (R.D. Congo) : le cas de N’djili
Résumé du projet :
Le but de cette étude est de chercher à appréhender et à comprendre le processus de production et d’appropriation de l’espace par les acteurs de l’économie populaire dans la commune de N’djili à Kinshasa (R.D. Congo), des acteurs qui mettent en place des stratégies qui concourent à la réalisation de cet objectif précis. Pour cela, nous avons réalisé une étude de terrain auprès d’une centaine de gens, là où ils pratiquent leurs activités. (2004, 2005). Nous nous sommes également inspirés de nos travaux antérieurs liés à la problématique de l’économie et des acteurs populaires.
Il en ressort que ce grand secteur d’économie populaire qui permet à des gens durement touchés par de longues décennies de crise multiforme de trouver les moyens de leur subsistance est encore relativement mal exploré. Enchâssée dans la vie sociale, l’économie populaire crée non seulement des biens matériels échangeables mais aussi du lien social, du “vivre ensemble”. Elle exprime également la résistance tenace des acteurs populaires, coincée entre une tradition paralysante et une impitoyable modernité à l’occidental, elle est la quête continuelle d’adaptation, notamment dans son approche de la production et de l’appropriation de l’espace urbain. Elle produit le métissage des pratiques, atténuant les dérives de la modernité.
Mots-clés : Economie populaire, Développement urbain, stratégie des acteurs, groupes d’acteurs, Interactions Etat - acteurs populaires, appropriation de l’espace, quartier populaire, Kinshasa, R.D. Congo, Afrique centrale, etc.
PALUKU KITAKYA, Anselme (Congo R.D.)
« Interactions entre la gestion foncière et l’économie locale au Nord-Kivu. Cas de la région de Butembo-Beni ». Une analyse en terme de développement local
Résumé du projet :
Cette recherche effectuée en région de Butembo-beni (Nord-Kivu, Rd congo) vise la compréhension du processus d’accumulation du capital par le contrôle foncier et la description des stratégies des sécurisations des petits paysans. A partir de l’analyse des pratiques foncières des acteurs, l’étude montre comment les règles traditionnelles d’accès à la terre (attributions coutumières) se voient progressivement remplacés par l’achat des terres ; situation qui conduit à l’accumulation des terres dans les mains d’un nombre réduit des nantis. Sont essentiellement développés dans notre étude : les institutions et formes des régulations foncières, les interactions entre acteurs, les motivations et des logiques d’actions des accumulateurs, les différentes (ré)affectations des terres, les stratégies paysannes des sécurisations et les effets de cette dynamique foncière sur l’économie régionale.
TANOH KOUAKOU, Eba (Côte d’Ivoire)
Régionalisation et développement durable: pratiques et stratégies d’acteurs dans la région de Marahoué en Côte d’Ivoire
Résumé du projet :
La régionalisation est une préoccupation récurrente, aujourd’hui, dans la plupart des pays du sud. En Côte d’Ivoire, n’étant pas un fait nouveau, elle constitue une des étapes du processus de décentralisation des années 80 qui marque la fin de la gestion centralisé. Les disparités régionales se sont accrues malgré le "miracle économique ivoirien " tant clamé. Aussi, cette époque ne fut-elle pas celle des programmes d’ajustement structurel qui ont résolument conduit à des reformes administratives lesquelles ont eu pour corollaire la création de plusieurs collectivités décentralisées dont les régions. L’objectif est la nécessité de rééquilibrer les pôles de développement économiques afin de réduire l’écart grandissant de niveau de vie entre les différentes régions. Dans cette optique les acteurs locaux et régionaux s’activent pour conduire le développement "par le bas". C’est pourquoi, cette recherche se propose d’aider à la compréhension des pratiques et stratégies des acteurs dans le processus de régionalisation dans une perspective de développement durable en Côte d’Ivoire.
ZAKARIA MOUSSA, Ali (Tchad)
Résumé du projet :
Le présent projet a pour objet l'étude la place des pratiques populaires de production de biens et services dans les politiques de développement qui ont émaillé l'histoire du Tchad depuis 1960. Par "politiques de développement" nous entendons ce qui contribue à la mise en œuvre d'un processus global d'amélioration des conditions de vie d'une communauté sur les plans économique, social, culturel, environnemental ou politique. Comme telles, les choix politiques devraient donner un contenu pluriel au développement. Ce contenu devrait être traduit en décisions concrètes et opérationnelles. La finalité empirique recherchée par les deux aspects de la recherche (analyse des pratiques populaires et des institutions d'appui), est celle de mettre en évidence les processus d'interactions entre les pratiques populaires de production de biens et services et la transformation successive des cadres de coopération au développement. A la lumière des résultats, il sera question pour nous de proposer, sur base des compromis sociaux existants et/ou des critères de dispositifs de médiation sociale à chercher sur le terrain, un cadre de politiques de développement où l'ensemble des acteurs (populaires, d'appui locaux et globaux) trouvent ou peuvent trouver leur place.