Allô l'espace ? Ici l'UCLouvain

De l'instrument LaRa qui étudie la rotation de Mars à une simulation de séjour sur la planète rouge en passant par l'effet de l'impesanteur sur le cerveau lorsqu'il contrôle les mouvements, les recherches spatiales UCLouvain sont foisonnantes et transversales !

Véronique Dehant, spatiologue à l’UCLouvain et à l’Observatoire royal de Belgique travaille sur l’étude du cœur de Mars, grâce à la mission ExoMars. Le champ magnétique de Mars est aujourd'hui éteint, ce qui rend la planète inhabitable, mais a existé dans le passé. Pour obtenir un champ magnétique, il faut du mouvement dans la partie fluide de la planète (le noyau liquide conducteur) au centre de la planète. Comprendre la nature du noyau de Mars permettra de déterminer où nous en sommes dans l’évolution de Mars et de son champ magnétique, voire déterminer si un nouveau champ magnétique pourrait un jour se recréer sur Mars, condition essentielle pour envisager toute viabilité sur la planète rouge. Le 25 juillet 2020, un robot et une plateforme, contenant deux instruments dont LaRa seront envoyés sur Mars. LaRa (ou Lander Radioscience) dont Véronique Dehant est responsable permettra de déterminer si le noyau de Mars est liquide ou solide.

Une fois sur Mars, LaRa communiquera ses découvertes par ondes radios à la Terre, grâce à des antennes. Leur concepteur, Christophe Craeye, professeur à l’École Polytechnique de l’UCLouvain, aide aussi à la compréhension du noyau de Mars en mesurant l’effet Doppler, c’est-à-dire le décalage entre les fréquences des ondes émises à l’aller (Terre-Mars) et au retour (Mars-Terre). Les antennes, qui doivent résister à des conditions extrêmes (de -125°C à +80°C) permettront de mieux cerner les mouvements de Mars et donc la composition de son noyau.

Inédit en Belgique, l'UCLouvain envoie chaque année des doctorant·es et étudiant·es dans un programme de simulation de séjour sur Mars dans le désert de l'Utah. Michael Saint-Guillain a fait partie de l'expédition 2018. Lui est ses collègues cherchent à optimiser une future mission habitée sur Mars en menant des expériences scientifiques sur le terrain, le tout dans des infrastructures uniques avec des contraintes similaires à celles de Mars. Le chercheur en ingénierie informatique à l'UCLouvain a lui travaillé dans le domaine de l'intelligence artificielle appliquée à la recherche spatiale en modélisant les projets des autres participant·es comme des problèmes d'ordonnancement des tâches. L'objectif ? Déterminer le meilleur planning possible pour combiner toutes les tâches, en maximisant la probabilité de réussite de la mission, tout en prenant compte des ressources, contraintes et incertitudes rencontrées par les membres de l'équipage.

Mais Mars n'est pas le seul intérêt des chercheurs·euses UCLouvain ! Philippe Lefèvre et Jean-Louis Thonnard, respectivement professeur à l'Ecole polytechnique de Louvain et chercheur à en sciences de la motricité de l'UCLouvain, étudient le contrôle du mouvement par le cerveau en utilisant la gravité. Celle-ci joue un rôle important dans la préhension des objets sur Terre, alors quels sont les effets lorsqu'on veut manipuler un objet dans un environnement sans gravité, comme les astronautes ? La spécificité des recherches de Jean-Louis Thonnard et Philippe Lefèvre ? Ils utilisent la microgravité, notamment lors de vols paraboliques, pour analyser le mouvement (via la manipulation d’un objet muni de capteurs). Un bel aboutissement : en 2017, leur équipement a été testé par Thomas Pesquet, l'astronaute français, dans la station spatiale internationale.

 

Publié le 06 novembre 2019