Arnaud Mengal et Simon Vandenbroucke: Deux étudiants qui ont touché le rêve olympique du doigt

Les Jeux Olympiques sont parfois cruels. Alors qu’ils rêvaient de s’envoler pour Paris, deux étudiants de l'UCLouvain resteront finalement en Belgique en tant que « réservistes », une position peu enviable. Mais les deux étudiants ont déjà le regard tourné vers les prochains Jeux dans quatre ans.

Arnaud Mengal, le triathlète

Ce n’est pas passé loin pour Arnaud Mengal, étudiant en dernière année d'éducation physique et triathlète de haut niveau. En individuel, la Belgique a trois places pour les Jeux Olympiques de Paris. Arnaud aurait pu revendiquer la troisième place mais il ne remplit malheureusement pas l’un des critères exigés : figurer parmi les 30 premiers du classement olympique. Actuellement, Arnaud est autour de la 70ème place. « Je reste néanmoins réserviste pour le relais mais il y a peu de chance que je sois rappelé. Et je ne souhaite pas à un de mes compatriotes d’avoir un pépin sur place. »

Une déception, forcément. « Je suis déçu, mais je savais que ce serait compliqué. Le classement olympique est établi sur une période de deux ans et quand la période de qualification a débuté, je n’avais pas du tout mon niveau actuel. Je suis très content de ma progression et du niveau que j’ai atteint mais c’est clair que louper la participation de si peu de choses est très rageant. Mais je relativise, je sais que j’ai encore quatre ans pour être au top. »

Rester prêt : une position délicate

La tête déjà tournée vers les prochains Jeux Olympiques … mais pas trop ! Être réserviste implique tout de même de se tenir prêt jusqu’au dernier moment. « Je suis rappelable s’il y a un problème. J’ai donc continué ma préparation. Je suis parti un mois en altitude à Andorre. Je fais souvent ça en milieu de la saison pour me préparer pour la deuxième partie. Si je ne pars pas à Paris, j’ai déjà prévu des courses pour après mais je resterai forcément en Belgique pendant les Jeux pour être disponible si on m’appelle. »

Une position pas forcément évidente mais Arnaud relativise : « Si on m’appelle, c’est un bonus. Je me suis déjà fait à l’idée que je n’irai pas. Les prochains Jeux Olympiques restent mon objectif. J’ai toujours dit que je voudrais être au top de ma forme à ce moment-là. »

Un diplôme en poche, l'esprit libre pour le sport

Arnaud pourra, pour la première fois, se concentrer à 100 % sur le sport. Il vient de terminer, à 26 ans, ses études d'éducation physique, non sans joie : « J’ai rendu mon mémoire et c’est réussi ! Je suis vraiment content que ce soit terminé. Ça n’a pas du tout été facile de combiner le triathlon et les études, j’ai mis plus de temps que prévu. Mais c’était vraiment important pour moi d’avoir un diplôme car je sais que je veux travailler dans le domaine du sport plus tard. »

Heureusement, il a profité du statut PEPS sportif de haut niveau : « Ça m’a surtout aidé pour les déplacements. En éducation physique, nous avons beaucoup de cours obligatoires. Ça m’a permis de les louper ou de les déplacer. C’est certain, j’ai choisi l’UCLouvain pour ce statut, mais aussi pour les infrastructures que nous avons à disposition (piste d’athlétisme, piscine, chambres hypoxiques…) et aussi parce que le campus de Louvain-la-Neuve me plaisait beaucoup. »

Son diplôme en poche, notre étudiant a désormais l’esprit libre : « J’ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner.  Je sais que j’ai toujours été un peu limité jusqu’à présent car c’est un sport qui demande de nombreuses heures d’entraînement puisqu’il y a trois disciplines. J’ai notamment une faiblesse en natation que je souhaiterais améliorer. Je suis en progression constante depuis 2021 et ma récente 2ème place en Coupe du Monde à Rome en octobre dernier ne fait que m’encourager à continuer. Ça m’a apporté un contrat professionnel avec l’Adeps et maintenant j’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve. »

Simon Vandenbroucke, le hockeyeur

Même sentiment pour Simon Vandenbroucke, étudiant de master en sciences de gestion, qui garde la tête tournée vers l’avenir malgré cette récente déception. Troisième gardien des Red Lions, il ne partira finalement pas à Paris : « On a un nombre de joueurs limité et il faut faire des choix. Seuls deux gardiens partent avec l’équipe. Je reste donc en Belgique en stand-by. »

Une situation cruelle pour le joueur de 25 ans qui s’est entrainé avec l’équipe toute l’année : « C’est clair que c’est une déception. Je me suis battu toute la saison, j’ai fait des sacrifices et finalement je ne pars pas avec le groupe. Mais bon, je vais continuer de faire ma place et de grimper les échelons. Je suis le plus jeune des trois gardiens et je suis encore dans mes années montantes. »

Les Red Lions arriveront à Paris le 19 juillet et, d’ici là, Simon doit continuer à s’entraîner : « J’ai fait quelques matchs avec l’équipe développement puis j’ai pris quelques jours off en famille pour me ressourcer avant de poursuivre ma préparation. Je dois rester au top, au cas où, mais ce n’est pas facile de se préparer pour quelque chose qui n’arrivera surement pas. Mais c’est le jeu, c’est comme ça ».

Un battant qui a surmonté le pire

D’un naturel confiant et optimiste, Simon l’est encore plus depuis l'épreuve qu'il a traversé. En 2020, alors qu’il vient d’intégrer l’équipe nationale, il est sévèrement touché par le Covid-19. Le bilan est lourd : 20 jours d’hospitalisation, dont 12 en soins intensifs, et 4 mois loin des terrains. Mais Simon est revenu plus fort : « Je pense que c’est grâce à mon mental, qui est une de mes plus grandes forces. Je ne lâche jamais rien. J’essaie toujours de trouver un moyen de tirer du positif et de me relever rapidement. »

Tout donner, ne jamais rien regretter

Que ce soit dans les études ou le sport, Simon ne fait jamais les choses à moitié. Son parcours universitaire en est la preuve. Malgré son statut PEPS de sportif de haut niveau, il n’a jamais demandé d’étalement de ses études : « Je préfère tout tenter et voir ce que ça peut donner. Ça n’a pas toujours marché, mais c’est le choix que j’ai fait. Cette année n’a pas été facile, surtout au deuxième quadrimestre avec la pression des Jeux qui montait. J’ai eu du mal à garder la tête dans les cours. On est notamment parti en Argentine en février pour jouer des matchs, ça a été un vrai coup d’arrêt dans mes études mais je ne regrette rien. Et je remercie énormément l’UCLouvain d’avoir mis ce statut à disposition. On se sent accompagné et ça fait du bien ».

Simon continuera de tout donner dans les années à venir tant pour décrocher son diplôme que pour remporter des titres et, espérons-le, une place aux prochains Jeux Olympiques.

Publié le 19 juillet 2024